Texte de la QUESTION :
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Mme Huguette Bello attire l'attention de M. le Premier ministre sur le mouvement de grève entamé depuis le 12 juillet dernier par une large partie des salariés du Quotidien de la Réunion. La quasi-totalité des quatre-vingts journalistes de la rédaction ont arrêté le travail. Fait rarissime, le Quotidien de la Réunion, qui est le journal ultra marin le plus vendu, n'est pas paru depuis près de deux semaines. Les grévistes réclament une augmentation de 150 euros mensuels pour les bas salaires et une prime exceptionnelle de 1 300 euros par an pour les autres. Selon les salariés, la grille salariale est très déséquilibrée au sein de la SAS Le Quotidien. Le salaire d'une employée après 20 ans d'ancienneté y est de 1 139 euros et un journaliste ayant 20 ans d'expérience perçoit 1 800 euros mensuels. Dans le même temps, cette société octroie 650 000 euros de salaires à cinq dirigeants du journal. Face aux revendications des grévistes, la direction du journal oppose une baisse de ses résultats, suite à la chute de la publicité et des ventes et propose une prime de l'ordre de 10 euros mensuels pour les bas salaires (jusqu'à 1,4 smic). Une médiation a certes fini par s'ouvrir à la direction du travail et de l'emploi. Mais sans succès jusqu'à présent. Il s'agit bien sûr d'un conflit entre salariés et direction dans une entreprise privée. Mais, ce conflit n'est évidemment pas exempt de conséquences sur le pluralisme de la presse et de l'information à la Réunion. De plus, cette entreprise de presse a recours aux différents dispositifs d'exonération de charges sociales patronales mis place par les différentes lois relatives à l'Outre-mer ainsi qu'aux politiques de défiscalisation des investissements élaborées depuis plusieurs années par différents gouvernements. Des actionnaires du Quotidien ont pu ainsi, par le biais de la défiscalisation, acquérir récemment, en leur nom personnel, une rotative neuve, avant de la louer à une société d'impression (SAFI) qui facture à la SAS Le Quotidien le tirage du journal. Pour au moins ces deux raisons, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer les initiatives que le Gouvernement compte prendre pour le dénouement rapide de ce conflit en sorte de préserver à la fois la pluralité de la presse à la Réunion, la préservation de l'emploi et les intérêts des salariés.
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