FICHE QUESTION
13ème législature
Question N° : 96555  de  M.   Bourg-Broc Bruno ( Union pour un Mouvement Populaire - Marne ) QE
Ministère interrogé :  Affaires étrangères et européennes
Ministère attributaire :  Affaires étrangères et européennes
Question publiée au JO le :  21/12/2010  page :  13599
Réponse publiée au JO le :  12/04/2011  page :  3607
Date de changement d'attribution :  27/02/2011
Rubrique :  ministères et secrétariats d'État
Tête d'analyse :  affaires étrangères et européennes : archives
Analyse :  documents diplomatiques. confidentialité. respect
Texte de la QUESTION : M. Bruno Bourg-Broc attire l'attention de Mme la ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur la protection des documents confidentiels de la diplomatie française. Suite à la fuite d'informations confidentielles du réseau diplomatique américain et leur publication sur le site Wikileaks, il lui demande quelles mesures sont prises afin de protéger les documents français contre une telle fuite potentielle.
Texte de la REPONSE : Dès le début des divulgations de la correspondance diplomatique américaine par le site WikiLeaks, le ministère des affaires étrangères et européennes a été chargé par le Gouvernement de procéder à un suivi des publications et à une évaluation de leur impact potentiel sur l'action diplomatique française. Ce travail, qui est effectué dans un cadre interministériel, n'a pas révélé à ce jour d'atteinte significative portée à nos intérêts. Il est toutefois à noter que seulement 2 % de la base de télégrammes (dont 3 % des correspondances de l'ambassade américaine à Paris) ont été publiés les cent premiers jours et que l'organisation WikiLeaks a annoncé qu'il faudrait « des années » pour que l'intégralité soit divulguée. Cette fuite sans précédent de documents confidentiels et classifiés a conduit le Gouvernement à auditer la sécurité de ses propres systèmes d'information, sous l'égide de l'Agence nationale de sécurité des systèmes d'information (ANSSI) : il ressort de l'enquête menée que si le risque de compromission ne peut être totalement exclu l'architecture du réseau de communications diplomatiques du ministère des affaires étrangères et européennes et les modalités d'accès à ce réseau sont telles qu'un détournement de correspondances à l'échelle de WikiLeaks est improbable. Toutefois, dans l'hypothèse soulevée par l'honorable parlementaire d'une atteinte portée aux documents non classifiés mais confidentiels (la majorité des télégrammes diplomatiques), tout agent de l'État à l'origine d'une telle divulgation serait passible de sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu'à la révocation pour atteinte à ses obligations de secret professionnel. Par ailleurs, s'agissant des documents classifiés du Quai d'Orsay, le ou les auteurs de cette compromission encourent les sanctions prévues aux articles 413-10 et suivants du code pénal. Pour mémoire, l'organisation de la protection du secret de la défense nationale, qui régit entre autres la correspondance diplomatique classifiée, a été revue par une instruction générale interministérielle en date du 23 juillet 2010, notamment pour prendre en compte « la menace constante d'une attaque informatique multiforme et la possibilité, à tout moment, de compromission à l'insu même de l'utilisateur » des systèmes d'information gouvernementaux.
UMP 13 REP_PUB Champagne-Ardenne O