Texte de la QUESTION :
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M. François Asensi attire l'attention de M. le ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État sur la taxation des flux financiers entre les entreprises françaises et leurs filiales implantées dans les paradis fiscaux. Les transactions financières vers ces territoires opaques pratiquant le dumping juridique et fiscal engendrent de lourdes pertes fiscales pour les comptes publics, au détriment des besoins des peuples, et favorisent les malversations et le blanchiment de l'argent sale. En application de l'article 22 de la loi de finances rectificative pour 2009, un arrêté ministériel a établi une liste réduite de 18 paradis fiscaux situés hors de la communauté européenne, et prévu un régime de retenue à la source de 50 % sur les revenus passifs. Il souhaiterait savoir si cette mesure poursuit l'objectif de suppression des paradis fiscaux ou l'objectif de dégager des recettes compensant l'évasion fiscale. Si ce dernier objectif prévaut, il aimerait connaître l'importance des recettes attendues de cette taxation supplémentaire, les estimations minimales du Fond monétaire international évoquant le nombre de 1 700 milliards de dollars transitant dans les territoires non coopératifs. Selon le classement publié par la revue Alternatives économiques, seules 5 des 1 640 filiales françaises implantées dans les paradis fiscaux seraient soumises à cette taxation, ce qui porte à croire que la hausse des recettes fiscales n'est pas l'objectif prioritaire. Si, conformément aux déclarations du Président de la République dans le Wall street journal en décembre 2009, l'objectif poursuivit concerne la suppression des paradis fiscaux, il souhaiterait savoir si une hausse de la taxation de ces flux financiers à 100 % est envisagée, en parallèle d'un élargissement de la liste noire à l'ensemble des territoires non coopératifs.
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