Texte de la REPONSE :
|
La randonnée, sous toutes ses formes (randonnée pédestre, équestre, à vélo, en bateau...) est en pleine progression, en lien avec les aspirations de la société. Dans le droit fil du constat opéré de manière générale sur les pratiques sportives de nature, les Français sont passés ces dernières années, en matière de randonnée, du loisir informel, souvent réservé et organisé par des initiés, à une véritable démarche touristique, accessible à un public plus large, et en cela vecteur d'enrichissement pour les territoires concernés. La question de l'itinérance s'entend donc comme le regroupement de différents modes de randonnée qui se déroulent sur plusieurs jours avec un parcours linéaire ou en boucle dans la nature (plaine, moyenne montagne, eaux intérieures ou maritimes, etc.). Cette activité, parce qu'elle est organisée en plusieurs étapes, s'inscrit dans le champ touristique : les randonneurs, au cours de leur itinéraire, consomment sur les lieux de visite et dorment dans des hébergements. Le touriste quant à lui se définit comme un visiteur qui passe au moins une nuit dans un moyen d'hébergement marchand ou privé dans le lieu visité. Aujourd'hui, s'il n'existe pas de définition exclusive de l'itinérance, chacun s'accorde à dire que c'est un tourisme protéiforme, qui s'appuie sur le territoire, lequel doit offrir une flexibilité : l'itinérance apparaît ainsi comme une richesse à explorer, un domaine qui reste à étudier, pour mieux cerner l'ensemble des problématiques. Plusieurs données issues en particulier des études menées par Atout France (« Économie du vélo ») et AFIT (sur la randonnée pédestre) ont été rassemblées pour la préparation des lres assises du tourisme itinérant, qui ont eu lieu en septembre 2009 à l'initiative de la Grande Traversée des Alpes, réunissant notamment des acteurs du tourisme itinérant, du monde associatif et des collectivités territoriales. En 2010, le pôle ressources national « sports de nature », intégré au CREPS PACA et entité du ministère des sports, s'est mobilisé sur l'évolution de cette pratique et a fait de l'itinérance le thème d'un de ses ateliers lors des 5es rencontres nationales du tourisme et des loisirs sportifs de nature, qui ont eu lieu en mai à Nantes. Il poursuivra son activité sur ce secteur en 2011 pour approfondir la connaissance des pratiquants (randonnée, dont l'itinérance). Sur la base de ces échanges et des données fournies à l'occasion de ces évènements peuvent être dégagées certaines caractéristiques susceptibles de donner un aperçu de cette nouvelle forme de tourisme. Ainsi, si l'itinérance comprend a priori tous les modes de randonnées, ce sont bien les activités pédestres et à vélo qui apparaissent comme les plus répandues, représentant respectivement 6,7 % et 7 % des séjours touristiques dans ce domaine. À cela s'ajoute une approche des pratiquants tournée vers le développement durable et une certaine préoccupation pour la préservation des espaces, qui conduit naturellement le concept d'itinérance à être associé à des modes de transport doux et non motorisés. L'itinérance paraît clairement orientée vers ce que l'on peut qualifier de tourisme durable, en cela qu'elle ne génère pas (ou peu) de pollution atmosphérique et que la gestion des flux de pratiquants se veut raisonnée (concentration des flux pour une moindre consommation d'espace). S'agissant de l'image de l'itinérance auprès des pratiquants : ceux-ci se retrouvent autour des notions d'aventure, de découverte, d'espace et de nouveau rythme. En outre, c'est bien souvent l'itinérant qui définit seul son cheminement en fonction de son désir de loisir et de ses centres d'intérêts, même si la possibilité de se faire assister par un tour opérateur est couramment répandue. Par ailleurs, l'itinérance touche aujourd'hui un large public avec des profils variés dont les besoins spécifiques sont à prendre en compte : hommes/femmes, enfants/séniors, experts/débutants, cadres supérieurs/étudiants, familles/individuels, français/internationaux. Au niveau de l'impact économique, l'itinérance peut être un déterminant de la dynamique locale en participant à la notoriété du territoire et à la diffusion d'une image positive et de bonnes pratiques. Les investissements liés aux études, aux travaux ou à la maintenance de la chaîne de services alimentent l'activité économique locale. D'autres données disponibles sur le secteur montrent que les dépenses journalières de l'itinérant sont plus importantes que celles liées à des séjours fixes ou intégrant des déplacements motorisés. Au niveau social, cette pratique renforce le lien social, en facilitant les échanges entre publics variés, en décongestionnant les espaces touristiques et en offrant la possibilité d'effectuer une réelle démarche de démarcation culturelle à travers la découverte de l'authenticité d'un territoire. Au niveau environnemental, les pratiquants sont sensibilisés à la gestion raisonnée de l'environnement et peuvent parfois influencer les pratiques locales. L'itinérance est un mode d'apprentissage de la nature, comme le sont, d'ailleurs, l'ensemble des pratiques sportives de nature. Enfin, le développement de l'itinérance n'en est en France qu'à ses débuts, bien que l'on constate son expansion dans tous les pays de l'Union européenne. Les collectivités territoriales, les associations et le secteur marchand sont autant d'autres acteurs nécessaires pour assurer la chaîne de services que nécessite cette pratique (aménagement des infrastructures de départ, d'arrivée et des équipements connexes, organisation des transports publics, de l'hébergement, de la restauration, etc.). Plusieurs projets ont été mis en place avec succès en France, dont celui à l'échelle européenne de l'eurovéloroute des fleuves (Loire, Rhin, Danube) qui a regroupé 5 régions françaises pour sa construction.
|