FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 70460  de  Mme   Karamanli Marietta ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Sarthe ) QE
Ministère interrogé :  Santé et sports
Ministère attributaire :  Santé et sports
Question publiée au JO le :  09/02/2010  page :  1300
Réponse publiée au JO le :  06/07/2010  page :  7662
Date de signalisat° :  29/06/2010
Rubrique :  agroalimentaire
Tête d'analyse :  condiments et épices
Analyse :  sel. utilisation. limitation
Texte de la QUESTION : Mme Marietta Karamanli attire l'attention de Mme la ministre de la santé et des sports sur l'absence de réponse à sa question écrite n° 19698 parue au Journal officiel le 4 avril 2009 (page 2812) à propos de la surconsommation de sel, facteur de risque dans la survenance de maladies cardiaques ou d'accidents vasculo cérébraux. Dans sa question, elle lui rappelait que selon l'agence française de sécurité sanitaire des aliments une large partie de cette surconsommation résulte de la consommation de certains produits alimentaires qui, par leur type et leurs conditions de fabrication, sont plus salés qu'il n'est souhaitable. Un objectif global de réduction a alors été fixé de 20 % de l'apport moyen de sel soit une réduction de 4 % des apports sodés moyens par an. À l'appui des recommandations ont été faites, certaines concernaient les professionnels afin qu'ils réduisent la teneur en sel de leurs produits en valorisant d'autres aspects gustatifs et d'autres étaient destinées aux consommateurs, notamment les plus jeunes, pour les informer et orienter leurs choix et habitudes alimentaires (type de produits, étiquetage, pratiques quotidiennes...). De nombreux autres pays européens ont fait de la réduction des apports sodés dans l'alimentation une priorité de santé publique. Elle lui demandait, en conséquence, quelles mesures concrètes avaient été prises afin de lutter contre cette surconsommation néfaste à la santé de nos concitoyens. En 2010, de nouvelles estimations font état que la réduction de sel consommé permettrait d'économiser 7 milliards d'euros de soins liés directement aux effets de cette surconsommation. Elle lui demande donc à nouveau si le Gouvernement entend prendre des mesures en application du principe de prévention qu'il a récemment su faire prévaloir dans d'autres situations de risques sanitaires.
Texte de la REPONSE : L'apport alimentaire en sel est un déterminant majeur de santé cardio-vasculaire, et notamment des accidents vasculaires cérébraux, qui touchent 400 000 personnes en France, représentant la troisième cause de mortalité chez l'homme et la deuxième chez la femme, et la première cause de handicap acquis de l'adulte. Un plan d'actions national « accidents vasculaires cérébraux 2010-2014 » vient d'être lancé, par mon département ministériel. Il prévoit entre autres de renforcer les actions de prévention portant sur la nutrition du programme national nutrition santé (PNNS), notamment sur la consommation de sel. En effet, la politique de réduction de la consommation de sel a été intégrée dès 2001 au premier PNNS, qui entendait agir sur les principaux nutriments qui ont un impact sur la santé. L'objectif concernant le sel était, en se basant sur les recommandations de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), de réduire la consommation moyenne de chlorure de sodium (sel) à moins de 8 g par personne et par jour et de diminuer la proportion de forts consommateurs. L'atteinte des objectifs du PNNS a été évaluée par l'enquête nationale nutrition santé (ENNS) menée en 2006. Les apports en sel ont été alors estimés en moyenne à 8,5 g (9,9 g pour les hommes et 7,1 g pour les femmes) par jour chez les adultes, alors que le rapport d'expertise collective réalisée par l'AFSSA, les situait en 2002 entre 9 et 10 g par jour en moyenne, dont 1 à 2 g provenant du sel de table ajouté. Dans le cadre du PNNS 2006-2010, afin d'inciter les opérateurs économiques à améliorer l'offre alimentaire, la France a mis en oeuvre la procédure des chartes d'engagement de progrès nutritionnel. Un comité chargé de la validation de ces chartes proposées par les acteurs économiques a été constitué en mai 2007 et a validé 18 chartes à ce jour, sur la base d'un référentiel élaboré en février 2007. Ces engagements, qui traduisent la volonté des exploitants du secteur agroalimentaire de permettre une évolution favorable des apports nutritionnels de leurs produits, ont déjà permis de réduire de 10 à plus de 25 % la teneur en sel de nombreux produits de consommation courante. D'autres actions ont eu lieu en restauration collective notamment scolaire pour rendre plus difficile l'accès au sel, et avec la profession de la boulangerie pour parvenir à l'objectif de 18 g de sel par kg de farine dans le pain. L'Observatoire de la qualité de l'alimentation (OQALI) a été mis en place au début de l'année 2008 par les ministères chargés de la santé, de l'agriculture et de la consommation. Sa mise en oeuvre a été confiée à l'Institut national de recherche agronomique (INRA) et à l'AFSSA. Il est chargé de suivre l'évolution de la qualité de l'offre alimentaire sur les plans nutritionnel et socio-économique, de mesurer les résultats enregistrés dans le cadre des chartes d'engagement de progrès nutritionnel signées avec les acteurs économiques, et de continuer à les mobiliser pour l'élaboration de nouveaux engagements. Dans son dernier bilan, présenté début mai 2010, l'OQALI estime que les premières chartes signées permettent potentiellement une réduction de près de 4 % de la consommation de sel. S'agissant de l'information du consommateur, un règlement européen visant notamment à rassembler au sein d'un même texte, d'une part la directive 2000/13/EC sur les règles d'étiquetage, et d'autre part la directive 90/496/EEC sur l'étiquetage nutritionnel, en les simplifiant, a pour objet d'améliorer l'étiquetage des denrées alimentaires en introduisant une déclaration nutritionnelle obligatoire de 7 éléments de manière claire. Il s'agit de la valeur énergétique, des lipides, des acides gras saturés, des glucides, des sucres, des protéines et du sel. Cette proposition a été examinée en première lecture au Parlement européen. Elle pourrait entrer en vigueur en 2011, avec une période transitoire pour laisser aux opérateurs économiques le temps de s'adapter aux nouvelles règles d'étiquetage obligatoire.
S.R.C. 13 REP_PUB Pays-de-Loire O