DEBAT :
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TRANSPORTS PUBLICS EN ÎLE-DE-FRANCE M. le président. La parole est à M. Daniel
Goldberg, pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers
gauche. M. Daniel Goldberg. Monsieur le Premier ministre,
l'amélioration des transports collectifs, en qualité et en quantité, avec des
tarifs accessibles à tous, est une demande légitime de millions de nos
concitoyens, surtout dans les quartiers populaires, où moins d'un ménage sur
deux possède un véhicule. La hausse du prix de l'énergie devrait vous garder
de toute tentation d'utiliser les difficultés bien réelles des Français à des
fins polémiques. Ce n'est pas l'exemple que vient de donner le Président de la
République concernant le RER A : en pratiquant une simple imposition des mains,
il a prétendu avoir réglé le problème ! (Rires sur les bancs du groupe
socialiste, radical, citoyen et divers gauche. - Protestations sur les bancs du
groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Depuis six ans, votre
majorité porte une lourde responsabilité dans le désengagement de l'État. Depuis
2002, vous avez abandonné les transports publics en Île-de-France, en diminuant
de 48 % les moyens que vous y consacrez et en ne respectant pas la parole donnée
sur des projets pourtant essentiels. (Protestations sur les bancs du groupe
de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre. -
Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et
divers gauche.) Votre manoeuvre est claire : il s'agit de vous défausser de
pans entiers de vos responsabilités sur les collectivités locales, sans leur
donner les moyens de les assumer. Les Français ayant choisi de confier
majoritairement à la gauche la gestion de ces collectivités, le prochain épisode
consistera sûrement à utiliser les difficultés des usagers comme argument
électoral. Au moment où vos promesses du Grenelle de l'environnement se
réduisent déjà de moitié et où vous ne faites que communiquer sur le
désenclavement des quartiers de banlieue, il est temps de répondre aux élus de
tous bords qui sont prêts à s'engager au-delà de leurs responsabilités, à
condition que l'État soit lui aussi à la hauteur des enjeux. Le président de la
région Île-de-France vient ainsi de proposer un projet ambitieux et nécessaire
pour les dix années à venir. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union
pour un mouvement populaire.) Ce projet de 17 milliards d'euros a déjà reçu
le soutien de Paris et de cinq conseils généraux. Ma question est simple,
monsieur le Premier ministre : l'État est-il prêt à parler vrai et à s'engager
fermement à leurs côtés ? Si oui, à quelle hauteur ? (Applaudissements sur
les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers
gauche.) M. le président. La parole est à M. Christian
Blanc, secrétaire d'État chargé du développement de la région
capitale. M. Christian Blanc, secrétaire d'État chargé du
développement de la région capitale. Monsieur Goldberg, nous partageons
votre souci : l'État ne peut laisser la situation des transports en
Île-de-France se dégrader. La saturation de certaines parties du réseau est une
évidence pour tous ceux qui l'utilisent quotidiennement. M. Roland
Muzeau. Sur la ligne 13 en particulier ! M. le secrétaire
d'État chargé du développement de la région capitale. Dans ma carrière,
j'ai déjà eu l'occasion de connaître de ces questions : je comprends donc leurs
préoccupations. De plus, l'évolution du prix des carburants rend le transport
public prioritaire en milieu urbain et appelle des décisions
urgentes. Toutefois, il faut dans le même temps préparer l'avenir. C'est le
sens de la mission que m'ont confiée le Président de la République et le Premier
ministre sur le développement de la région capitale. Il est important que la
région parisienne développe ses potentiels et ses atouts,... M. Bruno
Le Roux. Et ses transports ? M. le secrétaire d'État chargé
du développement de la région capitale. ...et puisse être une
ville-monde au même titre que d'autres grandes métropoles, comme, près de chez
nous, Londres, ou, un peu plus loin, New York, sans parler des villes d'Asie.
C'est une nécessité économique. D'ici à la fin de l'année, j'aurai l'occasion,
je l'espère - par exemple en réponse à une question -, de vous reparler de ces
deux moteurs essentiels que sont pour l'Île-de-France le nord de la région,
entre les gares du Nord et de l'Est et l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle -
totalement oublié depuis des années, en dépit de son importance économique -, et
le sud, qui, avec le plateau de Saclay, en jachère depuis quinze à vingt ans,
possède un potentiel considérable. M. Jean-Patrick Gille et
M. Jean-Louis Gagnaire. Combien pour les transports
? M. Bruno Le Roux. Cela ne sert à rien de poser des
questions, nous n'avons pas de réponses ! M. le secrétaire d'État
chargé du développement de la région capitale. Sur tout cela, le
Gouvernement vous fera des propositions d'ici la fin de l'année. M.
Bruno Le Roux. Quel engagement ! M. le président.
Merci de conclure, monsieur le secrétaire d'État. M. le secrétaire
d'État chargé du développement de la région capitale. Une décision
stratégique doit être prise. Ensuite, je le répète, mesdames et messieurs les
députés, des mesures structurelles concernant les transports en commun vous
seront proposées. (" Combien ? " sur les bancs du groupe socialiste, radical,
citoyen et divers gauche.) Dans l'immédiat, en ce qui concerne le RER A,
la meilleure solution est d'accélérer le remplacement des rames actuelles par
des rames à double niveau, qui permettront d'accroître rapidement sa capacité de
30 %. (Applaudissements sur les bancs du groupe Nouveau Centre.)
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