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13ème législature
Question N° : 4012 de M. Alain Vidalies ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Landes ) Question au Gouvernement
Ministère interrogé > Travail, emploi et santé Ministère attributaire > Travail, emploi et santé
Rubrique > emploi Tête d'analyse > chômage Analyse > lutte et prévention
Question publiée au JO le : 29/02/2012
Réponse publiée au JO le : 29/02/2012 page : 1535

Débat

CHÔMAGE ET POUVOIR D'ACHAT

M. le président. La parole est à M. Alain Vidalies, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
M. Alain Vidalies. Monsieur le président, à ce moment de notre séance de questions au Gouvernement, je tiens à souligner la hauteur de vues de la question, et de la réponse du ministre de la République, que nous venons d'entendre ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Huées sur les bancs du groupe UMP.) Je rappelle que François Hollande s'est engagé sur l'indépendance de la justice et du parquet, et qu'il s'est engagé à ce que tout élu qui serait condamné devienne inéligible. Nous avons attendu que vous le fassiez pendant dix ans ; nous le ferons. Les réponses, ce ne sont pas des paroles, ce sont des actes ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
La publication des chiffres du chômage pour le mois de janvier 2012 a révélé une nouvelle dégradation du marché du travail avec 13 400 demandeurs d'emploi supplémentaires pour la seule catégorie A. Sur douze mois, toutes les catégories de demandeurs d'emploi sont affectées par ce bilan. Le chômage de très longue durée, c'est-à-dire trois ans et plus, a augmenté de 22,7 % en une année et concerne aujourd'hui 430 000 personnes, véritablement exclues du marché du travail. À croire qu'il y aura prochainement des élections, quand on voit l'augmentation des entrées en contrat aidé et celle des radiations pour défaut d'actualisation !
Une étude récente de la DARES montre les conséquences du chômage de masse. Les chiffres sont terribles : à cinquante ans, un Français sur deux a connu une période de chômage ; sur une année, 6 millions de Français doivent avoir recours aux services de Pôle emploi. La réalité, c'est que la France forte de Nicolas Sarkozy est surtout forte de son chômage ! La vérité, c'est que le candidat sortant préfère combattre avec démagogie les chômeurs plutôt que combattre avec énergie le chômage ! (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Le temps n'est plus aux belles paroles, le temps n'est plus à nier cette terrible réalité. Le temps est venu du changement pour une autre politique, dont l'emploi sera la priorité. C'est ce que nous proposons avec François Hollande. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, de l'emploi et de la santé.
M. Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé. Monsieur le député, le François Hollande dont vous parlez, est-ce celui qui est à la tête du département de la Corrèze, l'un des départements de France où le chômage a le plus progressé en 2011 ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Est-ce là l'exemple que vous voulez donner ? Vous parlez au nom du parti socialiste dont la première secrétaire est élue du département du Nord, département qui connaît l'un des plus forts taux de chômage en France ! (Mêmes mouvements.)
M. Patrick Lemasle. Grâce à vous !
M. Xavier Bertrand, ministre. Est-ce de cela que vous voulez parler, monsieur Vidalies ? (Nouvelles protestations sur les bancs du groupe SRC.) Pensez-vous être les mieux placés, vous, les socialistes, pour donner des leçons, et que vos propositions en matière de lutte contre le chômage sont audibles ? (Huées sur les bancs du groupe SRC.)
Je vais vous dire les choses telles qu'elles sont. Dans la " France de Nicolas Sarkozy ", pour reprendre votre expression, le chômage a connu entre 2007 et 2008 sa plus forte baisse depuis 1983. Ensuite est survenue, dans toute l'Europe, la crise, à laquelle la France a mieux résisté que les autres pays européens. Voilà la réalité, et cela vous gêne de le dire. (" Très bien ! " sur les bancs du groupe UMP.) De même, vous n'avez pas voulu dire qu'au mois de janvier l'augmentation du chômage a été freinée. Pour la première fois, on ne s'est pas contenté d'éviter l'explosion du chômage, on a réussi à le freiner ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Vous avez aussi oublié de dire que le chômage des jeunes a reculé - très symboliquement, c'est vrai - au mois de janvier, tout comme le chômage des seniors. Comme donneurs de leçons, vous vous posez là, mais pour trouver des solutions, c'est plutôt vers nous qu'il faut se tourner ! (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)
Combien d'ouvriers mettriez-vous au chômage avec vos décisions complètement irrationnelles et insensées sur la fin de la filière nucléaire ou sur son démantèlement ? (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Vous vous placez souvent aux côtés des ouvriers, beaucoup de vos orateurs viennent encore de le faire. En définitive, les ouvriers lorrains de la sidérurgie, c'est vous qui les avez trahis en 1984, avec le plan acier ! (Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Vous avez certainement beaucoup à vous faire pardonner, car c'est vous qui avez laissé filer le chômage pendant des années ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Huées sur les bancs du groupe SRC.)
Plusieurs députés du groupe SRC. Dix ans !

 

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