FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 53542  de  M.   Liebgott Michel ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Moselle ) QE
Ministère interrogé :  Santé et sports
Ministère attributaire :  Santé et sports
Question publiée au JO le :  30/06/2009  page :  6338
Réponse publiée au JO le :  11/05/2010  page :  5375
Rubrique :  drogue
Tête d'analyse :  toxicomanie
Analyse :  jeunes. lutte et prévention
Texte de la QUESTION : M. Michel Liebgott attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur une enquête réalisée en 2008 par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) auprès de 40 000 jeunes de 17 ans participant aux journées d'appel de préparation à la défense. Cette enquête révèle que les jeunes consomment de plus en plus de drogues « rares » (cocaïne, amphétamines, héroïne, poppers), alors que la consommation du cannabis diminue. Même si elle reste à des niveaux faibles, l'augmentation de l'expérimentation (avoir consommé au moins une fois un produit dans sa vie) des substances psychoactives illicites, hors cannabis, est préoccupante. La cocaïne et les amphétamines se diffusent particulièrement parmi les jeunes. Elles avoisinent des taux de 3 % et sont passées respectivement de 0,9 % à 3,3 % et de 1,1 % à 2,7 % entre 2000 et 2008. « Le niveau de consommation en France était encore assez faible comparé au niveau européen. La France est en passe de rattraper le Royaume-uni, l'Espagne ou l'Italie. Les stimulants, dont la cocaïne, bénéficient d'une représentation très positive auprès des jeunes ». La cocaïne est associée à la fête, à un milieu favorisé, celui de la jet-set, à la réussite sociale. Ceux qui la consomment considèrent que cette drogue se gère facilement et croient, à tort, qu'elle n'a pas de fortes répercussions sur la santé. Il lui demande son avis et ses intentions sur le sujet.
Texte de la REPONSE : Les systèmes d'observation relatifs aux drogues et à leurs usages en France font apparaître plusieurs tendances préoccupantes concernant la consommation de drogues, dont l'héroïne et la cocaïne, ainsi que leurs conséquences sanitaires. En 2005, la consommation d'héroïne concernait 0,2 % des personnes de 15 à 39 ans, soit 50 000 personnes selon l'enquête Baromètre santé 2005. Selon l'enquête ESCAPAD 2008, menée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) auprès de jeunes âgés de 17 ans, l'expérimentation d'héroïne est orientée à la hausse depuis 2000 et avoisine désormais 1 %. En 2008, l'expérimentation de la cocaïne concerne environ 25 000 jeunes. Par ailleurs, la consommation régulière d'alcool des adolescents de 16 ans scolarisés a augmenté de 2003 à 2007, passant de 7 à 13 %. Les adolescents de 17 ans sont, en 2008, 8,9 % à déclarer un usage régulier d'alcool. Devant ces constatations inquiétantes sur la consommation de toute forme de drogues, le Gouvernement a déclaré prioritaire la lutte contre l'usage de toutes les drogues et mis en place une politique de prévention en matière de drogues et d'alcool. Le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les toxicomanies 2008-2011 fait de la diminution des consommations de drogues et d'alcool par les jeunes une priorité absolue. Il prévoit la formation de responsables académiques pour l'aide au repérage précoce et à l'orientation d'élèves en situation de consommation de substances psychoactives. Par ailleurs, en lien avec la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), le ministère de l'éducation nationale élabore un guide à destination des enseignants de l'école primaire sur le champ de l'éducation à la santé et intégrant un volet prévention des conduites addictives. Il actualise également celui destiné au collège et au lycée pour le printemps 2010. L'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) a été chargé de conduire la première expérimentation en France d'une méthode d'intervention préventive en direction des familles, sur la base du seul programme validé à l'échelle internationale. En outre, la loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires réglemente différentes offres d'alcool qui se sont développées et que la réglementation encadrait insuffisamment. Le plan « santé des jeunes » lancé en février 2008 par la ministre de la santé et des sports a également prévu une mesure, dont l'expérimentation débutera au second semestre 2010, qui permet aux jeunes de 16 à 25 ans de bénéficier d'une consultation de prévention annuelle et gratuite chez le médecin généraliste de leur choix, même sans accord parental pour les mineurs, au cours de laquelle le sujet des addictions sera évoqué. Fin 2009, une nouvelle campagne sur la dangerosité des drogues a été lancée par le ministère chargé de la santé, la MILDT et l'INPES, dont l'objectif est de remobiliser le grand public autour des risques et dangers induits par la consommation des drogues. Dans la continuité de celle-ci, une seconde campagne d'information sur le rappel du cadre légal en matière de drogues a également été lancée en novembre 2009 pour réaffirmer l'interdit de leur usage. Cet effort de prévention sera poursuivi en 2010 avec une campagne rappelant la légitimité du rôle préventif des parents.
S.R.C. 13 REP_PUB Lorraine O