DEBAT :
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ARRESTATIONS DE PERSONNES APPARTENANT À L'ULTRA-GAUCHE APRÈS LES
SABOTAGES À LA SNCF M. le président. La
parole est à M. Philippe Gosselin, pour le groupe de l'Union pour un mouvement
populaire. M. Philippe Gosselin. Ma question s'adresse à Mme
la ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités
territoriales. Hier, alors que la France entière, dans un élan national de
reconnaissance et de mémoire auquel nous nous associons tous solennellement,
rendait hommage aux poilus de 14-18 et célébrait la paix dans une Europe
aujourd'hui réconciliée, une importante opération de police était menée à Paris,
dans la Meuse, en Seine-maritime et en Corrèze, aboutissant à de nombreuses
interpellations - dix-huit suspects sont en garde en vue. Nous devons saluer
avec enthousiasme l'enquête éclair conduite par la DCRI, les services de police
et de gendarmerie, deux jours à peine après les sabotages de caténaires,
lesquels ont provoqué des retards importants pour 160 trains et font suite à de
nombreux incidents survenus les 1er, 8 et 9 novembre, sans oublier des alertes à
la bombe contre le TGV en Savoie au mois de juin dernier. Ces actions
criminelles et terroristes qui auraient pu entraîner des conséquences
gravissimes sont en recrudescence ces derniers temps et les groupuscules
d'activistes semblent reprendre force. Nous avons pu les voir à l'oeuvre lors de
manifestations lycéennes violentes ou de manifestations anti-mondialistes
organisées à l'occasion de grandes réunions internationales telles que le G20,
le G8 ou le forum de Davos. Sans doute se sentent-ils pousser des ailes quand
leurs grands aînés du début des années 80 eux-mêmes n'ont toujours pas manifesté
le moindre signe de repentance et de compassion à l'égard de leurs victimes et
réaffirment la légitimité de l'action violente, le tout sous le regard complice
de certains qui, à tout le moins, observent un silence bien éloquent !
(Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.- Exclamations sur quelques
bancs du groupe SRC.) Pouvez-vous, madame la ministre, faire le point
sur les interpellations d'hier, nous indiquer les suites que le Gouvernement
entend leur donner et, plus largement, nous dire comment l'État entend lutter
contre les agissements des groupuscules dont le but ultime est la mort de nos
démocraties ? (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
M. le président. La parole est à Mme Michèle
Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités
territoriales. Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de
l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales. Monsieur le
député, les dix personnes appartenant à l'ultra-gauche, interpellées hier, sont
toujours en garde à vue. Les perquisitions ont permis de saisir du matériel
important et des écrits légitimant les attaques contre les moyens de transport,
en particulier contre les TGV. L'enquête judiciaire dirigée par le parquet
antiterroriste nous permettra de déterminer d'éventuelles complicités ou
d'autres actions à mener. Comme vous, monsieur le député, et comme tous les
membres de cette assemblée, je tiens à saluer et à féliciter les forces de
l'ordre pour leur travail. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et
NC et sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Les agents de la Direction
centrale du renseignement intérieur, les services de la sous-direction
antiterroriste et les gendarmes qui ont participé à cette opération méritent, en
effet, vos applaudissements. Cette opération a été rendue possible par les
enquêtes très suivies menées, à ma demande, par la Direction centrale du
renseignement intérieur depuis maintenant plusieurs mois. En effet, dès mon
arrivé au ministère et déjà un peu avant, j'avais alerté sur le risque de la
montée d'une mouvance radicale d'extrême gauche et sur ses dangers. Ces
individus se caractérisent par le rejet de toute expression démocratique et par
l'appel à des mouvements violents. C'est la raison pour laquelle, lors des
réunions hebdomadaires que je tiens avec les services de renseignement et avec
la PJ sur le terrorisme, une attention toute particulière est portée à ce type
de mouvement. En effet, il est logique que, dans notre république, l'on puisse
exprimer démocratiquement toutes les idées, mais la démocratie ne saurait
tolérer une expression radicale et violente. Nous ne la tolérerons pas ! Tous
les services de police et de gendarmerie sont mobilisés à cette fin !
(Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC et sur quelques bancs
du groupe SRC.)
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