Texte de la REPONSE :
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L'évolution des tarifs réglementés du gaz naturel est notamment fonction de celle des prix d'importation de cette énergie, sachant que la France importe plus de 97 % du gaz qu'elle consomme et qu'il compte pour 50 % à 60 % du prix du service vendu au consommateur final. Dans le cas de GDF Suez, le gaz est principalement acheté (à plus de 80 %) dans le cadre de contrats de long terme géographiquement diversifiés, notamment auprès des grands pays producteurs (Norvège, Pays-Bas, Russie, Algérie). Ces contrats prévoient que les coûts d'achat du gaz sont indexés sur les cours de différents produits pétroliers. Le principe d'indexation, mis en place de longue date, permet de garantir la compétitivité du gaz vendu, dans la mesure où celui-ci est substituable aux produits pétroliers avec lesquels il entre en concurrence. L'évolution des coûts d'approvisionnement de GDF Suez se répercute dans ses tarifs réglementés de vente, conformément aux dispositions de l'article 7 de la loi n° 2003-8 du 3 janvier 2003, selon une formule de lissage, convenue avec les pouvoirs publics, indépendante des contraintes éventuelles de rentabilité retenues par les marchés financiers. Le principe du lissage est protecteur du consommateur final en gommant la volatilité des indices ; il induit un effet retard, à la hausse comme à la baisse. Ainsi, le calcul des coûts d'approvisionnement est réalisé, préalablement à chaque date d'évolution tarifaire, à partir de la moyenne des cours des produits pétroliers de référence et du taux de change EUR/$ sur une période de six mois se terminant un mois avant la date du mouvement tarifaire. À titre d'exemple, un mouvement au 1er janvier répercute le cours moyen des produits pétroliers de référence des mois de juin à novembre de l'année précédente. À l'occasion du dernier mouvement tarifaire (arrêté du 12 août 2008 publié au JO du 14 août 2008), la période de calcul prenait en compte le coût lissé du gaz, donc des produits pétroliers, évalué au 1er juillet 2008. Sur la période du calcul, les produits pétroliers sont restés à des niveaux élevés, justifiant la hausse. Les trois mouvements tarifaires de 2008 ont ainsi répercuté un baril de pétrole (brent) d'une valeur moyenne de 56 euros au 1er janvier 2008, 61 euros au 1er avril 2008 (mouvement de fin avril) et 67 euros au 1er juillet 2008 (mouvement décalé au 15 août 2008). Aujourd'hui, le coût du gaz importé reste à un niveau élevé (équivalent à un baril de Brent moyen valant 68 euros) car la formule d'indexation et de lissage intègre des mois de pétrole cher, voire très cher (juillet, août), comme illustré par le tableau suivant :
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2007 |
2008 |
2009 |
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Juil. |
Août |
Sept. |
Oct. |
Nov. |
Déc. |
Janv. |
Fév. |
Mars |
Avril |
Mai |
Juin |
Juil. |
Août |
Sept. |
Oct. |
Nov. |
Dec. |
Janv. |
Baril de brent |
en dollars |
77 |
71 |
77 |
82 |
93 |
91 |
92 |
95 |
104 |
109 |
123 |
132 |
133 |
113 |
98 |
72 |
53 |
40 |
44 |
en euros |
56 |
52 |
55 |
58 |
63 |
62 |
63 |
64 |
67 |
69 |
79 |
85 |
84 |
75 |
68 |
54 |
41 |
30 |
33 |
Baril répercuté/tarifs des particuliers |
en dollars |
62 |
63 |
67 |
69 |
72 |
74 |
79 |
82 |
84 |
88 |
93 |
97 |
102 |
109 |
116 |
119 |
118 |
112 |
100 |
en euros |
47 |
48 |
50 |
51 |
53 |
54 |
56 |
58 |
59 |
61 |
63 |
65 |
67 |
71 |
75 |
77 |
77 |
74 |
100 |
Compte tenu du caractère particulier des hausses des cours des produits pétroliers à la mi-2008 et de leur trajectoire actuelle, aucun mouvement tarifaire n'est intervenu et n'interviendra pour l'hiver 2008-2009, au bénéfice des consommateurs finaux. C'est ainsi que les baisses actuelles n'auront d'effets tangibles qu'avec un décalage de l'ordre de six mois, à compter du printemps 2009. Plus généralement, le sujet des tarifs réglementés fait l'objet de discussions avec GDF Suez, dans le cadre de la négociation de son prochain contrat de service public. L'objectif est de mettre en place un cadre pérenne d'évolution des tarifs réglementés du gaz. Ce cadre devrait permettre d'assurer une plus grande visibilité et une transparence accrue pour tous les acteurs, notamment au travers de la publication des coefficients de la formule de calcul du coût du gaz naturel. Par ailleurs, les tarifs réglementés du gaz naturel en France sont parmi les moins chers en Europe. Ainsi, la facture annualisée TTC d'un ménage type consommant 17 000 kWh par an, chauffé au gaz naturel, est estimée (données au 4e trimestre 2008) à environ 990 euros en France, contre 1 400 euros en Allemagne, 1 220 euros en Belgique, 1 130 euros en Espagne, 1 580 euros en Italie, 1 320 euros aux Pays-Bas et 890 euros au Royaume-Uni. En outre, pour protéger les clients les plus démunis des augmentations inévitables des factures de gaz, le Gouvernement a mis en place un tarif social, entré en vigueur depuis le 15 août 2008. Ce nouveau tarif social est ouvert aux personnes ayant droit à la couverture maladie universelle (CMU) dont les revenus n'excèdent pas 620 euros par mois, et qui sont raccordés au gaz naturel à titre individuel (ex. : pavillon) ou collectif (ex : HLM). Il est mis à disposition par tous les fournisseurs de gaz naturel aux particuliers (Altergaz, Direct Énergie, Électricité de Strasbourg, Gaz de Bordeaux, GDF Suez, EDF, E.On, Enerest, Poweo et les entreprises locales de distribution). Les foyers concernés (environ un million) peuvent bénéficier d'une déduction forfaitaire dont le montant est fonction de la consommation annuelle en kWh et du nombre de personnes composant le foyer. Pour les foyers qui disposent d'un contrat individuel de fourniture de gaz naturel, la déduction forfaitaire s'imputera sur la facture au prorata temporis. Pour les autres, qui paient le gaz dans les charges de l'immeuble et n'ont pas de facture individuelle, le forfait est versé sous forme de chèque une fois par an, par le fournisseur de la chaufferie collective. Enfin, les bénéfices que réalise GDF Suez, dont l'État est actionnaire à 35 %, sont pour moitié liés à ses activités à l'international et pour moitié à ses activités autres que la fourniture de gaz naturel aux consommateurs français (activités de gestion d'infrastructures, d'exploration-production de gaz et de pétrole, de prestations de services, notamment liés à l'environnement). Les résultats financiers de l'entreprise ne sont pas obtenus au détriment des consommateurs français. Bien au contraire, au titre des activités internationales de l'entreprise, l'État est rémunéré au travers du dividende qu'il perçoit (cf. ci-après). En outre, les principaux revenus fiscaux perçus par l'État ont évolué au rythme de la croissance des activités de l'entreprise, comme illustré par le tableau suivant (données estimées pour 2008) :
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2008 |
2007 |
2006 |
2005 |
2004 |
Nombre d'actions |
2 193 643 820 |
983 871 988 |
983 871 988 |
983 871 988 |
903 000 000 |
Part de l'État |
35,7 % |
79,8 |
79,8 % |
80,2 |
100 % |
Dividende par action (euros) |
2,20* |
1,26 |
1,10 |
0,68 |
0,46 |
En milliards d'euros |
Dividendes versés à l'État |
1,7 |
1,0 |
0,9 |
0n5 |
0,4 |
Impôts payés sur le bénéfice |
1,8 |
1,2 |
1,1 |
0,8 |
0,5 |
TVA sur les ventes de gaz |
3,3 |
2,6 |
2,9 |
2,4 |
2,2 |
TICGN |
0,2 |
0,1 |
0,2 |
0,1 |
0,1 |
Total |
6,9 |
4,9 |
5 |
3,8 |
3,2
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(*) Dividende envisagé avant la fusion, dont 0,80 euro de dividende exceptionnel. Le dividende ordinaire a été partiellement versé (0,80) sous forme d'un acompte, en novembre 2008. |
Il y a lieu de relever que la taxe intérieure de consommation du gaz naturel (TICGN), applicable aux seules entreprises, est perçue au profit de l'État depuis 2008 (pour un montant total de 241,6 MEUR). Auparavant, sa recette était versée au budget de l'ADEME (167,9 MEUR en 2004, 185,8 MEUR en 2005, 162,2 MEUR en 2006, 196,5 MEUR en 2007, selon les données de la direction générale des douanes et des droits indirects). Concernant les particuliers, le Gouvernement a choisi de ne pas soumettre leurs consommations à la TICGN. Seule s'applique la TVA dont les taux sont différenciés pour l'abonnement, qui bénéficie d'un taux réduit de 5,5 %, et pour les consommations taxées au taux normal de 19,6 %. À titre particulier, les seules ventes de gaz naturel en France aux tarifs réglementés ont représenté en 2007 pour GDF Suez un chiffre d'affaires de 9,6 Mds, dont 8,9 Mds sur le segment de la distribution publique. Ces 8,9 Mds ont permis en 2007 de couvrir les coûts d'achat du gaz (4,6 Mds), les coûts d'acheminement sur les réseaux de transport et de distribution ainsi que les coûts de stockage (3,6 Mds) et les coûts commerciaux (0,7 MdEUR).
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