FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 91742  de  M.   Lasbordes Pierre ( Union pour un Mouvement Populaire - Essonne ) QE
Ministère interrogé :  Famille et solidarité
Ministère attributaire :  Justice et libertés
Question publiée au JO le :  26/10/2010  page :  11554
Réponse publiée au JO le :  22/02/2011  page :  1824
Date de changement d'attribution :  04/01/2011
Rubrique :  famille
Tête d'analyse :  divorce
Analyse :  résidence alternée des enfants. développement
Texte de la QUESTION : M. Pierre Lasbordes attire l'attention de Mme la secrétaire d'État chargée de la famille et de la solidarité sur le cadre juridique entourant la garde des enfants en mode alterné. La résidence alternée assure une égalité de responsabilité entre les parents et préserve l'équilibre de l'enfant. Or le cadre réglementaire existant conduit très souvent à des situations dans lesquelles un parent est privé de son enfant. Ainsi, une étude publiée en février 2004 montrait que lorsqu'un parent demandait la garde alternée et que l'autre parent n'était pas d'accord, le juge rejetait dans 75 % des cas l'alternance paritaire. Cette situation n'est pas sans conséquence pour l'équilibre de l'enfant. Il lui demande donc quelles sont les mesures que le Gouvernement entend prendre afin de remédier à cette situation.
Texte de la REPONSE : Si la loi n° 2002-305 du 4 mars 2002 relative à l'autorité parentale a introduit la possibilité de fixer la résidence d'un mineur en alternance au domicile de chacun de ses parents, elle n'a pas pour autant entendu privilégier telle ou telle modalité de résidence. Le législateur a souhaité laisser un large pouvoir d'appréciation au juge afin qu'il statue en fonction des éléments particuliers et concrets de chaque situation familiale et ce, dans l'intérêt de l'enfant, conformément à l'article 373-2-6 du code civil. Il convient de relever que, pour fixer la résidence des mineurs en alternance, le juge doit être saisi d'une demande en ce sens par l'un des parents. L'exploitation des données recueillies pour l'année 2009 révèle que la proportion des enfants faisant l'objet d'une résidence alternée en vertu d'une décision de justice se situe désormais autour de 13,5 %, toutes procédures confondues, contre 9,9 % en 2004. De façon plus spécifique, dans les procédures de divorce, la proportion des enfants faisant l'objet d'une résidence alternée s'élève à 16,9 % en 2009. Dans le cadre des divorces par consentement mutuel, cette part des enfants atteint 21,5 %, ce qui met en exergue la place de la volonté des parents pour ce mode d'organisation de la vie de l'enfant. Il n'existe pas de consensus sur le fait que la résidence alternée soit systématiquement bénéfique pour l'enfant. En effet, si certains professionnels de l'enfance voient dans ce mode d'exercice de l'autorité parentale une garantie pour l'équilibre de l'enfant, d'autres au contraire, dénoncent les effets néfastes qu'une telle mesure peut engendrer sur le développement de l'enfant. Ainsi, comme il le fait dès lors qu'il statue sur une question relative à l'autorité parentale, le juge recherche si la résidence alternée est conforme à l'intérêt de l'enfant. Si tel est le cas, il peut organiser cette modalité de résidence même en cas de désaccord de l'un des parents, en instaurant si nécessaire une période probatoire de six mois, à l'issue de laquelle il statue en fonction des éléments nouveaux qui lui seront fournis. L'intérêt de l'enfant est apprécié grâce à un examen exhaustif de la situation familiale en cause, souvent à la suite de mesures d'investigations confiées à des professionnels de l'enfance, en tenant compte de l'âge du mineur, de ses besoins et de ses sentiments. Ce dispositif est très complet et il n'est pas envisagé de modifier les règles relatives à la fixation de la résidence des enfants dont les parents sont séparés.
UMP 13 REP_PUB Ile-de-France O