DEBAT :
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BILAN DE LA MAJORITÉ ET PROGRAMME DU PARTI SOCIALISTE M. le président. La parole est à M. Jean-Marc
Ayrault, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers
gauche. M. Jean-Marc Ayrault. Monsieur le président, je
n'avais pas prévu d'intervenir, mais je remercie ma collègue Sandrine Mazetier
de m'avoir laissé la parole, car je voulais dire que le discours de François
Hollande, dimanche dernier, a été un succès. (Applaudissements sur les bancs
du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP) que vous en êtes
réduits à la caricature et à transformer cette séance de questions au
Gouvernement : ce n'est plus une séance de questions aux ministres en exercice
et en responsabilité qui ont des comptes à rendre au Parlement, mais une séance
de démolition et de caricature d'un programme dont vous avez peur, car il
intéresse les Français et prépare le changement dont notre pays a besoin !
(Mmes et MM. les députés du groupe SRC se lèvent et applaudissent longuement.
- Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Vous pouvez toujours
essayer de caricaturer, d'insulter, de blesser, mais vous ne pourrez pas
résister. Plusieurs députés du groupe UMP. La question
! M. Jean-Marc Ayrault. Le temps va vite et vous, mesdames
et messieurs les députés de l'UMP, vous devriez dire au contraire qu'il est bon
que la France rappelle avec solennité qu'elle est une République laïque et
qu'elle veut inscrire dans la Constitution le titre premier de la loi de 1905
qui rappelle la séparation des Églises et de l'État, exception faite de
l'Alsace-Moselle. Voilà la proposition de François Hollande !
(Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs
du groupe UMP.) N'essayez pas de tromper les Français ! Quant au reste,
je suis obligé de vous dire que vous avez un triste bilan. Vous en êtes
tellement malades que vous êtes angoissés à l'idée de ce que le Gouvernement va
vous imposer de voter, c'est-à-dire, avec l'augmentation de la TVA, une nouvelle
baisse du pouvoir d'achat des classes populaires et des classes moyennes.
(Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Nous vous
souhaitons bon courage, mesdames et messieurs les députés de l'UMP, pour aller,
avec votre tract ridicule, dire : " Voilà notre bilan ! " Car votre bilan, c'est
10 % de chômeurs, 70 milliards de déficit du commerce extérieur, c'est une
France abaissée, une France affaiblie que nous, avec François Hollande, nous
voulons redresser. (Mmes et MM. les députés du groupe SRC se lèvent et
applaudissent longuement. - Huées sur les bancs du groupe
UMP.) M. le président. La parole est à M. le Premier
ministre. M. François Fillon, Premier ministre.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, en entendant que
Jean-Marc Ayrault voulait poser une question, j'imaginais qu'il allait réclamer,
à la veille de l'élection présidentielle, un débat démocratique et apaisé, et
j'aurais été prêt à lui tendre la main et à le suivre. (Exclamations sur les
bancs du groupe SRC.) Mais, pour que nous ayons un débat démocratique et
apaisé, encore faudrait-il respecter quelques principes simples. Le premier
de ces principes, c'est dire la vérité et ne pas nier les réalités qui sont
celles de l'économie française, de la société et de la crise que nous
traversons. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Nouvelles
exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Quand Valérie Pécresse indique,
chiffres de l'INSEE à l'appui, que le pouvoir d'achat des Français a progressé,
vous devriez vous en réjouir plutôt que de le nier ! Quel est l'apport d'un
discours politique qui consiste depuis quatre ans à décrire toutes les actions
du Gouvernement et de la majorité comme des actions négatives pour le pays, à
nier l'ensemble des initiatives qui ont été prises, à refuser de reconnaître ce
que nous avons fait pour l'université, la recherche, la modernisation du
dialogue social, la mise en place du service minimum, du revenu de solidarité
active et à nier les succès européens que nous avons remportés ?
(Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Bien sûr, nous avons des
divergences ; bien sûr, vous êtes fondés à défendre votre programme. Mais, pour
ma part, je suis triste de voir la manière dont vous abaissez en permanence
notre pays : vous ne vous rendez pas plus service que vous ne rendez service à
la France ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Exclamations sur
les bancs du groupe SRC.) Votre conception du débat politique, monsieur
Ayrault, c'est que vous avez le droit de critiquer toutes les actions du
Gouvernement, mais que le Gouvernement et la majorité, eux, n'ont pas le droit
de dire que le candidat socialiste a fait, dimanche, un discours d'illusion ; il
a posé, notamment avec la question des retraites - que Xavier Bertrand a eu
raison de pointer tout à l'heure - une imprécision qui dure dans la présentation
de son projet et qui est préoccupante pour le fonctionnement de notre
démocratie. Vous voulez un débat démocratique et apaisé, vous voulez
moderniser notre pays : chiche ! changeons de ton et faisons-le ensemble en
respectant la vérité ! (Mmes et MM. les députés du groupe UMP se lèvent et
applaudissent longuement. - Protestations sur les bancs du groupe SRC.)
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