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13ème législature
Question N° : 4027 de Mme Martine Faure ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Gironde ) Question au Gouvernement
Ministère interrogé > Éducation nationale, jeunesse et vie associative Ministère attributaire > Éducation nationale, jeunesse et vie associative
Rubrique > enseignement Tête d'analyse > fonctionnement Analyse > moyens. effectifs de personnel
Question publiée au JO le : 07/03/2012
Réponse publiée au JO le : 07/03/2012 page : 1786

Débat

ÉDUCATION NATIONALE

M. le président. La parole est à Mme Martine Faure, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.
Mme Martine Faure. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale.
Mardi dernier à Montpellier, le président-candidat a oublié de lire la phrase suivante de son discours sur l'école : " La maternelle et le primaire, où les enseignants travaillent déjà plus longtemps que les autres, seront à l'avenir exonérés de la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. "
Il faut dire que le même président-candidat avait tenu le même discours au mois de juin dernier en Lozère, promettant qu'il n'y aurait pas plus de suppression de classes que d'ouvertures en primaire et en maternelle.
La réalité est évidemment tout autre, puisque votre gouvernement inflige, pour la rentrée prochaine, 1 500 fermetures supplémentaires de classe dans les écoles élémentaires et maternelles...
M. Yves Nicolin. C'est faux !
M. le président. Monsieur Nicolin, je vous en prie.
Mme Martine Faure. Pour cette même rentrée, 5 500 suppressions de poste sont prévues dans le primaire, alors que l'on attend 8 000 élèves de plus.
M. Didier Gonzales. Mensonges !
Mme Martine Faure. Cet acte manqué du candidat Sarkozy marque l'échec du président Sarkozy et de son gouvernement en matière éducative : explosion des inégalités, accroissement de l'échec scolaire - la France est passée de 15 % à 20 % d'élèves en difficultés en dix ans -,...
M. Jean-Marc Roubaud. C'est faux !
Mme Martine Faure. ...plus de 150 000 jeunes qui sortent du système éducatif sans diplôme, sans qualification. Vous-même, monsieur le ministre, vous ne cessez de parler d'enseignement sur mesure et de personnalisation des parcours, mais comment pourrait-il en être ainsi alors que les classes sont toujours plus surchargées ?
Votre projet n'est en réalité que la continuité en pire.
M. Jean-Marc Roubaud. C'est faux !
Mme Martine Faure. Autour de la réouverture des 60 000 postes dans l'éducation nationale, François Hollande propose, lui, un véritable pacte éducatif à la nation, qui n'oppose pas, comme vous le faites, parents et enseignants, mais qui rassemble les Français autour d'une école plus juste et plus égalitaire. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative.
M. Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative. Vos propos, madame la députée, sont tellement caricaturaux que même vous n'y croyez pas. La campagne électorale n'autorise pas toutes les démagogies (Protestations sur les bancs du groupe SRC), surtout quand on parle d'école, et je crois que les Français ont droit à un vrai débat au sujet de leur école.
Ils sont très attachés à l'école de la République, madame la députée, et vous savez très bien qu'elle est aujourd'hui à un tournant parce qu'après l'école obligatoire, à la fin du XIXe siècle, après la massification du système éducatif, dans les années soixante-dix ou quatre-vingt, nous avons tous une obligation de résultat vis-à-vis des parents d'élèves.
M. Patrick Lemasle. Baratin !
M. Luc Chatel, ministre. Il nous faut trouver une solution pour chaque élève à sa sortie du système éducatif.
Je suis désolé de vous le dire, madame la députée, mais une enquête internationale qui vient d'être publiée par l'OCDE démontre qu'il n'y a aucun lien entre les moyens investis dans l'école et les résultats. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Mieux, ce sont les pays qui font du qualitatif, les pays qui font du sur-mesure qui obtiennent les meilleurs résultats en matière éducative.
Vous retournez donc à vos vieilles lunes, vous voulez à nouveau mettre davantage de moyens, en ne tirant aucune conséquence, aucune conclusion de ce qui s'est fait par le passé. La France investit aujourd'hui 80 % de plus par élève que dans les années quatre-vingt. Sommes-nous pour autant les champions du monde en termes de résultats ? La réponse est non. Cela devrait amener M. Hollande à un peu plus de réflexion sur sa vision pour l'école.
Il y a donc deux visions de l'école, une vision qualitative, selon laquelle il faut une solution pour chaque élève, et une vision comptable, qui est la vôtre : uniquement des moyens, toujours plus de moyens, sans se soucier de la réussite de chaque élève ! Eh bien, madame la députée, les Français vont trancher ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)

 

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