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13ème législature
Question N° : 3931 de M. Yves Durand ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Nord ) Question au Gouvernement
Ministère interrogé > Éducation nationale, jeunesse et vie associative Ministère attributaire > Éducation nationale, jeunesse et vie associative
Rubrique > enseignement Tête d'analyse > fonctionnement Analyse > moyens. effectifs de personnel
Question publiée au JO le : 09/02/2012
Réponse publiée au JO le : 09/02/2012 page : 826

Débat

ÉDUCATION NATIONALE

M. le président. La parole est à M. Yves Durand, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Yves Durand. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, comme on le constate dans chaque académie, depuis dix ans, vous dégradez l'école. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Toutes les études le confirment, mais vous y restez obstinément sourd.
Aujourd'hui même, le dernier rapport de la Cour des comptes condamne sans appel votre réforme de la formation des maîtres. Qui peut croire encore cette ineptie selon laquelle on peut faire mieux avec moins ?
Monsieur le ministre, nous ne sommes pas, comme vous le prétendez toujours, obsédés par les seuls moyens, et le projet de François Hollande est une véritable refondation qualitative de l'école. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Mais, comme les parents et les enseignants, nous ne pouvons que constater les dégâts provoqués par la saignée que vous infligez à l'éducation nationale.
Dans ma région du Nord-Pas-de-Calais, par exemple, vous avez supprimé 5 000 postes en neuf ans. En plus des classes surchargées, même en ZEP, des RASED sacrifiés, des enseignants non remplacés, cela a provoqué la fermeture de quatorze lycées professionnels depuis 2010, alors que 50 000 jeunes n'ont pas trouvé de place depuis dix ans.
Où iront les 7 000 lycéens supplémentaires attendus à la rentrée 2013 ? Il est facile de prétendre que le nombre d'élèves baisse quand vous ne comptabilisez plus les enfants de moins de trois ans et que vous fermez la porte de l'école à des milliers de jeunes en fermant des lycées pour lesquels les régions ont massivement investi. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Non content d'être le premier licencieur de France avec plus de 80 000 suppressions de postes en dix ans, vous êtes le grand responsable du décrochage scolaire en excluant de nombreux jeunes de toute possibilité de formation. (Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Michel Herbillon. C'est faux !
M. Yves Durand. Il est grand temps, monsieur le ministre, de rendre à l'éducation les moyens de redevenir le premier investissement de la nation, comme s'y engage François Hollande. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.
M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative. Avec vous, monsieur Durand, c'est toujours la même chose ! Vous voulez parler de saut qualitatif, mais vous ne présentez qu'une seule mesure du programme de François Hollande : la création de 60 000 nouveaux postes dans l'éducation nationale.
Or s'il fallait des moyens supplémentaires pour obtenir des résultats dans l'éducation nationale, cela se saurait ! Depuis 1980, les moyens par élève ont augmenté de 80 %. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Je rappelle que la nation y consacre 21 % de son budget et la France 7 % de son produit intérieur brut, c'est-à-dire plus que la moyenne des pays développés et plus que la moyenne des pays de l'Union européenne. Donc, si c'était une question de moyens, nous aurions les meilleurs résultats au monde !
Or, malgré l'engagement de nos enseignants, malgré leur travail, auquel je tiens à rendre hommage, notre système éducatif n'a pas su prendre un certain nombre de virages. Le Gouvernement a voulu différencier les moyens et personnaliser l'enseignement pour obtenir de meilleurs résultats.
M. Jean Mallot. Bla-bla-bla !
M. Luc Chatel, ministre. Monsieur le député, vous parlez de " premier licencieur de France ". Je vous rappelle simplement qu'aujourd'hui, l'éducation nationale reste le premier employeur de France, le premier service de proximité de France et le premier recruteur de France. En 2012, vous le savez puisque vous avez étudié le budget pour cette année, nous allons recruter 19 000 personnes à l'éducation nationale. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. Patrick Lemasle. Pour combien de départs ?
M. Luc Chatel, ministre. Assez de caricature, le débat public s'en portera mieux ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

 

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