produits phytosanitaires
Question de :
Mme Françoise Imbert
Haute-Garonne (5e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Mme Françoise Imbert attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur l'utilisation des pesticides. En effet, un nouvel arrêté encadrant la mise sur le marché et l'utilisation des pesticides est en préparation. La consommation de ces produits, en France, ne cesse d'augmenter. Pourtant, depuis dix ans, de nombreux rapports officiels de l'ANSES, de l'INSERM et du Sénat ont établi les risques importants que fait peser l'usage des pesticides sur la santé publique, celle des travailleurs utilisant ces produits, comme celle des populations habitant à proximité des zones d'épandage. Tous recommandent la réduction du recours aux produits phytosanitaires ainsi que le renforcement des mesures de prévention. Aussi, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer les dispositions que le Gouvernement entend prendre dans les discussions en cours, pour interdire notamment de pulvériser avec des vents au-dessus de dix kilomètres par heure, d'instaurer une distance limite d'épandage des pesticides par rapport aux lieux habités et aux zones naturelles, pour maintenir les dispositions prévoyant un délai minimal de rentrée dans les parcelles ayant fait l'objet d'une pulvérisation de pesticides.
Réponse publiée le 27 décembre 2016
Par décision du 6 juillet 2016, le Conseil d'État a enjoint le Gouvernement à abroger l'arrêté du 12 septembre 2006 encadrant la mise sur le marché et l'utilisation des produits phytopharmaceutiques dans un délai de 6 mois pour un motif procédural, sans remettre en cause le fond des dispositions. En effet, le Conseil d'État a jugé que le texte aurait dû faire l'objet d'une notification auprès de la Commission européenne et des autres États membres pour une partie de ses dispositions. L'arrêté du 12 septembre 2006 définit des règles d'utilisation des produits phytosanitaires en tenant compte du droit européen. En particulier, il impose plusieurs mesures de protection d'importance concernant l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, telles que l'interdiction de traitement au-delà de certaines vitesses de vent pour limiter la dérive des produits, la fixation de délais de rentrée dans les parcelles après traitement, la protection de la qualité de l'eau. Le Gouvernement doit appliquer la décision de justice dans les meilleurs délais pour sécuriser juridiquement les dispositions permettant d'encadrer l'usage des produits phytosanitaires. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement envisage, à titre conservatoire, de notifier à la Commission européenne les dispositions actuelles de l'arrêté du 12 septembre 2006. Il importe toutefois que les discussions puissent se tenir sur les attentes des parties prenantes sur ces dispositions. Il a été indiqué que, si des mesures consensuelles de nature réglementaire émergeaient au cours des consultations, elles pourraient être intégrées au projet d'arrêté qui sera notifié. Le Gouvernement entend également examiner, avec l'ensemble des parties prenantes, toutes les dispositions qui peuvent être prises et les outils qui peuvent être mobilisés pour compléter ces dispositions réglementaires et répondre aux nouvelles préoccupations de santé publique et de protection de l'environnement. Il s'agit notamment : - d'étudier les dispositions les plus adaptées, y compris législatives, à la mise en œuvre d'une mesure transversale d'encadrement et de limitation de l'usage des produits phytopharmaceutiques à proximité des habitations ; - de généraliser d'ici au 1er février 2017 la mise en œuvre du dispositif d'encadrement par les préfets des conditions d'épandage des produits phytopharmaceutiques à proximité des établissements accueillant des personnes vulnérables (écoles, hôpitaux, …), en application de l'article L. 253-7-1 du code rural et de la pêche maritime ; - de contribuer à travers le plan Écophyto 2 à l'amélioration du matériel d'épandage utilisé par les agriculteurs afin de limiter efficacement la dérive des produits phytosanitaires, en tenant compte de l'évolution des connaissances scientifiques et des performances des nouveaux matériels disponibles ; - de poursuivre et achever les travaux en cours sur l'identification et la cartographie des cours d'eau tels que définis dans la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages. Ces actions seront engagées et pilotées par les ministères chargés de l'agriculture, de l'environnement, de la santé et de la consommation. Toutes les parties prenantes seront associées et une restitution sur l'état d'avancement sera effectuée dans les prochains mois.
Auteur : Mme Françoise Imbert
Type de question : Question écrite
Rubrique : Produits dangereux
Ministère interrogé : Affaires sociales et santé
Ministère répondant : Agriculture, agroalimentaire et forêt
Dates :
Question publiée le 22 novembre 2016
Réponse publiée le 27 décembre 2016