FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 57698  de  M.   Chassaigne André ( Gauche démocrate et républicaine - Puy-de-Dôme ) QE
Ministère interrogé :  Éducation nationale
Ministère attributaire :  Éducation nationale, jeunesse et vie associative
Question publiée au JO le :  01/09/2009  page :  8345
Réponse publiée au JO le :  29/11/2011  page :  12547
Date de changement d'attribution :  14/11/2010
Rubrique :  enseignement : personnel
Tête d'analyse :  contractuels
Analyse :  auxiliaires et emplois vie scolaire. perspectives
Texte de la QUESTION : M. André Chassaigne attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les conditions de réinsertion professionnelle proposées aux assistants de vie scolaire (AVS) et aux emplois vie scolaire (EVS). Suite à la publication du décret n° 2009-993 du 20 août 2009 traduisant les dispositifs d'application de l'amendement cavalier déposé sur le projet de loi « relatif à la mobilité et aux parcours professionnels dans la fonction publique » et adopté à la fin de l'examen du texte, l'ensemble des organisations syndicales et des représentants des personnels AVS et EVS dénoncent le désengagement de l'État et le transfert vers le secteur privé des missions qui leur étaient confiées. Le sort particulier réservé aux personnels sous contrat EVS arrivant en fin de contrat est inacceptable. En annonçant le 6 juillet dernier, la signature d'une convention nationale entre le ministère de l'économie, de l'industrie et de l'emploi, Pôle emploi et l'entreprise O2 en faveur du « reclassement » de ces personnels dans le cadre du recrutement de 2 000 gardes d'enfants par cette entreprise, le secrétariat d'État à l'emploi tire un trait sur toute reconnaissance des acquis professionnels dans leurs fonctions d'assistance aux directeurs d'école ou d'établissements. Cette seule réponse en termes de suivi de leur parcours de réinsertion traduit une nouvelle fois le profond mépris du ministère de l'éducation nationale pour ces personnels et la mission de service public qu'ils ont su rendre avec compétence et dévouement. Par ailleurs, en déléguant au secteur associatif la continuité de l'accompagnement spécifique des élèves en situation de handicap et les possibilités de réemploi des AVS et des EVS sous mission AVS individuel, le Gouvernement externalise un service indispensable à l'intégration et à la réussite de ces personnes. De plus, le décret du 20 août 2009 reste volontairement vague quant à l'appréciation des inspecteurs d'académie pour l'intégration de ces personnels sur une liste départementale disponible pour les associations. Aucune garantie n'est par ailleurs apportée sur la pérennité des subventions accordées aux associations volontaires, pas plus que sur la capacité du secteur associatif à se substituer à l'État dans cette mission sur l'ensemble du territoire national. Ainsi, les récentes dispositions ministérielles relatives à la reconnaissance, à l'accompagnement et au reclassement des personnels AVS et EVS en fin de contrat apparaissent non seulement profondément injustes et inadaptées, mais seront source de profondes inégalités de traitement pour un même statut. En conséquence, il lui demande s'il compte revenir sur la décision de non reconduction des contrats AVS et EVS, reconnaître statutairement ces personnels et annuler le décret du 20 août 2009. En dehors des rencontres avec le prestataire de service O2, il souhaiterait que le ministre lui communique les moyens qui sont réellement mis à la disposition des 25 000 EVS sans emploi à ce jour pour les aider dans leur parcours de réinsertion professionnelle, et les garanties qui leur sont apportées en matière de reconnaissance des acquis professionnels.
Texte de la REPONSE : Les personnels employés dans le cadre des différents dispositifs de contrats aidés exercent au sein des établissements scolaires des missions visant à épauler les directeurs d'école, à contribuer au bon fonctionnement de la vie scolaire et à accompagner les élèves handicapés en milieu scolaire ordinaire. Le Président de la République et l'ensemble du Gouvernement considèrent cette dernière mission comme une priorité qui se traduit par un effort sans précédent que nous poursuivons depuis cinq rentrées scolaires. Cet effort porte ses fruits et se voit encore renforcé en cette rentrée. À la rentrée 2011, 214 610 enfants handicapés sont scolarisés en milieu ordinaire soit 13 212 élèves de plus que lors de la rentrée précédente ce qui représente une progression de 60 % par rapport à la rentrée 2004. Parallèlement, le nombre d'auxiliaires de vie scolaire (AVS) chargés d'accompagnement individuel ou collectif et d'emplois de vie scolaire a été multiplié par pratiquement trois entre 2007 et cette rentrée, passant ainsi de 10 200 équivalents temps plein à près de 30 000. L'enveloppe budgétaire a été également doublée et s'élève en 2011 à 350 Meuros. Elle devrait atteindre 455 Meuros en 2012. Dans les écoles, il existe désormais 4 299 classes d'inclusion scolaire (CLIS) soit une progression de 2,5 % depuis la dernière rentrée. Les CLIS comptent 44 490 enfants soit une hausse de 3,5 % par rapport à 2010. Dans le second degré, on dénombre 2 297 unités locales d'inclusion scolaire (ULIS), soit 2 fois plus qu'il y a 5 ans, ce qui permet d'accueillir plus de 23 300 élèves. Sur la base du rapport du sénateur Paul Blanc et, à l'occasion de la Conférence nationale sur le handicap, le 8 juin dernier, le Président de la République a souhaité impulser une nouvelle approche visant à fournir un accompagnement plus pérenne et de meilleure qualité aux enfants en situation de handicap à travers l'instauration des assistants de scolarisation. Deux mille postes ont été créés et deux tiers ont d'ores et déjà été recrutés par les établissements. Cet effort sera poursuivi en 2012 avec 2 300 nouveaux postes auxquels s'ajouteront, dans un premier temps, les contrats aidés dont une large proportion servira à l'accompagnement des enfants handicapés. S'agissant des contrats aidés, la procédure de recrutement faisant intervenir les établissements recruteurs et pôle emploi, le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative est parfaitement conscient du délai qu'il peut exister entre la notification de la maison départementale des personnes handicapées et l'embauche effective et ce, malgré la délégation des moyens budgétaires. En ce sens, il a donné aux recteurs d'académie des instructions afin de faire accélérer au maximum les recrutements encore attendus sur le terrain. L'évolution de la situation sur le terrain fait l'objet d'un suivi particulièrement attentif et régulier. D'abord, la plate-forme téléphonique « Aide handicap école » a vu ses moyens renforcés pour accompagner au mieux, et très concrètement, les parents dont les enfants handicapés rencontrent une difficulté dans leur scolarisation. Ensuite, un comité de suivi se tient chaque semaine au 110 de la rue de Grenelle entre les associations concernées par cette problématique, le cabinet du ministre et celui du ministre des solidarités et de la cohésion sociale. Le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative réitère également son objectif : à terme, l'accompagnement des élèves handicapés sera pris en charge exclusivement par des assistants de scolarisation mieux formés, plus qualifiés et pouvant apporter un soutien à l'enfant sur une plus grande durée. En effet, au-delà de l'aspect quantitatif, il s'agit d'améliorer la qualité de l'accompagnement. D'abord, bénéficiant du statut d'assistant d'éducation, les assistants de scolarisation sont recrutés sur des contrats de 35 heures d'une durée totale de trois ans renouvelables une fois. De plus, à la différence des contrats aidés, les postes d'assistants de scolarisation ne peuvent être pourvus que par des personnes au moins titulaires du baccalauréat. Sous ces conditions, ce nouveau type de contrat peut être proposé aux personnes bénéficiant déjà d'un contrat aidé type auxiliaire de vie scolaire ou emploi de vie scolaire. Enfin, il s'agit aussi de compléter le référentiel de compétences de ces assistants en développant des modules de formation/spécialisation et d'améliorer la formation des enseignants sur cette problématique spécifique. Les assistants de scolarisation accompagnent les élèves dans les actes de la vie quotidienne, dans l'accès aux activités d'apprentissage, dans les activités de la vie sociale et relationnelle et participent à la mise en oeuvre et au suivi du projet personnalisé de scolarisation des élèves. Ils peuvent exercer leurs fonctions dans l'établissement qui les a recrutés, dans un ou plusieurs autres établissements ainsi que, compte tenu des besoins appréciés par l'autorité académique, dans une ou plusieurs écoles. Cet effort pour une meilleure professionnalisation de l'accompagnement des élèves complétera le dispositif prévu par le décret du 20 août 2009 (art. L. 351-3 du code de l'éducation) qui prévoit que les assistants d'éducation exerçant les fonctions d'auxiliaires de vie scolaire, et dont le contrat est venu à expiration, peuvent être réemployés pour exercer les mêmes fonctions par une association intervenant auprès des élèves handicapés, dans le cadre d'une convention entre l'association concernée et l'État qui lui verse une subvention. À ce jour, le ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative a signé une convention avec cinq fédérations d'associations et quatre services d'aide à domicile. Depuis cinq rentrées scolaires, le dispositif d'accompagnement des enfants en situation de handicap est donc constamment amélioré afin de renforcer sans cesse le soutien que nous devons aux élèves et à leurs familles.
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