FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 44191  de  M.   Vanneste Christian ( Union pour un Mouvement Populaire - Nord ) QE
Ministère interrogé :  Culture et communication
Ministère attributaire :  Culture et communication
Question publiée au JO le :  10/03/2009  page :  2204
Réponse publiée au JO le :  03/11/2009  page :  10411
Date de changement d'attribution :  23/06/2009
Rubrique :  télécommunications
Tête d'analyse :  Internet
Analyse :  moteurs de recherche. concurrence. respect
Texte de la QUESTION : M. Christian Vanneste interroge Mme la ministre de la culture et de la communication sur la crise dans la presse. Alors que la presse mondiale plonge dans l'apocalypse, avec un effondrement sans précédent de ses ressources publicitaires, qui se cumule avec la baisse historique de sa diffusion, Google a décidé d'ouvrir à la publicité son site d'actualités détournant ainsi une manne déjà bien maigre et trouvant également le moyen d'arrondir ses revenus - pléthoriques - sur le dos de fournisseurs d'informations agonisants. Il aimerait savoir ce qu'en pense le Gouvernement et ce qu'elle compte faire afin d'aider la presse.
Texte de la REPONSE : La perte des ressources publicitaires dans la presse écrite est réelle, mais inégale selon les familles de presse. D'après les derniers résultats de l'institut TNS Media Intelligence, les dépenses brutes des annonceurs ont reculé de 3,2 % au cours des six derniers mois. La presse magazine est plus durement touchée avec une baisse moyenne de près de 13 %, tandis qu'Internet enregistre une croissance ralentie de 8,1 % Les revenus réels des supports sont plus modestes que les chiffres avancés par l'institut, mais ces derniers donnent bien un aperçu des tendances. Dans ce contexte, la presse quotidienne baisse de 5 %. Les prévisions de Carat, agence médias du groupe Aegis Media, montrent, pour 2009, un recul des dépenses publicitaires de 5 % en France. Si cette diminution doit être replacée dans son contexte, elle est néanmoins réelle et les pouvoirs publics en sont conscients. C'est dans ce cadre que les États généraux de la presse écrite ont rendu leurs recommandations et que le Président de la République a annoncé le 23 janvier 2009 un plan d'ensemble destiné à permettre à la presse de surmonter la crise qu'elle traverse et lui donner les moyens de son renouveau, notamment face à l'explosion de l'offre numérique. Le plan mis en oeuvre par le Gouvernement au lendemain de la clôture des États généraux de la presse écrite est exhaustif et ambitieux. Il est articulé autour d'une trentaine de mesures impliquant les pouvoirs publics consacrées à vaincre les handicaps structurels du marché français en matière de distribution et d'impression, aider à la conquête de nouveaux publics, défendre les métiers et les valeurs du journalisme et enfin inventer un cadre de développement de la presse à l'ère numérique. À ces grandes orientations structurelles, le Gouvernement a souhaité ajouter trois mesures d'urgence exceptionnelles dévolues à compenser les effets de la crise conjoncturelle survenue à la fin de 2008. Elles concernent la réorientation des dépenses publicitaires de l'État vers la presse, la neutralisation des augmentations tarifaire des tarifs postaux de la presse prévue pour l'année 2009, ainsi qu'une aide exceptionnelle en direction des titres les plus fragilisés par la crise publicitaire pour lesquels le fonds destiné aux quotidiens à faible ressource publicitaire a été doublé. Au travers des nombreuses mesures issues des États généraux de la presse écrite, les pouvoirs publics offrent un cadre juridique, réglementaire et économique particulièrement favorable aux éditeurs de presse en ligne dont le statut a été créé dans le cadre de la loi « Création et Internet » du 12 juin 2009. C'est un enjeu économique, et c'est un enjeu aussi pour la défense du pluralisme et de l'information citoyenne sur le Net. Ces mesures prises lors des États généraux de la presse représentent au global un plan exceptionnel d'aide à la presse évalué à 200 MEUR par an, sur une période de trois ans. Déjà 150,7 MEUR ont été inscrits dans le cadre de la loi de finances rectificative du 20 avril 2009. Cet effort budgétaire, sans précédent pour la presse, devrait être reconduit pour les années 2010 et 2011. Ces dispositions permettent aux entreprises de presse de s'adapter aux mutations en cours, de préserver leur place face à la concurrence grandissante de nouveaux acteurs internationaux, et de garantir ainsi le pluralisme et la diversité de l'information sur les nouveaux supports numériques.
UMP 13 REP_PUB Nord-Pas-de-Calais O