DEBAT :
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SITUATION DU SECTEUR PUBLIC HOSPITALIER À LA MARTINIQUE M. le président. La parole est à M. Alfred
Marie-Jeanne, pour le groupe de la Gauche démocrate et
républicaine. M. Alfred Marie-Jeanne. Monsieur le président,
mes chers collègues, ma question s'adresse à Mme Roselyne Bachelot-Narquin,
ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie
associative. Madame la ministre, mon intervention était déjà programmée bien
avant les événements regrettables survenus récemment en France. Pour votre
gouverne, j'ajouterai que le jeudi 18 décembre de l'année dernière, alors que je
présidais une séance du congrès des élus départementaux et régionaux consacrée à
l'évolution institutionnelle à venir, l'assemblée a été prise d'assaut par des
centaines de personnes en grève venues lancer un véritable SOS sur la situation
de l'hôpital public à la Martinique. En effet, malgré les efforts consentis
et les progrès réalisés, des motifs d'insatisfaction et des signes évidents de
dégradation continue persistent - l'ampleur des déficits en témoigne.
N'avance-t-on pas, par exemple, un chiffre avoisinant les 11 millions d'euros
pour le seul CHU de Fort-de-France ? Et quelles en sont les causes ? On peut
également citer le grave manque de personnel, comme à la maison de la mère et de
l'enfant, nouvelle maternité de niveau 3, et rappeler le problème critique des
urgences, bien connu de tous, ou la nécessité de revaloriser la recherche
médicale, l'enseignement et l'innovation. Madame la ministre, cette liste n'a
pas besoin d'être exhaustive pour que l'on comprenne le malaise. Ce qui importe,
ce sont vos réponses face à cette situation jugée préoccupante à la
Martinique. M. le président. La parole est à Mme Roselyne
Bachelot-Narquin, ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie
associative. Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de
la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative. Monsieur
Alfred Marie-Jeanne, vous m'interrogez sur la situation sanitaire de la
Martinique à la suite de votre collègue Alfred Almont, député UMP de la
Martinique. (Protestations sur les bancs des groupes GDR et
SRC.) M. Henri Emmanuelli. Cela ne se fait pas, madame
Bachelot ! M. le président. Écoutez donc la réponse de la
ministre ! Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la
santé. Le déficit des hôpitaux publics, y compris celui du CHU de
Fort-de-France, n'est pas une fatalité. Au demeurant, nous n'en sommes pas au
niveau que vous citez : si un déficit de 6 millions d'euros a été constaté en
2007, pour 2008, nous avons accompagné le retour à l'équilibre grâce à une
augmentation notable des crédits de contractualisation, qui se poursuivra et
sera amplifiée en 2009. Nous avons enfin ouvert le pôle mère-enfant en mars
2008 et une aide structurelle de 2,7 millions d'euros a été accordée afin de
permettre l'embauche de quatre-vingts personnes qui renforceront principalement
les activités de gynécologie et de néonatologie. Dans le même temps, nous
avons engagé la rénovation des services d'urgence. Nous aborderons
globalement les problèmes sanitaires en outre-mer. Ainsi, avec mon collègue Yves
Jégo, nous présenterons le plan " santé outre-mer " à la fin du mois de février,
à la Martinique et en Guadeloupe. Celui-ci s'articule autour de trois axes : la
fidélisation des personnels soignants, la prise en compte des spécificités
insulaires, et le développement des coopérations, en particulier pour ce qui
touche à la recherche. J'entends également accompagner la remise en ordre du
parc hospitalier ; d'ores et déjà, dans le cadre de la première tranche du plan
" Hôpital 2012 ", 93 millions d'euros ont été accordés au CHU de
Fort-de-France. Monsieur le député, vous le constatez : depuis dix-huit mois,
avec Yves Jégo et le Gouvernement, nous n'épargnons pas nos efforts pour
permettre à nos compatriotes d'outre-mer d'avoir accès à une offre sanitaire de
qualité. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)
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