Texte de la REPONSE :
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LIAISON FERROVIAIRE CHARTRES-PARIS. Mme la présidente. La parole est à M.
Jean-Frédéric Poisson, pour exposer sa question n° 921. M.
Jean-Frédéric Poisson. Récemment, en gare de Rambouillet, s'est déroulé
un épisode que l'on ne peut qualifier de banal. Les voyageurs ont vu arriver à
quai un train, en provenance de l'Eure-et-Loir et de Gazeran, qui, au lieu des
huit voitures prévues, n'en comportait que quatre. Il a donc fallu que les 900
personnes présentes sur le quai entrent dans un train de 400 places, qui était
déjà bondé ; certains voyageurs en sont venus aux mains. S'il survient
rarement, ce type d'épisode voit tout de même sa fréquence s'accroître dans des
proportions qui justifient cette question. J'ajoute que, dans l'autre sens,
au départ de la gare de Paris-Montparnasse vers Rambouillet et Chartres, nous
assistons de plus en plus souvent à de vives manifestations de mauvaise humeur
des usagers, qui constatent, sans avoir reçu aucune explication ni aucun
avertissement, que des trains sont raccourcis ou annulés. Dieu merci ! nous
n'en sommes pas encore à nous étonner quand un train entre en gare, comme les
premiers spectateurs du film des frères Lumière, Entrée d'un train en gare de
La Ciotat. (Sourires.) Il n'en demeure pas moins que les usagers des
trains du sud des Yvelines, comme, malheureusement, de très nombreux
Francîliens, voyagent de plus en plus souvent dans des conditions insupportables
en termes de confort, de régularité, d'information et d'anticipation ; des
conditions d'autant plus inacceptables que les tarifs pratiqués sont élevés. Je
rappelle que les abonnés de la zone de Rambouillet paient environ 130 euros par
mois : à ce prix, ils sont incontestablement en droit d'attendre une meilleure
qualité de service. Sans relâche, les parlementaires de ces territoires,
comme le président du Sénat, Gérard Larcher, Yves Wandewalle ou votre serviteur,
saisissent, avec d'autres, la hiérarchie de la SNCF et la région Île-de-France
pour savoir comment ces conditions de transport sont susceptibles d'être
améliorés dans un délai raisonnable. Aujourd'hui, comme nous, les usagers en
ont soupé de servir de balle de ping-pong entre toutes ces autorités. Je sais
que le problème est compliqué, et que tout cela prend du temps, mais
l'impatience des usagers s'accroît, celle des élus aussi. Comment le
Gouvernement compte-t-il fournir aux usagers d'un service public de transport
des conditions de circulation décentes en termes de régularité, de fréquence, de
confort et de sécurité ? Je n'ai pas évoqué ce dernier point, mais malgré les
efforts des services de la SNCF et des forces de l'ordre - je salue tous ceux
qui sont sur le terrain -, les agressions physiques dans les voitures ne
diminuent pas. Que compte faire le Gouvernement pour obtenir rapidement des
améliorations concrètes ? Mme la présidente. La parole est à
Mme Chantal Jouanno, secrétaire d'État chargée de l'écologie. Mme
Chantal Jouanno, secrétaire d'État chargée de l'écologie.
Monsieur le député, la desserte de la ligne Paris-Chartres-Nogent est
assurée par des services régionaux relevant de la convention TER Centre. Sur la
partie Île-de-France, ces services sont complétés par l'offre de
Transilien. Jusqu'en décembre 2008, cette ligne était l'une du TER Centre
ayant la meilleure ponctualité. Après cette date, deux éléments sont venus en
dégrader la régularité. En premier lieu, en décembre 2008, la mise en oeuvre
d'un précadencement a modifié les conditions d'exploitation et créé de
nombreuses difficultés. Au fur et à mesure de l'année écoulée, des modifications
de parcours et d'horaires ont permis de corriger la situation. La refonte
significative mise en oeuvre lors du changement de service de décembre dernier
doit encore permettre de l'améliorer. En second lieu, et de manière plus
ponctuelle, cette ligne a connu récemment deux périodes très dégradées en raison
de phénomènes climatiques inhabituels et très intenses. Alors qu'un plan de
" prévention des conséquences sur le matériel du phénomène de la chute des
feuilles " était en place, les pluies abondantes et les vents violents survenus
lors du dernier week-end d'octobre ont provoqué des avaries et d'importantes
dégradations du matériel du TER Centre. Malgré la mise en oeuvre d'un plan
d'action pour la remise en état rapide de ce matériel, il en est inévitablement
résulté une réduction du plan de transport. Très peu de temps après, le froid
et les chutes de neige abondantes ont à nouveau conduit à des avaries
nombreuses, parfois très importantes. La mobilisation de la SNCF pour
rétablir la situation a été aussi rapide et aussi efficace que possible. Mais
certains trains, vous l'avez dit, ont été raccourcis. Le fait est que lorsqu'une
part importante du parc nécessite des réparations ou de la maintenance, seules
deux solutions sont envisageables : supprimer des trains ou en faire circuler un
plus grand nombre mais en composition réduite. C'est ce dernier choix qui a été
retenu. Il a engendré un certain inconfort, mais en essayant de limiter le plus
possible la gêne occasionnée aux voyageurs quotidiens. Les nouveaux matériels
se composent d'ensembles non modulables, comme dans les TGV. Ainsi, la seule
possibilité est de passer d'une unité double, c'est-à-dire de deux rames
accolées, à une unité simple. C'est ce qui explique le fait que les trains
soient raccourcis de moitié. D'où la gêne occasionnée. S'agissant des
horaires des correspondances, l'offre de service proposée cherche à répondre aux
attentes des voyageurs. Cependant, s'il existe des difficultés particulières,
nous vous invitons à en faire part à l'autorité organisatrice régionale, qui
cherche, lors de la définition du service régional, à répondre au mieux aux
besoins des usagers. Mme la présidente. La parole est à M.
Jean-Frédéric Poisson. M. Jean-Frédéric Poisson. Merci,
madame la secrétaire d'État, pour votre réponse. Je ferai trois remarques très
brèves. Premièrement, je pense qu'il y aurait intérêt à réfléchir sur ces
fameux indicateurs de ponctualité. Car la différence entre l'objectivité de ces
indicateurs et le ressenti des usagers est tout de même notable. On a beau dire
aux gens que 95 % des trains arrivent à l'heure, quand ils sont dans un train
qui arrive en retard, c'est incompréhensible pour eux. Deuxièmement, j'ai
bien entendu ce que vous avez dit à propos des deux événements qui ont
occasionné ces gênes. Cette explication laisse perplexe car, malheureusement,
les incidents dont je vous parle ont une propension à se produire même en
l'absence d'incidents climatiques. Troisièmement, nous ne cessons, madame la
secrétaire d'État, de saisir l'autorité régulatrice des transports. Mais ces
saisines se font dans un silence dont la lourdeur m'inquiète beaucoup quant à la
volonté réelle de cette autorité régulatrice de traiter la question. Je voudrais
vous dire mon étonnement, pour ne pas dire mon indignation, devant ce que je
considère, à titre personnel, comme de la légèreté.
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