DEBAT :
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CRISE FINANCIÈRE INTERNATIONALE M.
le président. La parole est à M. André Chassaigne, pour le groupe de la
Gauche démocrate et républicaine. M. André Chassaigne.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les ministres, chers collègues, ma
question s'adresse à M. le Premier ministre. Comme vous, monsieur le Premier
ministre, et comme la plupart d'entre nous, j'ai parcouru le pays ces dernières
semaines. Mais, contrairement à vous, je n'ai croisé aucun électeur qui m'ait
dit : " Monsieur le député, je voterai communiste, je voterai à gauche, pour que
M. Fillon marque sa politique encore plus à droite. " Or vous êtes très fort,
monsieur le Premier ministre, puisque, cette espèce rare d'électeurs, vous
assurez l'avoir souvent croisée. Ce serait d'ailleurs en son nom que vous avez
décidé de nous imposer un nouveau train de contre-réformes. Permettez-moi de
vous dire ce que les hommes et les femmes que nous avons croisés nous ont dit,
ce qu'ils n'ont cessé de nous répéter et que vous ne voulez pas entendre. Ils
nous ont parlé des franchises médicales, qui les obligent à se priver de soins.
Ils nous ont parlé de leurs salaires, qui ne leur permettent plus de nourrir
leurs enfants, de payer les factures de chauffage ou, tout simplement, de vivre.
Ils nous ont parlé de leurs insomnies, lorsqu'ils pensent au petit dernier qui
ne vivote que d'intérims ou de CDD sans avenir. Et ils nous ont dit qu'ils ne
supportaient plus de n'être jamais écoutés. Monsieur le Premier ministre,
allez-vous enfin comprendre que l'on ne dirige pas un pays en sacrifiant les
intérêts de l'immense majorité pour le bon plaisir d'une opulente minorité ?
Allez-vous enfin comprendre que notre pays ne pourra pas continuer longtemps sur
la voie que vous lui imposez ? Comme les députés communistes et républicains
vous le demandent, il faut en finir avec les dérèglements permanents de ce
capitalisme financier dont vous êtes un insatiable défenseur. Nous le disons et
le redisons : on ne sortira pas de la crise boursière et économique actuelle
sans s'attaquer à ces marchés et à ces multinationales qui accaparent toutes les
richesses créées par le travail de nos compatriotes. Aussi, monsieur le
Premier ministre, ma question est double. Allez-vous accepter notre proposition
d'organiser un débat sur la crise financière internationale, sur ses
conséquences pour la France et l'Europe, et sur les mesures à prendre pour
bloquer cette dérive aux conséquences si terribles pour notre pays ? Après la
sanction de ces élections, allez-vous enfin entendre les Françaises et les
Français, et changer de cap ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de la
Gauche démocrate et républicaine et du groupe socialiste, radical, citoyen et
divers gauche.) M. le président. La parole est à Mme
Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de
l'emploi. Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie,
de l'industrie et de l'emploi. Monsieur le président, mesdames et messieurs
les députés, vous pouvez et pourrez compter sur le Gouvernement, rassemblé
autour du Premier ministre et derrière le Président de la République, pour être
à l'écoute de tous les Français. Je voudrais simplement vous rappeler
quelques chiffres : 320 000 emplois ont été créés en 2007, ce qui ne s'était pas
vu depuis l'an 2000 ; 327 000 entreprises ont été fondées, ce qui est également
sans précédent depuis l'an 2000 ; le taux de chômage, qui s'est établi à 7,5 %,
est le meilleur depuis 1983 ; le nombre de RMIstes a baissé de 8 % en 2007 ; le
salaire moyen a augmenté de 3,1 % ; le pouvoir d'achat de 1,6 %. M.
Jean-Paul Lecoq. N'importe quoi ! Mme la ministre de
l'économie, de l'industrie et de l'emploi. Certes, ce n'est pas assez :
nous devons et nous pourrons faire mieux. Je sais pouvoir compter, auprès de
tous mes collègues et sous l'autorité du Premier ministre, sur l'ensemble de la
majorité pour améliorer encore ces performances, notamment lors des débats sur
la loi de modernisation de l'économie. (Applaudissements sur les bancs du
groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau
Centre.)
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