Texte de la QUESTION :
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M. Guy Delcourt interroge M. le ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État sur l'annonce du report de l'augmentation de l'allocation aux adultes handicapés (AAH). Au lieu de l'augmentation promise de 25 % durant 5 ans, l'augmentation se fera en 6 ans ; la revalorisation de l'AAH de l'année prochaine ne serait donc que de 3 % au lieu de 4,5 % prévus. Cette annonce dans la presse de manière incidente suscite les plus vives inquiétudes des associations de défense des droits des personnes handicapées, qui rappellent que cette population tente déjà de survivre avec une allocation dont le montant actuel est largement inférieur au seuil de pauvreté. Elles rappellent en outre que les personnes handicapées ont déjà été soumises à des mesures d'économies budgétaires qui les ont durement touchées, y compris dans l'accès à la santé et aux soins, avec les franchises médicales, les déremboursements de médicaments, ou la hausse du forfait journalier hospitalier. Si l'État tente légitimement de réduire le déficit public, les économies réalisées sur les prestations destinées aux plus fragiles ne sauraient être socialement acceptables. C'est pourquoi il lui demande de faire de la promesse du Président de la République d'augmenter l'AAH de 25 % durant son mandat une réalité, et non une mesure d'ajustement à la marge du budget de l'État.
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Texte de la REPONSE :
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Le ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique a pris connaissance avec intérêt de la question relative à la revalorisation de l'allocation aux adultes handicapées (AAH). Dans le cadre de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, le Gouvernement a porté une attention particulière à la question des ressources des personnes handicapées afin de leur permettre de mener une vie autonome. Cependant, malgré les avancées significatives apportées par la loi, force est de constater que nombre de personnes handicapées sont confrontées aujourd'hui à d'importantes difficultés financières. C'est pourquoi le Président de la République s'est engagé, en 2008, à l'occasion de la conférence nationale sur le handicap, à revaloriser le montant de l'AAH de 25 % d'ici à la fin du quinquennat. C'est ainsi que l'AAH a déjà été revalorisée six fois depuis 2008. Son montant est, depuis le 1er septembre 2010, de 711,95 , soit près de 15 % de plus par rapport à décembre 2007. Le Président de la République a récemment confirmé aux associations représentant les personnes handicapées que le calendrier annoncé serait respecté. Le cadencement du plan pluriannuel de revalorisation de l'AAH demeure donc réparti de la manière suivante :
ÉCHÉANCES |
TAUX DE REVALORISATION |
AAH |
PROGRESSION DEPUIS 2007 |
Au 31 décembre 2007 |
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621,27 |
En pourcentage |
En euros |
1er janvier 2008 |
1,10 % |
628,10 |
1,1 % |
6,83 |
1er septembre 2008 |
3,90 % |
652,60 |
5,0 % |
31,33 |
1er avril 2009 |
2,20 % |
666,96 |
7,4 % |
45,69 |
1er septembre 2009 |
2,20 % |
681,63 |
9,7 % |
60,36 |
1er avril 2010 |
2,20 % |
696,63 |
12,1 % |
75,36 |
1er septembre 2010 |
2,20 % |
711,95 |
14,6 % |
90,68 |
1er avril 2008 |
2,20 % |
727,61 |
17,1 % |
106,34 |
1er septembre 2011 |
2,20 % |
743,62 |
19,7 % |
122,35 |
1er avril 2012 |
2,20 % |
759,98 |
22,3 % |
138,71 |
1er septembre 2012 |
2,19 % |
776,59 |
25,0 % |
155,32 |
Dans le même esprit, dès janvier 2011, la nouvelle réglementation de l'AAH permettra aux allocataires qui peuvent exercer une activité professionnelle, même à temps très partiel, de cumuler dans des conditions plus favorables des revenus d'activité avec l'allocation, soit jusqu'à environ 132 % du salaire minimum interprofessionnel de croissance contre environ 110 % actuellement. En outre, plusieurs autres mesures favorables seront apportées au dispositif de calcul du montant de l'AAH afin de permettre de mieux tenir compte des changements de situation impactant le montant de l'allocation, notamment ceux touchant aux évolutions de la situation professionnelle de l'allocataire ou de son conjoint, concubin ou partenaire lié par un pacte civil de solidarité.
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