DEBAT :
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RÉDUCTION DES DÉPENSES PUBLIQUES M.
le président. La parole est à M. Yves Censi, pour le groupe de l'Union
pour un mouvement populaire. M. Yves Censi. Madame la
ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État, comme
l'avait annoncé le Président de la République le 27 octobre, la révision à la
baisse de la prévision de croissance pour 2012 a été assortie d'un ensemble de
mesures dévoilé hier par le Premier ministre. Ces mesures doivent nous permettre
non seulement de tenir nos engagements de réduction des déficits publics l'an
prochain, mais également de renforcer de façon crédible la perspective d'un
retour à l'équilibre de nos finances publiques en 2016. Comme l'a rappelé le
Premier ministre, nos comptes publics n'ont plus été en équilibre depuis 1975.
L'effort inédit dans lequel nous nous engageons en vue de désendetter la France
doit donc tous nous rassembler. Je salue, bien sûr, l'action du Gouvernement qui
fait preuve, encore une fois, de réactivité et de réalisme face à une
conjoncture en constante évolution. La cohérence d'ensemble des mesures qui
sont proposées doit nous permettre de surmonter cette crise le plus rapidement
possible, sans peser ni sur le potentiel de croissance ni sur le dynamisme de
notre économie. Faut-il rappeler, notamment à nos collègues de gauche, que
cet objectif que vous poursuivez, que nous poursuivons tous, n'est pas
uniquement budgétaire, il a pour finalité première de protéger notre modèle
social et de préserver notre compétitivité et, bien sûr, nos
emplois. M. Roland Muzeau. N'importe quoi ! M.
Yves Censi. Madame la ministre, dans le souci de préserver notre
compétitivité et compte tenu du niveau de prélèvements obligatoires qui est le
nôtre aujourd'hui, il est prioritaire de faire peser l'essentiel de ces mesures
sur la dépense publique. Pouvez-vous indiquer à la représentation nationale les
modalités de l'effort de réduction de ces dépenses ainsi que sa part dans le
plan total ? (Applaudissements sur les bancs du groupe
UMP.) M. le président. La parole est à Mme la ministre
du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État, porte-parole du
Gouvernement. Mme Valérie Pécresse, ministre du budget,
des comptes publics et de la réforme de l'État, porte-parole du Gouvernement.
Monsieur le député, vous posez une question cruciale : comment la France
peut-elle sortir renforcée de cette crise ? M. Jean-Jacques
Candelier. En faisant payer les riches ! Mme Valérie
Pécresse, ministre. En investissant dans l'avenir. C'est ce
qu'elle va faire avec les 35 milliards du plan d'investissements d'avenir qui
seront déployés dans l'éducation, la formation, la recherche et
l'innovation. Mme Valérie Pécresse, ministre. Mais
elle sortira également renforcée de la crise si nous diminuons nos dépenses de
fonctionnement, si nous sommes économes, si nous nous désendettons et si nous
réduisons nos déficits. M. Roland Muzeau. Vous allez tuer le
malade ! M. Patrick Lemasle. Vous êtes au pouvoir depuis dix
ans, vous êtes responsables ! Mme Valérie Pécresse,
ministre. Comme vous le soulignez, monsieur le député, 50 % de l'effort
qui aujourd'hui est demandé aux Français pèsera sur la dépense publique. Nous
avons fait énormément d'économies : depuis 2010, nous avons réduit de 150 000 le
nombre des fonctionnaires, nous avons diminué de 10 % les dépenses de
fonctionnement de l'État, avec tout ce que cela implique sur le train de vie de
l'État en matière de logements de fonction, de voitures de fonction, et une
réduction de 17 % des effectifs des cabinets ministériels. (Exclamations sur
les bancs du groupe SRC.) Nous avons également réduit la progression des
dépenses d'assurance maladie, en baissant les prix des médicaments, en baissant
les tarifs hospitaliers, en demandant aux médecins de prescrire mieux, de
prescrire moins. C'est grâce à toutes ces économies, à ces investissements et,
bien sûr, à la réforme courageuse des retraites, que nous pouvons sortir
renforcés de cette crise. (Applaudissements sur les bancs du groupe
UMP.)
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