FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 32687  de  M.   Urvoas Jean-Jacques ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Finistère ) QE
Ministère interrogé :  Justice
Ministère attributaire :  Justice
Question publiée au JO le :  14/10/2008  page :  8744
Réponse publiée au JO le :  23/12/2008  page :  11180
Rubrique :  professions judiciaires et juridiques
Tête d'analyse :  huissiers
Analyse :  logement. état des lieux. tarif légal. respect
Texte de la QUESTION : M. Jean-Jacques Urvoas attire l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur les dysfonctionnements relevés s'agissant des tarifs des constats d'huissier. Si le droit commun prévoit une tarification libre des constats réalisés par cette profession, le décret du 12 décembre 1996 mentionne cependant une exception pour les constats dits locatifs visés à l'article 3 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989. Le tarif prévu par le décret pour ce type de constat s'élève à 152,10 € hors frais postaux. Malgré la clarté de ce texte, de nombreux abus sont régulièrement constatés, les dépassements atteignant parfois jusqu'à trois fois le tarif légal. Pourtant la jurisprudence, dans trois arrêts de la Cour de cassation en date des 21 février et du 30 mai 2006 ainsi que du 30 janvier 2007, a très nettement réaffirmé le principe d'un tarif fixe, que ce soit pour les constats d'état des lieux d'entrée ou de sortie. Les chambres départementales des huissiers de justice mis en cause ont d'ailleurs vu leur responsabilité civile engagée. Le droit, en l'espèce, ne souffre donc aucune contestation. Pourtant, dans une récente enquête, l'UFC-Que choisir a souligné que 84 % des huissiers de justice ne respectaient toujours pas le décret et proposaient des tarifs exorbitants, compris entre 250 et 300 €. Une telle violation de la loi, de la part d'officiers ministériels, ne saurait perdurer. Il lui demande, en conséquence, les mesures que le Gouvernement compte prendre afin de faire un rappel à la loi à l'ensemble de la profession, et poursuivre sur le plan disciplinaire, voire pénal, les huissiers s'obstinant à ne pas appliquer le tarif fixé par décret.
Texte de la REPONSE : La garde des sceaux, ministre de la justice fait connaître à l'honorable parlementaire qu'à la suite de l'enquête menée par des associations de consommateurs relative au tarif des constats dits « locatifs », la chambre nationale des huissiers de justice a adressé une circulaire aux chambres régionales et départementales appelant très clairement au strict respect de la réglementation tarifaire. Indépendamment de cette mise au point par les instances représentatives de la profession, il convient de rappeler que le non-respect des obligations découlant du décret n° 96-1080 du 12 décembre 1996 portant fixation du tarif des huissiers de justice en matière civile et commerciale constitue une faute déontologique de nature à justifier des poursuites disciplinaires à l'encontre de l'officier public et ministériel défaillant. La garde des sceaux, ministre de la justice indique à l'honorable parlementaire que des poursuites seront engagées si de tels faits sont portés à la connaissance du ministère public.
S.R.C. 13 REP_PUB Bretagne O