FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 86898  de  M.   Morel-A-L'Huissier Pierre ( Union pour un Mouvement Populaire - Lozère ) QE
Ministère interrogé :  Enseignement supérieur et recherche
Ministère attributaire :  Enseignement supérieur et recherche
Question publiée au JO le :  31/08/2010  page :  9416
Réponse publiée au JO le :  26/10/2010  page :  11703
Rubrique :  agriculture
Tête d'analyse :  viticulture
Analyse :  maladies et parasites. recherches
Texte de la QUESTION : M. Pierre Morel-A-L'Huissier attire l'attention de Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la maladie dite du « court-noué ». Il souhaiterait connaître l'état des recherches en France sur la lutte contre ce virus qui touche les plans de vigne.
Texte de la REPONSE : Le court-noué est une maladie virale. Le virus responsable est transmis au vignoble de cep à cep par des nématodes (vers du sol) qui s'alimentent au niveau des racines. Cette maladie est présente dans la quasi-totalité des régions viticoles du monde, deux tiers du vignoble français est atteint, dont 30 % de façon importante. Elle provoque des dégâts considérables : les vignes en meurent et il n'est pas possible de replanter sur les mêmes terrains avant au moins cinq années. Les nématodes infectés peuvent le rester, même en l'absence de vigne, sur des périodes dépassant parfois dix ans. La recherche française est d'autant plus active sur le sujet que 1`ONIVINS (FranceAgriMer depuis 2009) a évalué en 2005 à 1 Md les pertes annuelles liés au court-noué. La recherche sur le lutte contre le virus : aujourd'hui, l'essentiel des travaux sur le court-noué sont menés au centre alsacien de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA). Ces travaux privilégient trois pistes : 1. Une méthode de lutte biologique : la jachère nématicide. Après arrachage des pieds de vignes, des plantes toxiques pour les vers porteurs du virus sont semées et entretenues. Cette méthode, issue des pratiques viticoles, est expérimentée par l'INRA et ses résultats sont nuancés. Si certaines d'entre elles ont des proriétés nématicides avérées (ex. : le lotier corniculé), d'autres favorisent la multiplication des vers (ex. : la phacélie). Le protocole en cours prévoit des essais techniquement similaires dans plusieurs vignobles français. 2.  La sélection variétale « classique » pour caractériser des résistances naturelles au virus et au nématode vecteur. S'agissant de la résistance au virus, des tests confinés menés par les équipes de l'INRA d'Avignon et de Colmar essaient de développer une séquence génétique particulière permettant d'éviter une interaction des gènes candidats avec le virus. Il s'agit du programme MOVIE de L'Agence nationale de la recherche. S'agissant de la résistance au ver, un porte-greffe baptisé NEMADEX vient d'être inscrit au registre après sa création par l'INRA de Montpellier et des expérimentations associant l'INRA de Colmar. 3. Le recours à des porte-greffes génétiquement modifiés pour activer leur système de défense naturelle. L'essai, malgré son lancement à la demande et sous le contrôle d'un comité de suivi local (associant associations de défense de l'environnement et de consommateurs, élus, syndicats interprofessionnels et agricoles et vignerons) a été détruit le 15 août dernier par 60 faucheurs volontaires, alors qu'il ne présentait aucune menace environnementale ou sanitaire, car soumis à un protocole drastique. Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche s'est rendue sur place le 24 août avec M. Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture pour soutenir les scientifiques et annoncer le souhait du gouvernement de redonner les moyens financiers à l'INRA pour reprendre cet essai. + d'infos sur l'essai : http ://www.inra.fr/la-science-et-vous/ogm-faucher-ou-comprendre
UMP 13 REP_PUB Languedoc-Roussillon O