FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 50295  de  M.   Garot Guillaume ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Mayenne ) QE
Ministère interrogé :  Économie, industrie et emploi
Ministère attributaire :  Économie, industrie et emploi
Question publiée au JO le :  26/05/2009  page :  5055
Réponse publiée au JO le :  16/02/2010  page :  1695
Rubrique :  impôts et taxes
Tête d'analyse :  politique fiscale
Analyse :  plafonnement des impositions. suppression. perspectives
Texte de la QUESTION : M. Guillaume Garot attire l'attention de Mme la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi sur le bouclier fiscal. En 2008, il a bénéficié à 14 000 contribuables seulement et a coûté à la collectivité 458 millions d'euros ; le gain moyen a été de 33 000 euros contre 16 000 en 2007. Au moment où des efforts sont demandés à tous les Français pour sortir au mieux et au plus vite de la crise, cette disposition apparaît comme un dispositif réellement injuste pour une majorité de nos concitoyens. En ce temps de crise et de difficultés, la suppression du bouclier fiscal devrait être la première réponse du Gouvernement. C'est pourquoi il lui demande si elle entend supprimer ce dispositif aussi injuste qu'inéquitable au moment où une grande majorité de Français souffrent des licenciements et de la baisse constante de leur pouvoir d'achat.
Texte de la REPONSE : Depuis la loi n° 2007-1223 du 21 août 2007 en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat (« loi TEPA »), les impôts directs payés par un contribuable ne peuvent pas être supérieurs à 50 % de ses revenus. Les impôts concernés par le plafonnement (« bouclier fiscal ») sont : l'impôt sur le revenu ; les contributions et prélèvements sociaux ; l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ; la taxe d'habitation et la taxe foncière afférentes à la résidence principale. En garantissant qu'aucun contribuable ne devra payer plus de 50 % de ses revenus en impôts, ce mécanisme répond à des objectifs clairs et justifiés aussi bien du point de vue économique qu'au regard du souci de justice fiscale. D'une part, il contribue à améliorer la compétitivité fiscale de notre pays, en incitant les contribuables à choisir de vivre en France pour investir leur patrimoine ou entreprendre et développer leur activité économique. Certes, les critères de choix du domicile fiscal sont multiples, on ne peut pas les réduire à la fiscalité applicable dans un pays. Toutefois le bouclier fiscal contribue à diminuer le nombre de personnes qui quittent la France en raison de la pression fiscale ; on observe à cet égard une diminution de 15 % de ces départs en 2007, tandis que les retours d'expatriés ont augmenté de 9 %. En outre, assurer une répartition équilibrée entre la contribution de ces ménages aux dépenses d'intérêt général et les gains privés qu'ils retirent de leur activité et de leur patrimoine, c'est aussi répondre à un objectif de justice. D'autre part, il faut faire un bilan complet des bénéficiaires du plafonnement des impôts directs en fonction du revenu pour apprécier ce mécanisme. Celui-ci bénéficie également à des ménages modestes, qui sont même majoritaires en proportion du nombre de ses bénéficiaires : sur 19 000 bénéficiaires du bouclier fiscal en 2008, les deux tiers gagnent un peu plus de 1 000 euros par mois. Quant aux personnes plus aisées qui en bénéficient, si elles ont reçu en moyenne 381 782 euros de restitution, elles ont payé en moyenne 364 734 euros d'impôts en 2008, cela après pris en compte des restitutions. Ce qui n'était pas équitable, en revanche, c'est que des personnes aux revenus très élevés aient pu pendant des années s'exonérer de tout impôt grâce aux « niches fiscales ». Le Gouvernement et le Parlement ont pris leurs responsabilités en la matière, en instituant un plafonnement des avantages fiscaux en loi de finances pour 2009.
S.R.C. 13 REP_PUB Pays-de-Loire O