Texte de la QUESTION :
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Mme Henriette Martinez attire l'attention de M. le ministre chargé de l'industrie sur le risque de perdre notre compétitivité européenne en nanotechnologies par une dispersion des efforts et des financements aussi bien en production qu'en R et D face aux développements étrangers tels que la Chine associée à Taiwan en particulier. L'Europe a une coopération en R et D grâce aux programmes européens tels que Catrene mais doit étendre cet effort à la fabrication compétitive de grand volumes de circuits intégrés qui sont la clé pour la survie de nos industries en multimédia grand public (Nokia...), avionique (Airbus industries, Dassault...), automobile... Afin de faire les bons choix stratégiques en développement des technologies, une connaissance approfondie des applications est indispensable et ne peut être acquise qu'à travers une coopération étroite des fabricants de silicium avec les systèmiers européens. Comment adhérer à cette approche globale au niveau de l'Europe ? Considérant les investissements nécessaires dans les unités de fabrication en nanotechnologies (STM, NXP, Infineon), il n'y a la place que pour une seule entité de fabrication en grand en volume Europe. C'est actuellement vers cette organisation qu'il faut converger plutôt que de devenir captifs des fabricants de silicium asiatiques (ex. TSMC) : par une intégration des fabricants de semiconducteurs européens dans une seule compagnie européenne qui serait classée au 2e rang mondial des semiconducteurs, juste après Intel ; par l'établissement de liens formels entre systèmes et semiconducteurs européens pour produire plus en Europe, en volume et en qualité de produits et développer davantage la collaboration en développements de logiciels, soit au niveau systèmes (logiciels enfouis), soit au niveau logiciels de conception performants (EDA) pour lesquels existe la seule « roadmap de R et D» publique existante, publiée par le programme européen Medea+/Catrene. Une liaison étroite SC-systèmier est nécessaire afin de pouvoir anticiper les développements technologiques, les outils d'EDA nécessaires pour la conception de ces « puces-systèmes » grâce à une programmation produits commune comme le présente Intel aux États-unis, s'étalant sur au moins cinq années, pour rentabiliser les lourds investissements technologiques nécessaires en production des nanotechnologies. La cible à viser et dépasser pour l'Europe est Intel qui est le premier fabriquant mondial de composants en semiconducteur mais aurait alors un compétiteur à sa taille en Europe (CA voisin) et potentiellement mieux placé stratégiquement grâce à l'appui concerté des systèmiers européens, pour peu que la stratégie décrite soit suivie par tous les pays européens avec une volonté politique clairement exprimée et mise en place par la majorité des pays concernés. Elle le remercie de lui indiquer la position de la France au regard de l'Europe sur les nanotechnologies.
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