FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 3869  de  M.   Ayrault Jean-Marc ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Loire-Atlantique ) QG
Ministère interrogé :  Premier ministre
Ministère attributaire :  Premier ministre
Question publiée au JO le :  25/01/2012  page : 
Réponse publiée au JO le :  25/01/2012  page :  322
Rubrique :  politique économique
Tête d'analyse :  pouvoir d'achat
Analyse :  perspectives
DEBAT :

BILAN DE LA MAJORITÉ
ET PROGRAMME DU PARTI SOCIALISTE

M. le président. La parole est à M. Jean-Marc Ayrault, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Jean-Marc Ayrault. Monsieur le président, je n'avais pas prévu d'intervenir, mais je remercie ma collègue Sandrine Mazetier de m'avoir laissé la parole, car je voulais dire que le discours de François Hollande, dimanche dernier, a été un succès. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP) que vous en êtes réduits à la caricature et à transformer cette séance de questions au Gouvernement : ce n'est plus une séance de questions aux ministres en exercice et en responsabilité qui ont des comptes à rendre au Parlement, mais une séance de démolition et de caricature d'un programme dont vous avez peur, car il intéresse les Français et prépare le changement dont notre pays a besoin ! (Mmes et MM. les députés du groupe SRC se lèvent et applaudissent longuement. - Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Vous pouvez toujours essayer de caricaturer, d'insulter, de blesser, mais vous ne pourrez pas résister.
Plusieurs députés du groupe UMP. La question !
M. Jean-Marc Ayrault. Le temps va vite et vous, mesdames et messieurs les députés de l'UMP, vous devriez dire au contraire qu'il est bon que la France rappelle avec solennité qu'elle est une République laïque et qu'elle veut inscrire dans la Constitution le titre premier de la loi de 1905 qui rappelle la séparation des Églises et de l'État, exception faite de l'Alsace-Moselle. Voilà la proposition de François Hollande ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) N'essayez pas de tromper les Français !
Quant au reste, je suis obligé de vous dire que vous avez un triste bilan. Vous en êtes tellement malades que vous êtes angoissés à l'idée de ce que le Gouvernement va vous imposer de voter, c'est-à-dire, avec l'augmentation de la TVA, une nouvelle baisse du pouvoir d'achat des classes populaires et des classes moyennes. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Nous vous souhaitons bon courage, mesdames et messieurs les députés de l'UMP, pour aller, avec votre tract ridicule, dire : " Voilà notre bilan ! " Car votre bilan, c'est 10 % de chômeurs, 70 milliards de déficit du commerce extérieur, c'est une France abaissée, une France affaiblie que nous, avec François Hollande, nous voulons redresser. (Mmes et MM. les députés du groupe SRC se lèvent et applaudissent longuement. - Huées sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. François Fillon, Premier ministre. Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, en entendant que Jean-Marc Ayrault voulait poser une question, j'imaginais qu'il allait réclamer, à la veille de l'élection présidentielle, un débat démocratique et apaisé, et j'aurais été prêt à lui tendre la main et à le suivre. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Mais, pour que nous ayons un débat démocratique et apaisé, encore faudrait-il respecter quelques principes simples.
Le premier de ces principes, c'est dire la vérité et ne pas nier les réalités qui sont celles de l'économie française, de la société et de la crise que nous traversons. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Quand Valérie Pécresse indique, chiffres de l'INSEE à l'appui, que le pouvoir d'achat des Français a progressé, vous devriez vous en réjouir plutôt que de le nier !
Quel est l'apport d'un discours politique qui consiste depuis quatre ans à décrire toutes les actions du Gouvernement et de la majorité comme des actions négatives pour le pays, à nier l'ensemble des initiatives qui ont été prises, à refuser de reconnaître ce que nous avons fait pour l'université, la recherche, la modernisation du dialogue social, la mise en place du service minimum, du revenu de solidarité active et à nier les succès européens que nous avons remportés ? (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Bien sûr, nous avons des divergences ; bien sûr, vous êtes fondés à défendre votre programme. Mais, pour ma part, je suis triste de voir la manière dont vous abaissez en permanence notre pays : vous ne vous rendez pas plus service que vous ne rendez service à la France ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Votre conception du débat politique, monsieur Ayrault, c'est que vous avez le droit de critiquer toutes les actions du Gouvernement, mais que le Gouvernement et la majorité, eux, n'ont pas le droit de dire que le candidat socialiste a fait, dimanche, un discours d'illusion ; il a posé, notamment avec la question des retraites - que Xavier Bertrand a eu raison de pointer tout à l'heure - une imprécision qui dure dans la présentation de son projet et qui est préoccupante pour le fonctionnement de notre démocratie.
Vous voulez un débat démocratique et apaisé, vous voulez moderniser notre pays : chiche ! changeons de ton et faisons-le ensemble en respectant la vérité ! (Mmes et MM. les députés du groupe UMP se lèvent et applaudissent longuement. - Protestations sur les bancs du groupe SRC.)

S.R.C. 13 REP_PUB Pays-de-Loire O