FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 68590  de  M.   Liebgott Michel ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Moselle ) QE
Ministère interrogé :  Sports
Ministère attributaire :  Sports
Question publiée au JO le :  12/01/2010  page :  253
Réponse publiée au JO le :  20/04/2010  page :  4563
Rubrique :  politique extérieure
Tête d'analyse :  aide au développement
Analyse :  scolarisation des enfants. perspectives
Texte de la QUESTION : M. Michel Liebgott attire l'attention de Mme la secrétaire d'État chargée des sports sur l'appel lancé par l'Unesco à la Fédération internationale de football (FIFA) et aux cinq ligues professionnelles les plus riches. L'Unesco appelle ces organisations à financer l'éducation primaire, un secteur aujourd'hui en stagnation, en particulier sur le continent africain, en acceptant de lui consacrer une somme, même « modeste » de leur recette. « Un prélèvement annuel de 0,4 % sur les recettes de la diffusion et du parrainage de la coupe du monde et des cinq principales ligues des pays riches (Allemagne, Royaume-uni, Espagne, France et Italie) permettrait de recueillir 48 millions de dollars (32 millions d'euros), assez pour scolariser un demi-million d'enfants par an, soit deux millions d'enfants en quatre ans », explique le directeur à l'Unesco du suivi du programme éducation pour tous. Les objectifs du millénaire stagnent, les aides diminuent (moins 22 milliards en 2007, soit 2,8 milliards d'euros) et certains pays ont déjà annoncé une baisse de leurs engagements. Au total, plus de 70 millions d'enfants ne fréquentent toujours pas l'école primaire dont plus de 30 millions en Afrique subsaharienne. Dans cette région du monde, les pays francophones enregistrent les progrès les plus faibles. Il souhaite donc connaître l'avis du Gouvernement sur cet appel qui intervient à l'occasion de la coupe de monde de football 2010 et qui constitue une réelle opportunité d'attirer l'attention vers un secteur stratégique où l'aide a des effets bénéfiques sur le long terme.
Texte de la REPONSE : La Coupe du monde de la Fédération internationale de football association (FIFA) de 2010, la première à se jouer sur le sol africain, représente une occasion unique de mobilisation en direction des jeunes issus de ce continent afin de leur offrir l'éducation, la santé et un meilleur avenir. Consciente de cette opportunité autant que de cette nécessité, la FIFA a lancé dès 2007 une campagne officielle appelée « 20 centres 2010 ». L'objectif de cette opération est d'utiliser l'attractivité du football pour oeuvrer positivement au changement social en construisant à travers l'Afrique vingt centres « Football for Hope » consacrés à la santé publique, à l'éducation et au football. La campagne « 20 centres pour 2010 » permettra de promouvoir le développement social au sein des communautés et de renforcer les organisations locales en leur fournissant des infrastructures essentielles. Les centres de formation leur offriront une base pour mener à bien leur programme, sensibiliser aux problèmes du sida, augmenter l'alphabétisation. Les centres deviendront des plates-formes de coopération et d'échanges de bonnes pratiques entre les organisations locales comme à l'échelle internationale. La création de ces centres demande un budget de 10 MUSD et la FIFA contribuera à hauteur de 500 000 USD pour chaque but inscrit dans le cadre du tour préliminaire. La FIFA a également apporté son soutien à la campagne intitulée « One Goal l'éducation pour tous » dont l'objectif est de mobiliser l'opinion publique afin de pousser les chefs d'État à tenir l'engagement pris en 2000 de donner une éducation à tous les enfants du monde. Elle s'inscrit dans une initiative éducative de grande ampleur baptisée « Class of 2015 » lancée lors du sommet des Nations unies de New York en septembre 2008 et qui a pour objectif de donner l'accès à l'éducation d'ici à 2015 à tous les enfants du monde. Si la proposition qui figure dans un rapport de l'UNESCO d'organiser un prélèvement sur les recettes de la Coupe du monde de football paraît judicieuse, elle doit se concevoir de façon plus large, d'autres grands événements sportifs (comme les Jeux olympiques), ou culturels, ou d'autres secteurs d'activités, sont générateurs de recettes et pourraient également être mis à contribution. En tout état de cause, une telle initiative ne doit pas se substituer à l'engagement des chefs d'État et de gouvernement de tous les pays du monde qui ont adopté en 2000 « les huit objectifs du millénaire pour le développement des Nations unies » et qui se sont engagés à répondre aux besoins des plus démunis en donnant à tous les enfants du monde accès à l'éducation d'ici à 2015.
S.R.C. 13 REP_PUB Lorraine O