FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 54647  de  M.   Urvoas Jean-Jacques ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Finistère ) QE
Ministère interrogé :  Santé et sports
Ministère attributaire :  Santé et sports
Question publiée au JO le :  07/07/2009  page :  6885
Réponse publiée au JO le :  25/05/2010  page :  5858
Rubrique :  santé
Tête d'analyse :  accès aux soins
Analyse :  bénéficiaires de la CMU
Texte de la QUESTION : M. Jean-Jacques Urvoas attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur l'étude commandée par le fonds de financement de la CMU à l'institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES), rendue publique le 1er juillet 2009. Réalisée à Paris suivant la méthode du « testing », elle révèle que 25,5 % des praticiens refusent les patients dès lors qu'ils sont bénéficiaires de la couverture maladie universelle. Encore ces résultats sont-ils manifestement minorés, dans la mesure où ils ne concernent que les cas de refus clairs et nets, les propositions de rendez-vous à des dates si lointaines qu'elles en deviennent fantaisistes n'étant par exemple pas prises en compte. Il semble, d'autre part, qu'ils illustrent une réalité qui, loin de ne concerner que Paris, s'applique à l'ensemble du territoire national. Il faut noter enfin que les taux de refus se révèlent particulièrement élevés parmi les généralistes du secteur 2 (33 %), mais aussi chez certains spécialistes comme les gynécologues (38 %), les dentistes (32 %) et les ophtalmologues (28 %). Il lui demande les mesures que le Gouvernement compte prendre afin de mettre un terme à de telles dérives, qui remettent en cause l'égal accès aux soins de nos concitoyens.
Texte de la REPONSE : L'accès aux soins, sans discrimination, est une préoccupation constante et forte du Gouvernement et de la ministre de la santé et des sports. Un comité pour l'accès aux soins des bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMUc), associant les représentants des ordres, des syndicats des professionnels de santé, des caisses d'assurance maladie et des associations intervenant en milieu précaire s'est réuni à plusieurs reprises, depuis 2006, pour faire des propositions concrètes notamment sur l'information des bénéficiaires quant à leurs droits et leur inscription dans le parcours de soins, sur l'amélioration de la délivrance de la carte Vitale et sur le repérage et l'analyse des refus de soins par les organismes de sécurité sociale. Dans ce cadre, la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) a notamment réalisé un document d'information relatif aux droits et obligations des bénéficiaires de la CMUc et l'a diffusé à ces derniers mi-2007, à hauteur de l million d'exemplaires. Plus récemment, le suivi des signalements de refus de soins a été renforcé : la CNAMTS a mis en place, à la demande du ministère chargé de la santé, un protocole de traitement des signalements de refus de soins (lettre-circulaire du 30 juin 2008 à l'attention des caisses d'assurance maladie), qui est effectué par les conciliateurs locaux au sein des caisses. En cas d'échec de la conciliation menée par la caisse, son directeur peut saisir l'ordre du professionnel concerné. Depuis le mois de janvier 2009, les caisses des trois grands régimes assurent un suivi plus précis des 5 % de professionnels qui reçoivent le moins de bénéficiaires de la CMUC parmi leur patientèle, de façon à mieux détecter des situations de refus de soins. Des actions de sensibilisation auprès de professionnels de santé sont aussi régulièrement mises en oeuvre. Enfin, les refus de soins constituent des fautes de nature à justifier des sanctions disciplinaires prononcées par le conseil de l'ordre des médecins et des chirurgiens-dentistes. Afin de renforcer la capacité d'agir des instances ordinales en la matière, le décret n° 2007-434 du 25 mars 2007 a étendu aux patients et aux associations de défense, le droit de porter plainte devant les conseils départementaux de l'ordre. De nouvelles mesures ont été prises dans le cadre de l'article 54 de la loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires pour rendre encore plus efficace la détection et la sanction des refus de soins. Cet article interdit toute discrimination financière ou sociale en visant explicitement les refus de soins à l'encontre des bénéficiaires de la CMUc, de l'aide médicale d'État (AME) et de l'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé (ACS). Il instaure également une nouvelle procédure de sanction des professionnels de santé en cas de refus de soins en améliorant l'information réciproque des organismes de sécurité sociale et des ordres en la matière.
S.R.C. 13 REP_PUB Bretagne O