FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 40904  de  M.   Rodet Alain ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Haute-Vienne ) QE
Ministère interrogé :  Écologie, énergie, développement durable et aménagement du territoire
Ministère attributaire :  Écologie, énergie, développement durable et aménagement du territoire
Question publiée au JO le :  03/02/2009  page :  948
Réponse publiée au JO le :  14/04/2009  page :  3560
Rubrique :  énergie et carburants
Tête d'analyse :  électricité
Analyse :  réseaux. raccordement. financement
Texte de la QUESTION : M. Alain Rodet attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire, sur de nouvelles dispositions concernant le financement des travaux de renforcement du réseau de distribution publique de l'électricité. Ainsi, selon le décret n° 2007-1280 du 28 août 2007 et l'arrêté du 17 juillet 2008, les coûts liés à ces opérations seraient désormais transférés aux collectivités locales. Or, si l'article 18 de la loi du 10 février 2000 désigne la collectivité compétente pour percevoir les participations d'urbanisme comme étant celle qui est appelée à acquitter une contribution en cas d'extension de réseau, il n'inclut nullement les travaux de renforcement dans l'assiette de ladite contribution. Cette distinction entre extension et renforcement est également clairement explicitée aux articles 4, et 23-1 de la même loi. La définition de la notion d'extension figurant au décret du 28 août 2007 pris en application de la loi du 10 février 2000, ne serait donc pas légalement fondée. Elle aurait pour incidence d'autoriser les gestionnaires du réseau de distribution publique à procéder à une double facturation des coûts de renforcement : la première via le tarif d'acheminement que tout usager acquitte à travers sa facture d'électricité et la seconde via le budget des collectivités locales ou les deniers du pétitionnaire, selon les cas. Par conséquent, il lui demande si le Gouvernement entend modifier ce texte afin de ne pas grever davantage et de manière indue les budgets locaux, déjà lourdement mis à mal.
Texte de la REPONSE : Les modalités de raccordement des consommateurs aux réseaux électriques, et en particulier leur mode de financement, ont été mises en conformité avec le code de l'urbanisme, dans sa rédaction issue des lois « solidarité et renouvellement urbain » et « urbanisme et habitat ». Ces nouvelles dispositions, qui ont vocation à s'appliquer aux autorisations d'urbanisme déposées après le 1er janvier 2009, prévoient, conformément au code précité, la prise en charge financière des travaux d'extension par la collectivité qui délivre l'autorisation d'urbanisme. Toutefois, l'article 4 de la loi du 10 février 2000 sur l'électricité ne met à la charge de la collectivité qu'une partie de ces travaux d'extension. Après concertation avec les parties intéressées, notamment au sein du Conseil supérieur de l'énergie, l'arrêté du 17 juillet 2008 a fixé à 60 % du coût des travaux la part prise en charge par la collectivité, les 40 % restant sont pris en charge par les tarifs d'utilisation des réseaux et donc mutualisés entre les consommateurs au niveau national. Compte tenu des conséquences financières pour les collectivités, il convenait de définir précisément la consistance d'une opération d'extension du réseau électrique dans le cadre du raccordement d'un nouveau consommateur. C'est l'objet du décret du 28 août 2007 relatif à la consistance des ouvrages de branchement et d'extension des raccordements aux réseaux publics d'électricité. Il est apparu une divergence d'appréciation quant à la qualification, par le décret, de certains travaux d'extension qui relèveraient, selon les collectivités débitrices de la contribution, plutôt de la notion de renforcement du réseau électrique. Dans cette hypothèse, les travaux auraient alors vocation à être pris en charge intégralement par le tarif d'utilisation des réseaux. Ce sujet mérite une attention rigoureuse puisqu'il détermine en définitive le montant de la contribution due par la collectivité. La frontière entre travaux d'extension, liés directement ou indirectement à une opération d'urbanisme, et travaux de renforcement doit être clarifiée entre tous les acteurs : les collectivités et leurs représentants, les gestionnaires de réseaux, les services du ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire (MEEDDAT) et la commission de régulation de l'énergie, compétente en matière de tarifs de transport et de distribution. Cette question est, par nature, très technique et a d'ailleurs été soulevée lors du dernier Conseil supérieur de l'énergie, le 20 janvier 2009. Son président, le député Jean-Claude Lenoir, a suggéré la mise en place d'un groupe de travail. Compte tenu de la complexité de ces questions, le MEEDDAT va constituer, en liaison avec le Conseil supérieur de l'énergie, un groupe de travail, réunissant toutes les parties intéressées, afin de dégager, dans les meilleurs délais, une solution consensuelle quant à la délimitation de l'extension et du renforcement et à l'affectation des charges pour les deux types d'opérations.
S.R.C. 13 REP_PUB Limousin O