FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 43876  de  M.   Goua Marc ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Maine-et-Loire ) QE
Ministère interrogé :  Écologie, énergie, développement durable et aménagement du territoire
Ministère attributaire :  Écologie, énergie, développement durable et aménagement du territoire
Question publiée au JO le :  10/03/2009  page :  2213
Réponse publiée au JO le :  05/05/2009  page :  4261
Rubrique :  environnement
Tête d'analyse :  protection
Analyse :  fluides frigorifiques. norme. réforme
Texte de la QUESTION : M. Marc Goua attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire, sur la situation des entrepôts frigorifiques publics. La modification du droit européen oblige ces entreprises à se doter de fluides de refroidissement nouveaux et surtout respectueux de la nature, ne favorisant pas le réchauffement climatique. L'immense majorité des entreprises européennes du secteur a privilégié l'ammoniac comme solution de remplacement performante, économique et écologique. Ce gaz est bien évidemment toxique mais son usage est strictement encadré par la norme EN 378. La France est le seul pays européen à imposer 50 mètres entre une installation d'ammoniac, pour des raisons sanitaires évidentes. Mais cette règle oblige les entreprises à disposer d'un terrain d'au minimum un hectare autour du point d'utilisation, ce dont la majorité des entreprises ne disposent pas. Les conséquences pourraient être la cessation d'activité ou la délocalisation de cette dernière dans d'autres pays européens. Il lui demande donc d'investir cette question afin de trouver une voie d'équilibre entre la préservation d'un secteur économique et la nécessaire préservation de la santé publique.
Texte de la REPONSE : La réglementation européenne, notamment le règlement 2037/2000, interdit tout usage, à compter du 1er janvier 2015, des fluides frigorigènes les plus nocifs pour la couche d'ozone que sont les hydrochlorofluorocarbures (HCFC). Le R22, largement utilisé dans les installations frigorifiques, en fait partie. Parmi les fluides envisagés pour leur substitution figure l'ammoniac ; il présente des avantages tant en termes énergétique que de faibles potentiels de destruction de la couche d'ozone et d'effet de serre. Cependant, il s'agit d'une substance hautement toxique et il est absolument nécessaire de fixer les règles de son utilisation afin de limiter les risques associés. La réglementation française actuelle concernant l'emploi d'ammoniac en réfrigération date d'une dizaine d'années. Comme c'est le cas pour de nombreuses installations classées soumises à déclaration, l'arrêté de prescriptions générales définit des règles d'implantation, de façon à limiter les dommages corporels et matériels en cas de fuite. Les distances d'isolement ne permettent pas toujours une substitution des HCFC par de l'ammoniac, au vu de la réalité des installations existantes, c'est pourquoi le ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire a engagé une réflexion approfondie avec la profession. L'objectif était d'évaluer la possibilité de réduire les distances d'isolement dans la mesure où le risque de fuite était pleinement maîtrisé à la source. Des arguments techniques solides étaient nécessaires. À cet effet, le ministère a financé une étude de l'INERIS bien que d'ordinaire il en soit de la responsabilité des industriels. Les résultats viennent d'être transmis à la profession. Ils montrent qu'une évolution de cette réglementation est possible moyennant la mise en place de dispositifs de protection. Celle-ci sera préparée dans les prochains mois en lien avec la profession, dans la continuité de la démarche déjà engagée. Cette évolution permettra à la profession d'anticiper sur les échéances de 2015 d'interdiction des HCFC. Par ailleurs, le Gouvernement travaille actuellement à la mise en place d'un régime d'autorisation simplifiée pour les installations classées pour la protection de l'environnement. Cette simplification pourra bénéficier à certaines installations frigorifiques actuellement soumises à autorisation. Enfin, les capacités des entreprises à même de réaliser la modification des installations sont insuffisantes pour intervenir sur toutes les entreprises l'année qui précède l'échéance. Il est donc nécessaire que la profession s'organise pour une transition progressive vis-à-vis de l'échéance de 2015.
S.R.C. 13 REP_PUB Pays-de-Loire O