14ème législature

Question N° 100137
de M. Jacques Bompard (Non inscrit - Vaucluse )
Question écrite
Ministère interrogé > Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Ministère attributaire > Éducation nationale

Rubrique > enseignement supérieur

Tête d'analyse > universités

Analyse > programmes. perspectives.

Question publiée au JO le : 25/10/2016 page : 8807
Date de changement d'attribution: 18/05/2017
Question retirée le: 20/06/2017 (fin de mandat)

Texte de la question

M. Jacques Bompard interroge Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'introduction des Queer studies dans l'enseignement. Dès 2017, les élèves de l'enseignement supérieur pourront se voir octroyer, notamment en Angleterre, une formation diplômante en master sur l'histoire du « mouvement » Queer. Cet enseignement, qui sera proposé à l'université Goldsmiths de Londres dès la rentrée prochaine, vise à instituer dans le domaine éducatif une histoire fondée sur l'identité sexuelle suivant des volets orientés vers les inclinations (hétérosexualité, homosexualité) et le sexe de l'individu. D'aucuns défendent même qu'il s'agira de proposer « une histoire des rapports de domination fondés sur l'orientation sexuelle et la race » à l'époque moderne et contemporaine : un non-sens absolu, au sein de politiques qui, tout en affirmant qu'il n'existe pas de race et tendent à effacer toute différenciation sexuelle, souhaitent faire pédagogie de ces éléments. Le professeur Jan Pampler, du département d'histoire de Goldsmiths, souligne quant à elle l'importance de faire ériger un domaine d'étude réservé à la « théorie Queer », visant à légitimer à l'échelle scientifique une catégorisation sexuelle ne reposant sur aucun réalité naturelle. Définissant une orientation sexuelle, qui revendique son absence de marqueurs sexuels identifiés (transgenre), les Queer constituent un mouvement militant pour la reconnaissance de leur non affiliation à un sexe précis. C'est de ce militantisme que se revendiquent certains chercheurs français à l'heure actuelle, niant tout caractère organique de l'être, proposant, pour ne pas « faire qu'une histoire des dominants au détriment des dominés » (Françoise Gaspard, professeur de Sciences-Po, 2005), l'instauration de ce type d'études. Sans le dissimuler, on reconnaît le caractère idéologique de la démarche, indiquant « qu'il y a aussi un enjeu politique pour les minorités à réfléchir sur leurs archives ». Malgré les quelques centaines de thèses portées sur les questions LGBT proposées au cours des dernières décennies à l'université, malgré des masters consacrés à la problématique du genre (EHESS : genre, politique et sexualité), certains professeurs souhaitent amplifier davantage le phénomène militant. « En France, il y a une tradition académique héritée du positivisme qui veut que les questions scientifiques doivent être séparées des questions politiques parce que la science doit être neutre. Ce qu'elle n'est pas ». Derrière ces paroles de Christine Delphy, directrice de recherches émérite au CNRS, s'ébauche tout le militantisme qui portera bientôt ces « théories Queer » aux portes de nos universités. N'en déplaise à cette militante féministe, il existe un déterminisme sexuel : un humain naît homme ou femme. En rendant interdépendant la question du genre et de la sexualité « il est important de penser ensemble genre et sexualité », rappelle Eric Fassin, ancien coresponsable du master genre de l'EHESS, les institutions pédagogiques françaises ont d'ores et déjà ouverts la porte à la destruction de l'identité sexuelle naturelle, fondant fallacieusement la nature du sexe et l'orientation sexuelle. C'est pourquoi il lui demande s'il a l'intention de mettre un terme à l'entretien de cette pédagogie militante, qui portera bientôt sur les bancs des universités des théories aussi absconses que l'étude du mouvement Queer.

Texte de la réponse