Texte de la QUESTION :
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Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur le suivi des épidémies par satellite. En effet, selon un article paru dans la presse, les satellites pourraient constituer un nouveau moyen de lutte contre les maladies infectieuses. Depuis 1998, le Centre national d'études spatiales développe des programmes de télé-épidémiologie, ayant pour objectif le déploiement de systèmes de surveillance épidémiologique opérationnels permettant des alertes précoces. L'article indique que depuis 2001, au Sénégal, un réseau permet le suivi sanitaire des troupeaux grâce à l'installation de systèmes électroniques portables de collecte. Ils sont chargés de surveiller les risques de fièvre de la vallée du Rift. L'article précise que les satellites fournissent de précieuses données géographiques, climatiques et sanitaires sur des sites sentinelles. Cette technique s'applique à différentes maladies en mettant à contribution les satellites spécialisés comme Argos pour recueillir des données de terrain et, à ce titre, au Niger, dix bornes émettrices Argos ont été installées dans des dispensaires pilotes pour le suivi des méningites. Ce type de réseau participe également à une campagne d'évaluation des moustiquaires imprégnées de répulsif anti-moustique. Aussi, il lui serait agréable de connaître la position du Gouvernement quant à la possibilité offerte par les satellites d'une part et, dans quelle mesure, il pourrait, sous l'égide du centre européen de surveillance épidémiologique, mettre en place en Europe un système d'alerte précoce, d'autre part.
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Texte de la REPONSE :
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Depuis une dizaine d'années, la santé bénéficie des innovations qui sont apparues en matière de technologies de l'information, de la communication et de satellites. Depuis 1998, le Centre national d'études spatiales (CNES) a développé une réflexion sur l'apport des systèmes spatiaux à la santé publique pour la télé-épidémiologie (exemples de l'épidémie de fièvre hémorragique de la vallée du Rift et de la dengue). La télé-épidémiologie permet d'évaluer l'évolution géographique des maladies transmissibles à l'homme et/ou aux animaux, en rapport avec des modifications environnementales et climatologiques. Les données d'imageries satellitaires (Spot, Météosat, Topex-Poseidon et Envisat) qui collectent des informations sur les indices de végétations, les vents, les caractéristiques des masses nuageuses, la température des océans, la hauteur des vagues, l'hydrologie des sols (quantification des mares, niveaux d'eau dans les rivières et barrages) sont recueillies. Ces aspects environnementaux sont ensuite associés avec des données de clinique humaine et animale pour développer des modèles mathématiques. Cette méthodologie a déjà permis de suivre des épidémies en Guyane, au Sénégal, au Niger, au Burkina-Faso et sur le pourtour du Bassin méditerranéen. De nombreux projets sont aussi en cours suivant, par exemple, la circulation des virus des fièvres aviaires. Toutes ces activités sont suivies avec attention par le ministère de la santé. La direction générale de la santé (DGS) participe régulièrement aux travaux du groupe « Santé et satellites » organisé par le CNES. Le potentiel est, en effet, important et pourrait, avec le soutien de l'Institut de veille sanitaire (INVS), permettre d'envisager un réseau européen d'alerte précoce. Étant donné les spécificités des conditions environnementales et sociales présentées par les États membres, la faisabilité et l'intérêt de celui-ci reste à établir. Le ministère de la santé est également attentif aux applications de la technologie satellitaire, en particulier dans des conditions environnementales précaires, qui permettent d'améliorer la qualité des soins, que ce soit par la téléconsultation sur un site isolé (valise de télémédecine portable facilitant l'accès des populations isolées à des moyens de diagnostics de qualité) ou pour la gestion des risques (en particulier en cas de catastrophe).
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