Texte de la QUESTION :
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M. Apeleto Albert Likuvalu attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la situation des maîtres auxiliaires du territoire des îles Wallis-et-Futuna. Les perspectives d'avenir qui leur sont offertes, et relayées par le vice-rectorat sont préoccupantes, au regard des mesures annoncées d'une réduction substantielle de leurs heures de cours, jusqu'à la suppression définitive du dispositif. En effet, l'application de cette directive ministérielle par le vice-recteur des îles Wallis-et-Futuna suscite des conséquences dramatiques notamment au niveau des jeunes diplômés qui ont fait le choix d'accéder au métier d'enseignant par le biais de l'auxiliariat. Ces maîtres auxiliaires sont des pères et mères de famille dont le contrat constitue l'appoint, sinon la seule source de revenu du ménage. Ils s'exposent aujourd'hui à la perte de leur emploi. Pourtant ces jeunes ont prouvé, tout au long de ces années, leur détermination, leur volonté et leur capacité à transmettre le savoir. Les rapports d'inspection corroborent cet état de fait ! Priver ainsi ces jeunes diplômés wallisiens et futuniens de leur travail équivaut à les « plonger » dans une précarité incontestable et prévisible, dont seul l'État serait le principal responsable. Il lui demande de prendre les mesures adaptées et nécessaires pour régler rapidement le problème de ces maîtres auxiliaires, ce qui nous permettra au passage de solutionner des situations précaires aujourd'hui inacceptables.
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Texte de la REPONSE :
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SITUATION DES MAÎTRES AUXILIAIRES DE LA COLLECTIVITÉ DE
WALLIS-ET-FUTUNA M. le président. La
parole est à M. Apeleto Albert Likuvalu, pour exposer sa question, n° 747,
relative à la situation des maîtres auxiliaires de la collectivité de
Wallis-et-Futuna. M. Apeleto Albert Likuvalu. Monsieur le
ministre de l'éducation nationale, j'appelle votre attention sur la situation
des maîtres auxiliaires du territoire des îles Wallis-et-Futuna. Les
perspectives d'avenir qui leur sont offertes et relayées par le vice-rectorat
sont préoccupantes au regard des mesures annoncées d'une réduction substantielle
de leurs heures de cours jusqu'à la suppression définitive du dispositif. En
effet, l'application de cette directive ministérielle par le vice-recteur des
îles Wallis-et-Futuna a des conséquences dramatiques, notamment au niveau des
jeunes diplômés de l'université qui ont fait le choix d'accéder au métier
d'enseignant par le biais de l'auxiliariat afin de mieux servir leur
territoire. Ces maîtres auxiliaires sont des pères et mères de famille, comme
vous le savez, monsieur le ministre, dont le contrat constitue l'appoint, sinon
la seule source de revenus du ménage. Ils s'exposent, aujourd'hui, à la perte de
leur emploi. Pourtant, ces jeunes ont prouvé, tout au long de ces années, leur
détermination, leur volonté et leur capacité à transmettre le savoir. Les
rapports d'inspection corroborent cet état de fait ! Priver ainsi ces jeunes
diplômés wallisiens et futuniens de leur travail équivaut à les " plonger " dans
une précarité incontestable et prévisible, dont seul l'État serait le principal
responsable. En effet, la seule et unique issue sera ensuite l'émigration forcée
vers la Nouvelle-Calédonie ou la métropole de ces jeunes diplômés à la recherche
d'un emploi, aggravant ainsi l'hémorragie démographique dont est victime notre
territoire. Monsieur le ministre, pouvez-vous prendre les mesures adaptées et
nécessaires pour régler rapidement le problème de ces maîtres auxiliaires, ce
qui nous permettra, au passage, de solutionner des situations précaires
aujourd'hui inacceptables au niveau national, bien sûr, mais également à
Wallis-et-Futuna ? M. le président. La parole est à M.
Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale. M. Xavier
Darcos, ministre de l'éducation nationale. Monsieur le député
Likuvalu, nous connaissons la question compliquée des professeurs contractuels
de Wallis-et-Futuna. Ces maîtres auxiliaires - c'est ainsi qu'on les nomme à
Wallis-et-Futuna - sont recrutés pour assurer des remplacements de longue durée.
Ils peuvent être métropolitains ou wallisiens ou futuniens, cela dépend des
compétences que l'on recherche et des disponibilités sur place. À compétence
égale, vous le savez, monsieur le député, nous privilégions toujours l'emploi
local. Votre territoire compte aujourd'hui treize professeurs contractuels en
fonction : onze enseignants, une conseillère principale d'éducation et un
documentaliste. Sur ces treize professeurs, douze sont issus du territoire de
Wallis-et-Futuna. Vous le savez sans doute mieux que moi, la démographie du
territoire - et donc des effectifs scolaires - est en diminution constante
depuis six ans et nous ne voyons pas se dessiner un retournement de tendance. Le
taux de natalité continue de baisser comme le besoin de professeurs
contractuels. L'accès au statut d'enseignant titulaire se fait normalement
par la réussite au concours de recrutement, interne ou externe ; il reste le
projet principal pour ces professeurs. Le vice-recteur de Wallis et Futuna a
proposé à ces enseignants une aide importante pour les accompagner dans la
préparation de ces concours de titularisation : prise en charge par le
vice-rectorat de l'inscription aux préparations du Centre national
d'enseignement à distance, prise en charge de l'inscription et de la ligne
personnalisée pour les formateurs, rémunération d'un tuteur à hauteur d'une
heure supplémentaire et demi par an, soit 108 heures d'accompagnement rémunéré.
À ce jour, trois contractuels seulement ont accepté l'inscription au CNED. Tous
bénéficient d'un tuteur au choix duquel ils ont participé : cet accompagnement
facilitera, je pense, leur réussite au concours. Trois contractuels de Wallis et
Futuna ont déjà, je le rappelle, été admissibles au CAPES. Dans ce contexte
très particulier de diminution du nombre d'élèves, vous voyez que nous faisons
tout pour que ces enseignants contractuels puissent être titularisés ; je ne
doute pas que le processus engagé puisse bénéficier rapidement à chacun d'entre
eux. M. le président. La parole est à M. Apeleto Albert
Likuvalu. M. Apeleto Albert Likuvalu. Je vous remercie
beaucoup de vos réponses et des mesures que vous avez prises pour aider le plus
possible ces enseignants. J'approuve tout à fait la mise en place de ces
formations, mais je souligne, monsieur le ministre, qu'à Wallis et Futuna même,
les moyens de préparation des concours sont inexistants. Le CNED pourra bien sûr
les aider beaucoup. Je rappelle que j'ai moi-même été professeur à Wallis et
Futuna ; j'ai passé le CAPES, puisqu'il faut passer un concours pour enseigner :
on ne peut pas mettre n'importe qui devant les élèves, car cela pourrait leur
porter tort. Je vous remercie donc beaucoup, monsieur le ministre, tout en
vous demandant d'accorder plus de moyens à ces jeunes. Trois bénéficient déjà de
l'accompagnement, vous l'avez dit, mais d'autres attendent. Et d'ici quatre ou
cinq ans, la possibilité existe qu'ils soient remerciés. Je pense même que c'est
ce qui se passera. Est-il possible de prendre toutes les mesures nécessaires
pour que ces jeunes restent au pays ? Vous évoquez, en effet, la diminution
de la population : elle vient du fait que beaucoup de jeunes ne peuvent trouver
d'emploi sur place. J'aimerais que les moyens financiers accordés à ce
territoire permettent d'aider ces jeunes à demeurer à Wallis et Futuna.
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