Texte de la QUESTION :
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M. François de Rugy alerte M. le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique sur la situation difficile des entreprises d'insertion (EI) et des entreprises de travail temporaire d'insertion (ETTI), entreprises essentielles pour l'insertion dans l'emploi qui ont prouvé leur utilité, en particulier dans une situation de dégradation extrême comme celle que l'emploi connaît actuellement en France. Or, ces entreprises contribuent depuis 25 ans à la réinsertion durable dans l'emploi de personnes exclues, grâce à l'accompagnement social et professionnel apporté durant le contrat de travail à temps plein qu'elles leurs offrent, et pour lequel elles reçoivent une « aide au poste ». Cette « aide au poste » pose pourtant problème, en effet, cette aide n'est pas indexée et n'a pas été réévaluée depuis 10 ans, malgré les demandes répétées, alors que le SMIC a dans le même temps été revalorisé de 41 %. De ce fait, de nombreuses entreprises d'insertion envisagent d'abandonner ce service, alors que d'autres ont déjà réduit le nombre de salariés en insertion. Chacun s'accorde pourtant à reconnaître que ces entreprises d'insertion représentent l'un des meilleurs rapports qualité / coût parmi les instruments des politiques de l'emploi et de la lutte contre les exclusions, ainsi qu'un vrai instrument d'insertion sociale par la réintégration dans l'emploi : le manque de revalorisation et d'indexation risque de porter un coup fatal au projet social de nombreuses entreprises. Aussi, il lui demande de prendre les mesures adéquates pour que les crédits nécessaires à la revalorisation de « l'aide au poste » soient présents dans le budget afin de permettre le maintien et le développement des emplois d'insertion en France.
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Texte de la REPONSE :
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Il doit être souligné qu'entre 2004 et 2010, s'il n'y a pas eu de revalorisation de l'aide au poste des entreprises d'insertion (EI), les crédits consacrés globalement à l'insertion par l'activité économique (IAE) ont été doublés (dont 60 % d'augmentation pour les EI). Dès lors, la seule argumentation portant sur le montant de l'aide au poste unitaire méconnaît le fort effet volume sur les financements et le nombre d'aides au poste ainsi financées. Dans le contexte de maîtrise des finances publiques, il a été décidé de préserver dans le projet de loi de finances les crédits alloués à l'IAE pour 2011, alors même que les crédits d'intervention de l'État se verront appliquer une norme de baisse de 5 %. C'est la marque de l'attachement que le Gouvernement porte au secteur de l'IAE, acteur essentiel de retour à l'emploi des publics qui en sont le plus éloignés sur nos territoires. S'agissant des modalités de financement, il convient de rappeler que les acteurs du secteur ont souhaité, à l'occasion du Grenelle de l'insertion, organiser la sortie d'un système d'aide forfaitaire (aide au poste pour les EI, contrats aidés pour les ateliers et chantiers d'insertion), et se sont prononcés en faveur de la généralisation d'une « aide au poste modulable et encadrée ». Il est clair qu'une telle aide modulable en fonction de critères à définir, actuellement en discussion, doit permettre un soutien différencié aux structures d'IAE, tenant compte des coûts réels de l'insertion, de telle sorte que la question de mesures générales uniformes de revalorisation de l'aide au poste ne se poserait plus à l'avenir. Des expérimentations ont été menées sur la base d'une centaine de structures dans quatre territoires en 2010 en vue de préparer de telles aides modulables. Un bilan d'étape de cette expérimentation a eu lieu en juin 2010, au terme duquel les acteurs de l'IAE ont proposé la poursuite des travaux en 2011, avant une généralisation de la réforme susvisée. Des travaux se poursuivront cette même année dans le cadre du Conseil national de l'IAE, en prenant en compte les travaux conduits sur le modèle économique des SIAE, en vue de déterminer les coûts réels de l'insertion, leurs modes de prises en charge, les productions économiques et sociales de l'IAE. Par ailleurs, dès 2011, l'État proposera aux SIAE volontaires, et en associant les collectivités territoriales qui le souhaitent, des contrats de performance qui enrichiront les travaux préalables à une réforme du financement des SIAE. Un groupe de travail sera mis en place à la rentrée 2010 afin de travailler avec les acteurs sur les contours et les principes de ces contrats de performance.
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