FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 3635  de  M.   Folliot Philippe ( Nouveau Centre - Tarn ) QG
Ministère interrogé :  Défense et anciens combattants (secrétariat d'État)
Ministère attributaire :  Défense et anciens combattants (secrétariat d'État)
Question publiée au JO le :  16/11/2011  page : 
Réponse publiée au JO le :  16/11/2011  page :  7696
Rubrique :  cérémonies publiques et fêtes légales
Tête d'analyse :  11 Novembre
Analyse :  journée nationale d'hommage aux morts pour la France. perspectives
DEBAT :

COMMÉMORATION DU 11 NOVEMBRE

M. le président. La parole est à M. Philippe Folliot, pour le groupe Nouveau Centre.
M. Philippe Folliot. " Ne vont loin que les peuples qui ont de la mémoire. " Connaître notre histoire est un devoir, nous souvenir de tous nos concitoyens morts pour la France est une nécessité et même une obligation morale. La guerre de 14-18, la saignée démographique qu'elle a engendrée avec ses 1,7 million de morts et ses 4,2 millions de blessés, ont été un traumatisme sans équivalent dans le sillon tourmenté de la France et de la République. Avec la mort du dernier poilu en mars 2008 est venu le temps de l'histoire, de la mémoire, du souvenir.
Je pense que l'essentiel de la représentation nationale sera, comme une large majorité de Français, d'accord avec nous, centristes, pour saluer la décision du Président de la République de faire du 11 novembre une journée nationale du souvenir, pour tous les morts de toutes les guerres, y compris ceux tombés plus récemment en opérations extérieures. (Applaudissements sur les bancs du groupe NC.)
M. Jacques Desallangre. Certainement pas !
M. Philippe Folliot. Nous sommes d'autant plus sensibles à cette initiative, mes collègues du Nouveau Centre et moi-même, qu'elle rejoint une proposition de loi que nous avions déposée en 2005 et qui visait à instituer une journée nationale du souvenir le 11 novembre, tout en maintenant, comme le propose le Président, toutes les autres commémorations spécifiques : pour la Seconde Guerre mondiale, pour l'Indochine, pour l'Afrique du Nord.
Selon nous, il convient de profiter de cette heureuse initiative pour aller plus loin : en tissant des liens plus étroits entre les anciens combattants et le reste de la population en général, la jeunesse en particulier ; en agissant plus profondément encore pour renforcer le lien armée-nation, si essentiel dans une démocratie vivante.
Monsieur le secrétaire d'État aux anciens combattants, pouvez-vous nous dresser les grands contours du projet de loi qui sera prochainement déposé devant le Parlement ? (Applaudissements sur les bancs du groupe NC et sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État auprès du ministre de la défense et des anciens combattants.
M. Marc Laffineur, secrétaire d'État auprès du ministre de la défense et des anciens combattants. Mesdames, messieurs les députés, je souhaiterais tout d'abord exprimer ma profonde tristesse à la suite du décès de Goran Franjkovic, légionnaire du deuxième régiment de génie de Saint-Christol, engagé en Afghanistan. Au nom du Gouvernement, je tiens à exprimer à sa famille et à ses proches nos condoléances les plus sincères. À son camarade blessé, j'adresse des voeux de prompt rétablissement. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP, SRC et NC.)
Pour revenir à votre question, monsieur le député, nous devons tous nous féliciter de ce changement souhaité par le Président de la République. Avec la disparition du dernier poilu, la commémoration du 11 novembre avait vocation à évoluer.
M. Jacques Desallangre. Non !
M. Marc Laffineur, secrétaire d'État. La mémoire doit être vivante et, pour faire vivre cette mémoire, nous souhaitons rassembler les anciens combattants et les soldats engagés aujourd'hui dans les opérations extérieures autour d'un même hommage. Tous sont les héritiers des poilus. L'histoire et la forme des conflits, l'ampleur des pertes humaines ont changé, mais il est une réalité qui n'a pas changé, c'est que lorsqu'un soldat tombe, il tombe pour la France.
L'esprit nouveau des commémorations du 11 novembre ne s'apparente en rien à un Memorial Day. Il n'est pas question de supprimer les autres commémorations ou de les hiérarchiser. L'héritage historique de la grande guerre continuera d'être honoré. Les autres conflits - Seconde Guerre mondiale, Corée, Indochine, Algérie - conserveront leur journée dédiée.
Comme l'a annoncé vendredi le Président de la République, le Gouvernement déposera un projet de loi qui fera de la date anniversaire de l'armistice de 1918 la date de commémoration de la Grande guerre et de tous les morts pour la France.
M. Dino Cinieri. Très bien !
M. Marc Laffineur, secrétaire d'État. Il soutiendra la proposition de loi visant à rendre obligatoire l'inscription sur les monuments aux morts des noms des morts pour la France. Il soutiendra également la construction à Paris d'un monument dédié aux soldats morts dans les opérations extérieures. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

NC 13 REP_PUB Midi-Pyrénées O