DEBAT :
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PASSAGE DE LA FLAMME OLYMPIQUE À PARIS M. le président. La parole est à Mme Françoise
Guégot, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Mme
Françoise Guégot. Madame la ministre de la santé, de la jeunesse, des
sports et de la vie associative, je me réjouissais, au début de la semaine, à la
perspective du passage de la flamme olympique à Paris, moment festif et rare,
qui devait être l'occasion d'honorer les sportifs français désignés pour le
relais et de faire souffler, avant l'heure, l'esprit olympique à Paris. Or,
aujourd'hui, j'éprouve un réel malaise. Les événements de lundi me laissent
perplexe. Je suis, comme de nombreux Français, déçue et interpellée par ce qui
s'est passé lundi dernier. Ainsi que l'a rappelé le président du Comité
international olympique, la violence n'est pas compatible avec les valeurs des
Jeux olympiques. Quelle triste image que celle d'une flamme escortée et mise à
l'abri dans un bus ! Le but de l'olympisme est de mettre partout le sport au
service du développement harmonieux de l'homme, en vue d'encourager une société
pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine. Nos sportifs ont tous une
conscience citoyenne. Faisons leur confiance et n'anéantissons pas leur travail
et les efforts qu'ils ont consentis en vue de la préparation de ces Jeux. Ils
sauront s'exprimer le moment venu pour signifier leur attachement au respect de
la dignité et aux droits de l'homme. Oui, la France est bien la patrie des
droits de l'homme et ne saurait nier à des citoyens, militants d'un jour ou
d'une cause, le droit d'exprimer, pacifiquement, leur opposition à certains
aspects d'un régime politique étranger. Ma question est claire : comment nos
athlètes pourront-ils participer, dans les meilleures conditions possibles, aux
épreuves sportives après les événements du 7 avril ? (Applaudissements sur
les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) M.
le président. La parole est à Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre
de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative. Mme
Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé, de la jeunesse, des
sports et de la vie associative. Madame la députée Guégot, je partage, bien
entendu, votre immense déception après les événements qui se sont déroulés lundi
durant le passage de la flamme olympique à Paris. Ces débordements appellent
plusieurs remarques de ma part. Tout d'abord, il faut savoir que le passage
de la flamme était organisé par le BOCOG, c'est-à-dire le Comité d'organisation
des Jeux olympiques de Pékin, et que c'est celui-ci qui a décidé l'extinction de
la flamme, son isolement éventuel et les modifications d'itinéraire répétées.
Les autorités françaises se sont vues dans l'obligation de s'adapter en temps
réel à ces modifications. Je salue, à cet égard, la réactivité de la préfecture
de police, qui a su préserver l'ordre public et la flamme olympique dans des
conditions particulièrement difficiles. Je tiens à saluer également les
policiers, qui sont intervenus avec beaucoup de mesure. Ensuite, en tant que
ministre chargée des sports, je ne peux que regretter l'immense gâchis de cette
fête, qui aurait dû être celle de la paix et du sport. Les sportifs français qui
assuraient le relais de la flamme ont été pris à partie de façon inqualifiable.
Ils en ont été d'autant plus bouleversés qu'ils s'étaient longuement préparés à
ce grand événement sportif, qui était pour eux l'occasion de porter les valeurs
de l'olympisme, de la tolérance et de la fraternité. Quant à la position du
gouvernement français sur la question tibétaine, le ministre des affaires
étrangères et européennes a dit ce qu'il convenait de
dire,... Plusieurs députés du groupe socialiste, radical, citoyen et
divers gauche. Il n'a rien dit ! Mme la ministre de la
santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative. ...en
rappelant, sans démagogie et en toute responsabilité, l'attachement de notre
pays aux valeurs de l'humanisme. (Applaudissements sur les bancs du groupe de
l'Union pour un mouvement populaire.)
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