FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 93286  de  M.   Urvoas Jean-Jacques ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Finistère ) QE
Ministère interrogé :  Alimentation, agriculture et pêche
Ministère attributaire :  Agriculture, alimentation, pêche, ruralité et aménagement du territoire
Question publiée au JO le :  16/11/2010  page :  12376
Réponse publiée au JO le :  28/12/2010  page :  13944
Date de changement d'attribution :  14/11/2010
Rubrique :  élevage
Tête d'analyse :  maladies du bétail
Analyse :  ESB. parties interdites à la vente. liste. révision
Texte de la QUESTION : M. Jean-Jacques Urvoas attire l'attention de M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche sur la double revendication portée par le syndicat des artisans bouchers du Finistère. Premièrement, il constate le succès des mesures mises en place afin de lutter contre l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), dont le nombre de cas ne cesse de diminuer, atteignant un niveau très faible. Il estime dès lors que le moment est venu de revoir les dispositions instaurées dans l'Union européenne pour lutter contre cette maladie, tout en maintenant, naturellement, des normes élevées en vue de protéger la santé humaine et animale, et demande dans ces conditions d'exclure la colonne vertébrale des gros bovins de la liste des matériels à risques spécifiés (MRS), cette mesure ne se justifiant plus selon eux. Deuxièmement, il relève des assouplissements de la réglementation relative à la gestion des sous-produits carnés en France, ce qui facilite leur valorisation. Ils réclament, en conséquence, de la part des industriels des coproduits animaux, un retour à des tarifs de collecte raisonnables dans les boucheries artisanales qui représentent un gisement important de matières premières. Il lui demande si le Gouvernement entend oeuvrer en faveur de la satisfaction de ces deux requêtes, et les mesures qu'il compte prendre à cette fin.
Texte de la REPONSE : La situation épidémiologique vis-à-vis des encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles (ESST) s'est améliorée ces dernières années grâce à l'efficacité des différentes mesures qui ont été mises en place. Associée à la surveillance du cheptel et à l'interdiction des farines animales, le retrait systématique des matériels à risque spécifiés (MRS) des chaînes alimentaires humaine et animale constitue la mesure de protection de la santé publique la plus importante. Enfin, en 2009, sur les 1 526 862 tests de dépistage de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) réalisés à l'abattoir, trois se sont révélés positifs, soit un taux de 0,000196 %. Cette amélioration a permis à la France, comme à plusieurs autres États membres, de pouvoir alléger son programme de surveillance à compter du 1er janvier 2009, conformément à une décision communautaire. La nouvelle feuille de route pour les ESST (période 2010-2015) a été adoptée par la Commission européenne le 16 juillet 2010. Les États membres sont invités depuis sa publication à se prononcer sur son application. La France est dans l'attente des résultats d'une expertise de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) pour asseoir son avis sur une base scientifique. Il est rappelé dans ce document de stratégie sur les ESST que le retrait des MRS demeure la mesure majeure de protection du consommateur, alors que les tests rapides réalisés concourent à la connaissance épidémiologique de ces maladies. La liste des MRS pourra néanmoins être adaptée en fonction de l'évolution des connaissances scientifiques. D'ores et déjà, la valorisation du sang de ruminants déclarés sains à l'issue de l'inspection « ante mortem » sera autorisée en alimentation animale à compter du 4 mars 2011. Par ailleurs, les autorités françaises, en s'appuyant notamment sur les avis de l'ANSES, ont sollicité à plusieurs reprises la Commission européenne sur la possibilité de modifier la liste des MRS, notamment certaines parties de l'intestin des bovins. D'un point de vue économique, la collecte et l'élimination des déchets, dont les MRS en boucherie, sont libéralisées depuis le 1er janvier 2006 (l'État a cependant apporté une aide exceptionnelle non reconductible de 500 EUR par raison sociale en 2007 pour l'élimination des colonnes vertébrales). Désormais, la prestation rendue par les équarrisseurs relève de contrats commerciaux privés. Il appartient donc à chaque boucher de négocier avec son opérateur les tarifs d'enlèvement. La libéralisation des déchets d'abattoirs, y compris des MRS, le 1er octobre 2005 s'est traduite par une diminution du coût de 30 % en moyenne. Plus précisément, les tarifs de collecte des déchets d'abattoirs ont fortement diminué entre 2005 et 2010, passant en moyenne de 197 EUR la tonne à environ 130 EUR (prix variable en fonction de la taille de l'abattoir, les gros volumes obtenant les prix les plus intéressants, et des déchets produits).
S.R.C. 13 REP_PUB Bretagne O