Texte de la QUESTION :
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M. Michel Vauzelle attire l'attention de Mme la ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur l'actuelle crise dans laquelle est de nouveau plongée la Côte-d'Ivoire suite à la récente élection présidentielle. Longtemps symbole d'une certaine réussite économique en Afrique de l'ouest, ce pays subit, depuis les années 1970, une crise économique et sociale liée au modèle de monoculture d'exportation adopté après l'indépendance. Ce contexte a amené une partition de fait du pays après la tentative de coup d'État du 19 septembre 2002. Alors que la récente élection présidentielle constituait un espoir de réconciliation entre le nord et le sud du pays, l'évolution de la situation laisse présager le contraire. Alors que deux gouvernements ont été constitués, l'armée régulière a placé l'ensemble du territoire ivoirien en état d'urgence et les groupes militaires issus des anciennes « forces nouvelles » semblent également se préparer au pire. L'enchaînement des évènements tels qu'ils nous parviennent laisse présager une évolution dramatique de la situation, à savoir une guerre civile et une partition définitive du pays. La situation des ressortissants français, de dix à quinze mille personnes selon les estimations, est également de plus en plus dangereuse. Il lui demande donc quelles mesures elle compte prendre afin d'assurer la stabilité de ce pays par le renforcement d'un gouvernement considéré comme légitime par l'ensemble du peuple ivoirien.
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Texte de la REPONSE :
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La bonne tenue des élections présidentielles, attendues depuis cinq ans, devait permettre à la Côte d'Ivoire de tourner une page douloureuse de son histoire et de se reconstruire. Cette élection a été organisée et son calendrier fixé par les Ivoiriens eux-mêmes. Le peuple ivoirien s'est exprimé sans ambigüité lors du scrutin du 28 novembre 2010 et a élu M. Alassane Ouattara à la présidence de la République. Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies a, conformément à son mandat, certifié l'élection de M. Ouattara. Les différentes instances africaines (CEDEAO et Union africaine) ainsi que la communauté internationale (ONU, Union européenne, États-Unis,...) ont reconnu cette victoire et ont demandé au Président sortant, Laurent Gbagbo, d'en tirer les conséquences et de quitter pacifiquement le pouvoir sans délai. Le 10 mars l'Union africaine a confirmé qu'Alassane Ouattara était le président de Côte d'Ivoire et a demandé le départ de Laurent Gbagbo. La position de la France est conforme à celle des organisations africaines et des Nations unies. Tout comme nos partenaires, nous soutenons les efforts des organisations africaines et appelons de nos voeux une transition pacifique et respectueuse de la volonté du peuple ivoirien. La France est très préoccupée par la détérioration de la situation sécuritaire, économique et humanitaire, ainsi que par la multiplication des violences, intimidations et atteintes aux libertés, notamment d'expression et de circulation, en Côte d'Ivoire. Elle condamne également avec la plus grande fermeté les entraves au plein accomplissement du mandat de l'ONUCI. En se maintenant indument au pouvoir, au mépris du vote du peuple ivoirien, des décisions de la communauté internationale et des recommandations des pays africains, Laurent Gbagbo plonge la population ivoirienne dans de graves difficultés et prend le risque de conduire son pays à la guerre civile. Celui-ci doit, au plus vite, entendre la voix de la raison. L'Union européenne relaie également ces mêmes messages et a pris des sanctions contre Laurent Gbagbo, son entourage et ceux qui le financent. 91 personnes et 13 entités figurent à ce jour sur la liste des sanctions européennes. Si ces sanctions ont des conséquences importantes pour les intérêts économiques européens et notamment français, le respect strict de celles-ci est pleinement souhaité par les autorités françaises au regard de ce qui se joue en Côte d'Ivoire : le respect du vote du peuple ivoirien. La France soutient également l'adoption de sanctions par le Conseil de sécurité des Nations unies. Les autorités françaises et notre ambassade à Abidjan suivent très attentivement l'évolution de la situation et toutes les mesures ont été prises pour assurer, le cas échéant, en liaison avec la Force Licorne, la sécurité de nos ressortissants en Côte d'Ivoire.
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