FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 81730  de  M.   Chassaigne André ( Gauche démocrate et républicaine - Puy-de-Dôme ) QE
Ministère interrogé :  Éducation nationale
Ministère attributaire :  Éducation nationale
Question publiée au JO le :  22/06/2010  page :  6841
Réponse publiée au JO le :  05/10/2010  page :  10883
Rubrique :  enseignement secondaire
Tête d'analyse :  programmes
Analyse :  sciences économiques et sociales
Texte de la QUESTION : M. André Chassaigne attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la place réservée aux enseignements des sciences économiques et sociales (SES) dans le cadre de la réforme du lycée. Si des évolutions notables sur les contenus ont été apportées depuis le premier projet grâce à la mobilisation des enseignants, en revanche aucune modification n'a été apportée vis-à-vis de la diminution drastique des horaires de SES en seconde. Les 90 minutes hebdomadaires seront bien insuffisantes pour un enseignement qui concourt à la formation générale des lycéens et à la compréhension des grands enjeux contemporains. Les organisations syndicales, les associations d'enseignants et de parents d'élèves demandent que les SES bénéficient d'horaires qui permettent une vraie appropriation de la matière en classe de seconde, seule à même d'offrir aux futurs citoyens que sont les élèves les bases de la culture scientifique en économie et en sociologie, et de choisir de façon éclairée la poursuite d'un cursus vers la série économique et sociale dans le cycle terminal. En conséquence, il lui demande s'il compte revoir à la hausse les horaires d'enseignement pour cette discipline et fonder ce projet de réforme sur les besoins réels exprimés pour une formation la plus complète possible. Il aimerait également savoir ce qu'il compte faire pour que les élèves soient réellement impliqués dans ces nouveaux champs de savoir afin qu'ils développent de l'intérêt pour les sciences sociales.
Texte de la REPONSE : La réforme du lycée a rendu obligatoire une formation économique en classe de seconde (selon les dispositions de l'arrêté du 27 janvier 2010 paru au Journal officiel de la République française du 28 janvier 2010), tout en permettant à chaque élève de choisir entre deux enseignements « sciences économiques et sociales » (SES) et « principes fondamentaux de l'économie et de la gestion » (PFEG). Ces enseignements, nouveaux en classe de seconde, visent à donner à chaque élève une première approche des mécanismes fondamentaux de l'économie, à raison d'une heure et demie par semaine. Les élèves particulièrement motivés ou déjà conscients de leur orientation pourront, de surcroît, suivre à la fois les deux enseignements ; soit trois heures de formation à l'économie par semaine. Le préambule du programme d'enseignement des SES précise bien qu'il « s'agit de donner à tous les élèves, qu'ils poursuivent ou non leurs études dans les séries ES ou STG, les éléments de base d'une culture économique et sociologique indispensables à la formation de tout citoyen qui veut comprendre le fonctionnement de l'économie et de la société dans laquelle il vit ». Il précise aussi qu'il s'agit de faire acquérir aux élèves quelques notions et raisonnements essentiels en économie et en sociologie dans la perspective d'une poursuite d'études en classes de première et terminale ES et STG et, au-delà, dans l'enseignement supérieur, principalement dans les études d'économie et gestion, droit, sciences humaines et sociales. Un double objectif qui a été pris en compte par le groupe d'experts chargés d'y travailler. Ce programme a suivi la procédure institutionnelle habituelle avant d'être publié au Bulletin officiel de l'éducation nationale (BOEN) du 29 avril 2010 ; il a été mis à la consultation de janvier à mars 2010 sous forme de projet puis réajusté pour tenir compte des observations et des propositions des enseignants et présenté au conseil supérieur de l'éducation le 31 mars 2010. Les contenus initialement proposés ont été allégés. Il a été introduit davantage de choix dans les sujets à traiter par les enseignants. La place de la sociologie a été développée ; des questions d'actualité ont été introduites (par exemple l'emploi et la relation emploi et chômage). Des notions jugées trop abstraites ont été supprimées (thème des organisations, coût marginal) et remplacées par d'autres comme pouvoir d'achat, valeur ajoutée, progrès technique. Si le thème de la famille n'est pas proposé à l'étude en seconde, c'est qu'il fait appel à l'anthropologie, science qui, pédagogiquement, prend tout son sens dans le cadre pluridisciplinaire des classes terminales ES. Le programme de la classe de première ES a été publié cet été. Il a suivi le même cheminement de concertation que celui de seconde et a reçu un avis favorable du conseil supérieur de l'éducation le 1er juillet 2010. Les SES demeurent la discipline dominante des classes de première et terminale ES. Avec l'enseignement d'exploration en seconde, un élève de la série ES, durant sa scolarité au lycée, bénéficie d'un enseignement de SES de plus de 400 heures, et de plus de 450 heures pour celui qui choisira l'enseignement de spécialité. Encore ce calcul ne tient-il pas compte du temps consacré à cette discipline dans le cadre de l'accompagnement personnalisé. Ainsi, la place des sciences économiques et sociales n'est en aucun cas remise en cause car la réforme du lycée ni, à plus forte raison, la filière ES.
GDR 13 REP_PUB Auvergne O