DEBAT :
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BILAN D'UNE ANNÉE DE MANDAT : POUVOIR D'ACHAT M. le président. La parole est à M. Tony
Dreyfus, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers
gauche. M. Tony Dreyfus. Monsieur le Premier ministre, lors
d'un débat récent dans cet hémicycle, vous avez affirmé : " Un pays qui dépense
plus qu'il ne gagne, qui vit artificiellement, au-dessus de ses moyens, est un
pays moralement faible, économiquement vulnérable et socialement suicidaire
". M. Michel Bouvard. C'est vrai ! M. Tony
Dreyfus. Un autre jour, vous avez rappelé que vous étiez à la tête d'un
État en faillite. Pour votre lucidité, vos péchés sont à moitié pardonnés
! Au cours de la dernière campagne électorale, vous avez constaté, comme
chacun d'entre nous, que nos compatriotes étaient très directement concernés par
l'évolution de leur pouvoir d'achat. En quelques mois, la dégradation de
celui-ci est aussi évidente qu'éprouvante pour les titulaires de petits revenus
: le prix des fruits et légumes a augmenté en moyenne de 10 %, celui du pain de
17 %, celui de la viande de 18 % et celui du gasoil de 43 %. Pour avoir été,
comme beaucoup d'entre vous, à la tête d'une caisse des écoles, j'ai pu
constater que le coût des denrées alimentaires avait crû dans des proportions
considérables. La croissance française est inférieure à celle escomptée :
autour de 1,8 %, contre 2,5 %. M. Lucien Degauchy. Que
proposez-vous ? M. Tony Dreyfus. Les charges que doit
supporter le citoyen ont été par ailleurs accrues - je ne reviendrai pas sur les
franchises médicales, qui en constituent une, non
négligeable. Plusieurs députés du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire. La question ! M. Tony Dreyfus. Il est
normal, monsieur le Premier ministre, que vous ne vous contentiez pas de slogans
et que vous attendiez de l'opposition qu'elle fasse des
propositions. M. le président. Il va falloir que vous posiez
votre question, monsieur Dreyfus. M. Tony Dreyfus. Monsieur
le Premier ministre, vous avez jugé qu'il convenait de décider en commun de la
réforme des institutions. Ne croyez-vous pas qu'il faudrait procéder de la même
manière en ce qui concerne le quotidien des Français ? Je vous demande donc de
nous dire quelles sont les propositions de l'opposition touchant au pouvoir
d'achat que vous envisagez de retenir. (Applaudissements sur les bancs du
groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.) M. le
président. La parole est à M. Luc Chatel, secrétaire d'État chargé de
l'industrie et de la consommation. M. Luc Chatel,
secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la consommation. Monsieur
le député, examinons les faits, et uniquement les faits. Le premier poste de
dépenses des Français, c'est le logement. Le Gouvernement a donc pris, dans ce
domaine, un certain nombre de dispositions importantes, qui concernent
l'ensemble de nos compatriotes. M. Maxime Gremetz. Combien y
a-t-il de travailleurs pauvres ? M. le secrétaire d'État chargé de
l'industrie et de la consommation. Ainsi, l'indexation des loyers sur
les prix permettra à tous les locataires de France d'économiser, cette année,
1,3 % sur leur loyer, soit environ 150 euros pour une famille
moyenne. M. Jean-Yves Le Bouillonnec. C'est totalement faux
! M. le secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la
consommation. Par ailleurs, la défiscalisation des intérêts d'emprunt
pour les accédants à la propriété - que vous n'avez pas votée, monsieur Dreyfus
- permet à ces derniers d'économiser 8 % sur la dépense investie dans
l'immobilier, soit jusqu'à 7 500 euros pour tous ces Français moyens qui veulent
devenir propriétaires de leur logement. M. Jean-Yves Le
Bouillonnec. On parle des locataires ! M. le secrétaire
d'État chargé de l'industrie et de la consommation. Le deuxième poste
de dépenses des Français, c'est l'énergie. Dans ce domaine également, le
Gouvernement a agi, en doublant la prime à la cuve - 150 euros - à destination
des 700 000 Français les moins favorisés et en mettant en place, comme nous
l'avons indiqué la semaine dernière, le tarif social du gaz. Vous en aviez rêvé,
monsieur Hollande, la majorité le fait ! (Rires et exclamations sur
les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers
gauche.) M. Christian Bataille. Il n'a pas compris la
question ! M. le secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la
consommation. Le troisième poste de dépenses des Français, ce sont les
dépenses alimentaires. Nos concitoyens paient trop cher leurs produits de grande
consommation. Nous allons y remédier,... M. Albert Facon.
Quand ? M. le secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la
consommation. ... grâce à la loi de modernisation de l'économie, qui
favorisera la transparence dans les relations entre distributeurs et
fournisseurs et la concurrence entre distributeurs, afin de faire baisser les
prix à la consommation. Vous le voyez, monsieur Dreyfus, notre mobilisation
est totale, sur la maîtrise des prix comme sur l'augmentation des
salaires. M. Albert Facon. Mais le résultat est nul
! M. le secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la
consommation. Vous auriez ainsi pu faire référence à une étude FIDAL
sur les heures supplémentaires, parue la semaine dernière, selon laquelle 71 %
des entreprises ont une bonne opinion de cette mesure, dont 61 % des ouvriers
souhaiteraient bénéficier. Il faut sortir de l'idéologie et regarder les
faits, monsieur Dreyfus : sur la question du pouvoir d'achat, le Gouvernement
est totalement mobilisé et il agit de manière pragmatique. (Applaudissements
sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) M. Albert Facon. Hors sujet !
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