DEBAT :
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RAPPORT SUR LES HEURES SUPPLÉMENTAIRES M. le président. La parole est à Mme
Marie-Christine Dalloz, pour le groupe de l'Union pour un mouvement
populaire. Mme Marie-Christine Dalloz. Madame la ministre de
l'économie, de l'industrie et de l'emploi, alors que la France affichait
jusqu'en mai 2008 un rythme de création d'emplois inégalé depuis 2000, la crise
financière, parce qu'elle touche de plein fouet l'activité économique, affecte
directement l'emploi. Un rapport du Gouvernement sur les exonérations
introduites fin 2007 afin d'encourager le recours aux heures supplémentaires a
été dévoilé jeudi par un quotidien. Un député du groupe SRC.
Propagande ! Mme Marie-Christine Dalloz. Ce dispositif
d'exonération sociale et fiscale partielle des heures supplémentaires est de
toute évidence un moyen de distribuer du pouvoir d'achat aux Français
(Protestations sur les bancs des groupes SRC et GDR) qui font des heures
supplémentaires au moins une fois par an, soit environ quatre salariés à temps
complet sur dix. Selon le rapport, la réforme aurait ainsi un effet favorable
de 0,15 % sur le PIB et se traduirait dès 2009 par " une baisse du coût du
travail et des effets d'entraînement qui joueront positivement sur
l'investissement des entreprises, donc sur l'emploi ". (Protestations sur les
bancs du groupe SRC.) M. Michel Sapin. On les voit, les
effets ! Mme Marie-Christine Dalloz. Cela montre une
nouvelle fois, mes chers collègues, que les réformes engagées dès 2007 par le
Gouvernement permettent aujourd'hui de limiter les conséquences de la crise
économique. Madame la ministre, pouvez-vous réaffirmer devant la
représentation nationale l'engagement du Gouvernement dans la lutte contre le
chômage (Protestations sur les bancs du groupe GDR), véritable fléau
économique, et détailler les mesures concrètes qui seront prochainement adoptées
à cette fin ? M. Albert Facon. 48 000 chômeurs
supplémentaires ! M. le président. La parole est à Mme
Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de
l'emploi. Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie,
de l'industrie et de l'emploi. Madame Dalloz, j'aimerais simplement rétablir
quelques chiffres concernant la réforme des heures supplémentaires, qui mérite -
vous avez raison de le dire - un bon procès, et non un mauvais procès. Ces
chiffres, les voici : 5 millions et demi de salariés ont bénéficié du régime des
heures supplémentaires ; celles-ci ont augmenté de 35 % ; le salarié typique qui
en bénéficie, dont le salaire annuel est de 18 000 euros... M. Albert
Facon. Et combien de chômeurs en plus ? Mme Christine
Lagarde, ministre de l'économie. ..., jouit chaque année, grâce
aux heures supplémentaires, d'une augmentation de 10 %, soit 1 800 euros à la
fin de l'année. (Protestations sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Manifestement, cette réforme fonctionne (Même mouvement. - M. Maxime
Gremetz brandit les pages " Économie " du Figaro) : elle permet à 5 millions
et demi de salariés d'accroître leur pouvoir d'achat. Vous m'interrogez sur
ce que nous avons fait. Nous avons instauré, avec vous, le revenu de solidarité
active. Nous avons organisé un meilleur service grâce à Pôle emploi. Vous avez
adopté le texte sur les droits et les devoirs des demandeurs d'emploi. ("
Très bien ! " sur les bancs du groupe UMP.) En outre, vous avez inscrit dans
la loi, en permettant ainsi l'application, le principe de la flexsécurité issu
des discussions entre partenaires sociaux. M. Renaud Muselier et M.
Philippe Briand. Très bien ! Mme Christine Lagarde,
ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi. Voilà ce qui a été
fait, et nous irons plus loin grâce à vous. Vous avez instauré les
exonérations de charges sociales pour les toutes petites entreprises afin
d'encourager l'emploi. (M. Maxime Gremetz brandit à nouveau Le Figaro.
- " Le paquet fiscal ! " sur les bancs du groupe GDR. - Exclamations sur les
bancs du groupe UMP.) Nous mettons en oeuvre l'accompagnement individualisé
des salariés par Pôle emploi. Nous avons mis en place, ensemble, l'amélioration
du régime du chômage partiel, les contrats de transition professionnelle et les
conventions de reclassement personnalisé. (Exclamations sur les bancs du
groupe UMP.) Philippe Briand. Très bien ! M.
le président. Monsieur Briand, je vous en prie. Mme
Christine Lagarde, ministre de l'économie. Pourquoi ? Pour
soutenir tous nos concitoyens lorsqu'ils sont confrontés à de graves difficultés
du fait d'un licenciement économique. (Exclamations sur les bancs des groupes
SRC et GDR.) Vous avez voulu nous faire croire qu'en travaillant moins,
il y aurait moins de chômage ; cela n'a pas fonctionné. (Protestations sur
les bancs du groupe SRC.) Il faut simplement, en travaillant plus, pouvoir
gagner plus et avoir plus de pouvoir d'achat ! (" Très bien ! " et vifs
applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
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