Texte de la QUESTION :
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M. Didier Robert attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire, sur les perspectives offertes par la culture du jatropha. Déjà cultivée dans de nombreux pays comme l'Australie, Madagascar, le Brésil, le Kenya ou encore aux États-unis, cette plante possède des fruits qui, écrasés, donnent une huile brute utilisable telle quelle ou que l'on peut raffiner. Il souhaiterait savoir si des études ont d'ores et déjà été menées pour vérifier la compatibilité de la culture de cette plante avec les conditions climatiques que connaissent les différents territoires français et, d'autre part, si les objectifs de développement durable et de réduction de l'empreinte carbone pourraient trouver dans la culture de cette plante une véritable valeur ajoutée.
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Texte de la REPONSE :
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La France s'est engagée dans un programme de développement des biocarburants et met en oeuvre une série de mesures permettant d'encourager leur production et leur mise sur le marché. Ainsi l'objectif d'incorporation de 5,75 % de biocarburants dans les carburants, initialement prévu pour 2010 par la directive européenne 2003/30/CE, a été avancé à 2008 et est porté à 7 % en 2010 (en équivalence énergétique). Le plan biocarburant français s'inscrit dans un schéma à long terme. Le 9 octobre 2008, le Président de la République a rappelé le soutien de l'objectif européen de 20 % d'énergie renouvelable de la consommation totale à l'horizon 2020 ainsi, que son souhait de voir augmenter la part des énergies renouvelables dans les transports. Les filières biocarburants de première génération (éthanol et esters méthyliques d'acides gras) permettront d'atteindre les objectifs d'incorporation à court et moyen terme. Cependant les limites physiques et économiques, notamment en matière de rendement à l'hectare et de protection des débouchés alimentaires, nécessitent le développement de biocarburants de deuxième génération. L'utilisation des ressources ligno-cellulosiques permettra une augmentation significative de la part de la biomasse dans la consommation énergétique des transports. Plusieurs solutions technologiques sont aujourd'hui identifiées par la communauté scientifique comme porteuses d'avenir : la conversion biochimique et la conversion thermochimique. L'État va donc soutenir des projets pilotes de production de biocarburants de deuxième génération qui ont vocation à devenir des références en Europe et dans le monde en matière de chimie verte et de biocarburants du futur, et qui permettront d'éviter la concurrence avec les productions à des fins alimentaires. D'autres types de recherche sont également engagés pour optimiser la production de matières premières utilisables pour produire des biocarburants. Le jatropha qui peut pousser sur des terres arides et inadaptées aux cultures vivrières présente de ce point de vue un intérêt certain. Cette plante, qui ne supporte pas de températures inférieures à + 10 C, pousse dans les régions tropicales. Elle produit des fruits non comestibles qui permettent d'obtenir un taux d'huile assez élevé. Certains agronomes indiquent toutefois que la culture intensive de cette plante imposerait le recours à l'arrosage, aux traitements pour éviter les dégâts produits par des insectes ravageurs et probablement l'utilisation d'engrais pour améliorer les rendements. Les bilans énergétiques et environnementaux globaux des biocarburants issus de cette plante, tenant compte des pratiques culturales et du transport, restent donc à réaliser.
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