DEBAT :
|
ORGANISATION DE LA FIN DE L'ANNÉE SCOLAIRE M. le président. La parole est à Mme Françoise
Guégot, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Mme
Françoise Guégot. Monsieur le ministre de l'éducation nationale, dans
quelques jours, 615 000 élèves de terminale et 483 000 élèves de première
devront affronter les épreuves du baccalauréat, dont nous fêtons de cette année
le bicentenaire. Il s'agit d'un moment important de leur vie, puisqu'il marque
la fin de leur scolarité dans l'enseignement secondaire et leur entrée dans
l'enseignement supérieur. Le baccalauréat n'est pas seulement le premier grade
universitaire : il est aussi un rite de passage qui marque l'entrée dans l'âge
adulte, un symbole des progrès accomplis par notre système éducatif, un pilier
de notre cohésion sociale. Tout cela justifie naturellement que le
baccalauréat puisse se dérouler dans de bonnes conditions. Cela n'explique
pas pour autant que les lycéens perdent chaque année un mois de cours, soit un
trimestre sur l'ensemble de leur scolarité au lycée. (Exclamations sur les
bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.) C'est la
complexité d'organisation de cet examen qui conduit à précipiter la fin des
enseignements dès la fin du mois de mai. Pour faire face à cette situation,
vous avez proposé, monsieur le ministre, de procéder à ce que vous avez appelé "
la reconquête du mois de juin ". Une expérimentation dans quinze départements,
dont le mien, celui de la Seine-Maritime, doit permettre la poursuite des cours
pendant le déroulement des examens. Monsieur le ministre, comment
comptez-vous procéder pour garantir aux élèves un temps d'apprentissage réel
jusqu'à la fin de leur année scolaire ? (Applaudissements sur les bancs du
groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) M. le président.
La parole est à M. Xavier Darcos, ministre de l'éducation
nationale. M. Xavier Darcos, ministre de l'éducation
nationale. Madame Guégot, permettez-moi de rappeler un chiffre
:... M. Bruno Le Roux. 20 000 postes en moins cette année
! M. le ministre de l'éducation nationale. ...le mois de
juin, au lycée, représente une dépense publique de un milliard d'euros. Il n'y a
aucune raison que cette dépense publique ne soit pas utilisée pour permettre aux
élèves d'aller jusqu'au bout de leurs programmes et aux professeurs de finir
leur enseignement en évitant que nos établissements ne soient désorganisés, dès
la fin du mois de mai, pendant l'organisation des examens. C'est d'ailleurs un
vieux sujet puisque l'un de mes lointains prédécesseurs, M. Lucien Paye, avait
publié en 1961 une circulaire demandant que l'on organise les examens dans des
locaux différents et que les épreuves soient surveillées par des personnels non
enseignants pour ne pas perturber l'année scolaire. Près de cinquante ans après,
le rythme des réformes étant un peu différent sous Nicolas Sarkozy qu'en 1961,
nous allons pouvoir passer à cette expérimentation. Tout d'abord, je rappelle
que cette année, dans tous les lycées, les épreuves ont été repoussées d'une
semaine, et que les conseils de classe et d'orientation ont eux aussi été
retardés. Ainsi, les élèves ne seront pas distraits en apprenant ce qui leur
arrivera l'année suivante, et ils resteront attentifs à leurs
résultats. Comme vous venez de le dire, nous avons décidé d'expérimenter,
dans quinze départements, un dispositif qui permettra que le mois de juin tout
entier soit utilisé par les élèves. Comment faisons-nous ? M.
Frédéric Cuvillier. On supprime des postes ! M. le ministre
de l'éducation nationale. Nous faisons passer les examens hors des
lieux d'enseignement, sous la surveillance de vacataires ou d'autres personnels
non enseignants - nous les rémunérons évidemment - ; ensuite, les professeurs
qui corrigent se voient proposer une rémunération bien meilleure, puisqu'elle
passe d'un peu plus de un euro par copie à cinq euros ; enfin, les personnels
gestionnaires, qui se sont donné beaucoup de mal pour que ce dispositif
fonctionne, recevront à ce titre une prime augmentée de 100 %. Voilà une
réforme simple, qui prouve que l'on peut gagner du temps scolaire et réformer à
moyens constants. J'imagine que les grands défenseurs du statu quo
protesteront, mais j'estime que nous avons apporté une amélioration simple
et pratique qui rendra service à tous. (Applaudissements sur les bancs du
groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur de nombreux bancs du groupe
Nouveau Centre.)
|