FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 68321  de  M.   Liebgott Michel ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Moselle ) QE
Ministère interrogé :  Industrie
Ministère attributaire :  Industrie
Question publiée au JO le :  05/01/2010  page :  27
Réponse publiée au JO le :  23/02/2010  page :  2089
Rubrique :  ministères et secrétariats d'État
Tête d'analyse :  économie, industrie et emploi : personnel
Analyse :  La Poste et France Télécom. fonctionnaires conservant leur statut. carrière
Texte de la QUESTION : M. Michel Liebgott attire l'attention de M. le ministre chargé de l'industrie sur la situation des fonctionnaires d'État de La Poste qui ont choisi de conserver leur statut d'origine, conformément à la loi n° 90-568 du 2 juillet 1990. Ces fonctionnaires, communément dénommés les « reclassés », ont refusé, pour des raisons légitimes, d'intégrer les nouveaux corps et grades reclassifiés et ont choisi de rester au service de l'État. Jamais la loi n'a stipulé qu'ils devraient renoncer à leur droit d'avancement. Depuis, bien que toujours régis par leur statut d'origine, ces personnels subissent un gel complet du déroulement de leur carrière. Le droit à promotion leur est dénié puisque toute possibilité d'évolution dans leur statut a été supprimée, que ce soit par concours interne ou par avancement au choix. Il s'agit d'une situation tout à fait anormale, voire discriminatoire. En refusant systématiquement d'appliquer l'article 26 de la loi du 11 janvier 1984 régissant toujours le statut de ces fonctionnaires, la Poste a bloqué la carrière de milliers d'agents qui restent lourdement et injustement pénalisés. Pourtant, un arrêt du Conseil d'État du 7 mai 2008 a réaffirmé le droit à la promotion interne de tous les agents fonctionnaires en vertu de cet article. Par ailleurs, un arrêt du 11 décembre 2008 confirme cette décision et le Conseil d'État y commande au Gouvernement « de prendre les décrets introduisant les dispositions nécessaires permettant la promotion interne à l'intérieur des corps de reclassement de La Poste ». De même, cet arrêt assigne au président du conseil d'administration de La Poste de « prendre les mesures d'application nécessaires à cette promotion interne ». Tout cela devait normalement intervenir « dans un délai de neuf mois ». Cela n'a pas été le cas. À l'occasion de l'examen du projet de loi sur la transformation du statut de la Poste, au Sénat des premières propositions, par amendement (article 7 bis), avaient faites par les sénateurs pour solder ce problème récurrent. Or le Gouvernement est revenu sur celles-ci par un amendement (CE 219 du Gouvernement) en commission à l'Assemblée nationale. En séance à l'Assemblée nationale, le 17 décembre 2009, il a annoncé que par décret il allait « permettre de relancer la promotion interne des reclassés de La Poste ». C'est une avancée. Cependant, en commission, le groupe socialiste avait bien évoqué la possibilité que les mesures prises soient rétroactives, avec une incidence sur la retraite. Il y a donc encore une injustice criante à laquelle il n'apporte pas de réponse. Il le remercie de bien vouloir lui indiquer le calendrier de mise en oeuvre du décret visant à relancer la promotion des reclassés de la Poste et les mesures qu'il compte mettre en oeuvre à propos de la rétroactivité.
Texte de la REPONSE : À la suite de nombreux contentieux juridictionnels, le Conseil d'État a, dans son arrêt MM. Plisson et Escalas du 11 décembre 2008, enjoint l'État d'élaborer un décret permettant une reprise des promotions dans les corps dits de reclassement de La Poste et enjoint La Poste de prendre les mesures nécessaires à l'application de ce décret. Un projet de décret a alors été élaboré par les services du ministère en change de l'industrie, puis transmis au Conseil d'État pour avis (avis favorable en date du 10 novembre 2009). Le décret signé par les 3 ministres chargés de l'économie, du budget et de l'industrie a été publié au Journal officiel le 15 décembre 2009. Ce décret permettra de relancer la promotion interne des fonctionnaires dits « reclassés », répondant ainsi à l'une de leurs demandes de longue date et à l'injonction du Conseil d'État.
S.R.C. 13 REP_PUB Lorraine O