Texte de la REPONSE :
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UTILISATION DE LOCOMOTIVES BI-MODES SUR LA LIGNE FERROVIAIRE
PARIS-AMIENS-BOULOGNE M. le président. La
parole est à M. Daniel Fasquelle, pour exposer sa question, n° 436, relative à
l'utilisation de locomotives bi-modes sur la ligne ferroviaire
Paris-Amiens-Boulogne. M. Daniel Fasquelle. Monsieur le
secrétaire d'État chargé du développement de la région capitale, ma question
concerne les transports - sujet qui vous a toujours intéressé -, et plus
particulièrement une ligne de chemin de fer, Paris-Amiens-Boulogne, ligne
directe et indispensable pour le développement de l'économie touristique du sud
de la côte d'Opale et du nord de la côte picarde. Les grandes stations
touristiques, comme Le Touquet, dont je suis maire, se sont développées au début
du siècle dernier grâce au train. Malheureusement, lorsqu'on regarde les
affiches du début du siècle dernier et le temps de trajet, celui-ci n'a guère
évolué ! Ce temps de trajet est long, car la ligne, électrifiée de Paris à
Amiens, ne l'est plus ensuite, ce qui implique un changement de locomotive à
Amiens et une perte de temps de plusieurs minutes. La région Nord-Pas-de-Calais
a un projet d'électrification de la ligne de Boulogne vers le sud du
département, jusqu'à sa frontière avec la Somme. Si nous nous réjouissons de ce
projet, qui nous rapproche de Lille, nous sommes en revanche légitimement
inquiets, dans la mesure où, désormais, la ligne sera électrifiée de Paris à
Amiens, avec, ensuite, une coupure. La ligne sera à nouveau électrifiée de la
frontière entre la Somme et le Pas-de-Calais jusqu'à Boulogne-sur-Mer. À terme,
nous craignons que cette situation ne décourage la SNCF de maintenir une ligne
directe, nous contraignant à changer de train à Amiens. Ceci risque de nous
faire perdre encore plus de temps et de décourager ceux qui voudraient venir
chez nous par le train. Le changement de locomotive est déjà trop long et,
demain, nous craignons de perdre la ligne directe avec Paris. Pour éviter ce
désagrément et gagner un temps précieux, je vous soumets une proposition, que
j'ai déjà formulée auprès de Dominique Bussereau, mais sur laquelle j'aimerais
que le Gouvernement prenne une position claire. Nous pourrions utiliser des
locomotives bi-modes électriques et diesel, ce qui garantirait l'avenir de la
ligne directe et lui redonnerait un intérêt commercial, dans la mesure où,
n'ayant plus à changer de locomotive, nous gagnerions un temps précieux. Ces
locomotives pourraient être installées très rapidement, en attendant
l'électrification de la ligne pour la partie picarde, que nous appelons aussi de
nos voeux. Une première étape pourrait être franchie très rapidement, dès 2009,
avec l'achat de ces locomotives bi-modes. Je vous demande de ne pas me renvoyer
vers les trois régions traversées par cette ligne. Il s'agit d'une question
nationale, et le ministre doit s'en saisir s'il souhaite vraiment qu'elle
avance. M. le président. La parole est à M. Christian Blanc,
secrétaire d'État chargé du développement de la région capitale. M.
Christian Blanc, secrétaire d'État chargé du développement de la
région capitale. Monsieur le député, je vous prie d'excuser l'absence de
Dominique Bussereau, qui participe aujourd'hui à une réunion des ministres des
transports européens à Bruxelles, et qui m'a parlé de cette question avant de
partir. Comme vous le rappelez, le Grenelle de l'environnement a mis en
évidence la nécessité de promouvoir le développement du transport ferroviaire
pour atteindre l'objectif de réduction des gaz à effet de serre émis par les
transports. Le Gouvernement soutient les mesures favorisant l'accès au mode
ferroviaire par le plus grand nombre et dans les meilleures conditions de
service possibles. Sur la ligne Paris-Boulogne-sur-Mer, la desserte des
communes situées sur la côte picarde et la côte d'Opale a été améliorée. La mise
en place d'une desserte TGV à destination de Boulogne-sur-Mer, via Lille Europe,
a permis de réduire le temps de parcours de quarante minutes par rapport aux
trains Corail Intercités circulant via Amiens. Le succès de cette liaison a
conduit la SNCF à mettre en place un second aller-retour quotidien TGV en
novembre 2007. À compter de 2011, l'électrification de la ligne ferroviaire
entre Boulogne-sur-Mer et Rang-du-Fliers permettra de prolonger cette liaison
vers le sud, avec un gain de temps significatif pour les liaisons entre la côte
d'Opale et Paris. La SNCF envisage de nouvelles améliorations de la desserte
de la côte d'Opale, après l'électrification de la ligne Boulogne-Rang-du-Fliers.
Cette réflexion s'inscrit notamment dans le cadre plus large de l'appel d'offres
qui sera lancé pour renouveler le matériel TER et améliorer l'efficacité
d'ensemble de la rotation du parc régional. À cette occasion, la souplesse
d'utilisation offerte par les automoteurs bi-modes fera partie des critères de
choix. Dans l'intervalle, les Corail Intercités effectuant la liaison
Paris-Amiens-Boulogne-sur-Mer ne changeront pas une nouvelle fois de locomotive
en gare de Rang-du-Fliers, afin de ne pas allonger les temps de
parcours. Vous me permettrez d'ajouter à cette réponse, rédigée par mon
collègue Dominique Bussereau, qu'étant en charge du développement de la région
capitale, je suis très concerné par ces questions et j'aurai plaisir à en parler
avec vous. Il existe des articulations qui vont au-delà de ce que l'on appelle
le " Grand Paris " et nous devons avoir une vision globale et
cohérente. M. le président. La parole est à M. Daniel
Fasquelle. M. Daniel Fasquelle. Vous le comprendrez,
monsieur le secrétaire d'État, cette réponse ne me satisfait pas. On ne peut pas
nous demander de passer par Lille, depuis le sud de la côte d'Opale, pour nous
rendre à Paris. Par ailleurs, l'indication qui figure dans votre réponse ainsi
que dans un courrier que m'a adressé M. Pepy, n'est pas exacte. En nous
obligeant à passer par Lille, le temps de trajet est rallongé. La solution ne
peut donc pas venir d'une liaison TGV, via Lille, pour nous rendre à
Paris. Je me réjouis de l'annonce du maintien de la ligne directe
Paris-Amiens-Boulogne, mais je reviendrai à la charge, s'agissant de
l'installation d'une locomotive bi-mode au plan national, et non régional, sur
cette ligne, et de l'électrification de celle-ci. Par ailleurs, dans le
Grenelle 1, figure un projet de TGV Paris-Amiens-Londres, via la côte d'Opale et
la côte picarde. Il existe certes ces projets, mais nous avons besoin d'une
liaison rapide, simple et directe vers Paris. J'y tiens, et je continuerai à
mener ce combat.
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