DEBAT :
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REVALORISATION DU SALAIRE DES ENSEIGNANTS DÉBUTANTS M. le président. La parole est à M. Raymond
Lancelin, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. M.
Raymond Lancelin. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, de la
jeunesse et de la vie associative, nous ne pouvons que nous réjouir de voir que,
tous les jours, l'éducation nationale est au coeur de tous les débats et l'objet
de toutes les attentions. Toutefois, on peut regretter que, chez certains, ce ne
soit que pour colporter des contrevérités : à écouter nos collègues socialistes,
la France n'investirait pas assez dans son système éducatif, les classes
seraient surchargées et le métier d'enseignant ne serait plus attractif. En
vérité, il y a aujourd'hui plus de professeurs qu'il n'y en avait lorsque M.
Peillon soutenait M. Jospin, ministre de l'éducation nationale, alors même qu'il
y a moins d'élèves. En 2011, nous avons 35 000 enseignants de plus qu'en 1990 et
500 000 élèves de moins. La dépense moyenne par élève, en euros constants, a
augmenté de 80 % en trente ans et le budget de l'éducation nationale s'est accru
de 5,6 % depuis 2007. M. Patrick Lemasle. N'importe quoi
! M. Raymond Lancelin. Pendant que certains nous annoncent
leur volonté de continuer avec leur vieille recette du quantitatif en voulant
créer 12 000 postes par an dans l'éducation nationale, ce gouvernement s'attache
depuis 2007 à revaloriser le métier de professeur et à redonner confiance aux
acteurs éducatifs à travers l'autonomie des établissements. Lors de votre
visite au salon de l'éducation la semaine dernière, monsieur le ministre, vous
avez annoncé la revalorisation du salaire des jeunes enseignants qui, en 2007,
débutaient leur carrière en gagnant 1 690 euros bruts. Pouvez-vous nous
préciser les mesures de revalorisation que vous proposez et, au-delà de cette
annonce budgétaire forte dans le contexte économique si contraint que nous
traversons, nous indiquer quel message vous entendez adresser à tous nos
enseignants et personnels de l'éducation nationale ? (Applaudissements sur
les bancs des groupes UMP et NC.) M. le président. La
parole est à M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et
de la vie associative. M. Luc Chatel, ministre de
l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative. En 2007,
Nicolas Sarkozy s'était engagé devant les Français : " moins de fonctionnaires,
mais mieux rémunérés ". À l'éducation nationale, nous appliquons le principe de
non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite mais nous
réaffectons la moitié des économies ainsi réalisées à la revalorisation du
salaire de nos professeurs, ce qui représente 1,4 milliard d'euros depuis
2007. Plusieurs députés du groupe socialiste, radical, citoyen et
divers gauche. Ce n'est pas vrai ! M. Luc Chatel,
ministre. Cela passe d'abord par les heures supplémentaires : 9 millions
d'heures supplémentaires ont été distribuées l'année dernière, sachant qu'une
heure supplémentaire par enseignant représente un gain de 6 % en termes de
pouvoir d'achat. Cela passe ensuite par une meilleure rémunération de nos
enseignants en début de carrière. J'ai annoncé la semaine dernière que, le 1er
février prochain, nous passerons la barre symbolique des 2 000 euros pour la
première fiche de paie d'un enseignant. (Exclamations sur les bancs du groupe
SRC.) Entre 2007 et 2012, le premier salaire d'un enseignant aura ainsi
augmenté de 18 %. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)
C'est grâce à notre politique du non-remplacement d'un fonctionnaire sur
deux qu'une telle revalorisation est possible. Comme vous l'avez dit,
monsieur le député, il y a ceux qui sont responsables, qui disent la vérité aux
Français, et il y a ceux qui en restent aux vieilles recettes : promettre aux
Français 60 000 recrutements de fonctionnaires supplémentaires, c'est non
seulement irresponsable, mais c'est un mensonge, mensonge vis-à-vis des Français
dans leur ensemble, qui savent que vous n'aurez pas les moyens, mensonges
vis-à-vis des enseignants, qui savent que davantage de fonctionnaires, c'est
moins de revalorisation des salaires. Nous avons fait le choix de la
responsabilité, nous demandons à être jugés sur nos actes. (Applaudissements
sur les bancs des groupes UMP et NC.) M. Bernard Roman.
Pour ça, ayez confiance : les Français vous jugeront !
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