DEBAT :
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ACCÈS AUX CLASSES PRÉPARATOIRES M.
le président. La parole est à M. Bruno Le Maire, pour le groupe de
l'Union pour un mouvement populaire. M. Bruno Le Maire. Ma
question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale. J'interviens en
tant qu'élu national, mais aussi en tant qu'élu d'une ville qui comprend deux
quartiers difficiles : celui de Nétreville et celui de La Madeleine. Dans ces
quartiers, sous l'impulsion de Jean-Louis Debré et grâce aux mesures prises sous
la législature précédente par Jean-Louis Borloo, des progrès considérables ont
été réalisés en matière de rénovation urbaine et d'accompagnement des habitants.
Il reste cependant encore beaucoup à faire pour que tous les citoyens français
bénéficient des mêmes droits. Nous devons notamment progresser dans deux
secteurs. Le premier, c'est l'emploi. (" Ah ! " sur les bancs du groupe de
la Gauche démocrate et républicaine.) Nous devons permettre à tous les
jeunes sans diplômes et sans qualification d'accéder plus facilement au travail
et à l'entreprise. Les résultats que la majorité, le Gouvernement et le
Président de la République ont obtenus depuis plusieurs mois sur le front de
l'emploi montrent que nous réussirons. Le second, c'est l'éducation. Vous
avez beaucoup fait pour concentrer les moyens des zones d'éducation prioritaire
et faciliter l'accompagnement des élèves les plus en difficulté, monsieur le
ministre, mais là aussi, il reste des progrès importants à accomplir pour que
les élèves les plus motivés et les plus méritants de ces quartiers puissent
accéder aux filières longues de l'enseignement supérieur et aux meilleures
écoles de la République. Monsieur le ministre, pouvez-vous nous indiquer
quelles mesures concrètes vous entendez prendre en ce sens, afin que la
République tienne ses promesses sur l'ensemble du territoire ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) M. le président. La parole est à M. Xavier
Darcos, ministre de l'éducation nationale. M. Xavier Darcos,
ministre de l'éducation nationale. Monsieur Le Maire, vous avez raison :
il existe en France un phénomène d'autocensure qui fait que certaines familles,
notamment les plus défavorisées, considèrent que les filières d'élite et les
classes préparatoires ne sont pas pour elles. (Exclamations sur les bancs du
groupe de la Gauche démocrate et républicaine.) Cette autocensure touche
même les lycées, puisqu'ils sont quatre cents à n'envoyer jamais aucun élève en
classes préparatoires. J'ai reçu mission du Premier ministre et du Président
de la République de faire en sorte que l'égalité des chances ne reste pas un
vain mot. C'est pourquoi nous avons demandé aux recteurs que tous les lycées, en
particulier ceux où les familles défavorisées et les élèves en difficulté sont
les plus nombreux, envoient au moins 5 % de leurs élèves de classes terminales
en classes préparatoires. Nous avons mis en place un dispositif qui permettra de
le vérifier, et si les résultats ne sont pas satisfaisants, nous lancerons au
mois de juillet un deuxième appel afin d'atteindre le chiffre souhaité. Pour
cela, il faut aussi informer les familles et les accompagner en matière de
logement, d'aide scolaire et d'information générale, car elles manquent souvent
cruellement de ressources en ce domaine. Ce dispositif, je le rappelle, fait
partie du volet " Éducation nationale " du plan " Espoir Banlieues " de Fadela
Amara. Enfin, Valérie Pecresse et moi-même souhaitons, comme l'ensemble du
Gouvernement, que la moitié d'une génération accède à l'enseignement supérieur
d'ici à 2010. La méritocratie, c'est-à-dire la possibilité pour tous les élèves,
quelles que soient leurs origines, d'accéder aux filières d'excellence, doit
contribuer à la réalisation de cette ambition. (Applaudissements sur quelques
bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
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