Rubrique > sécurité publique
Tête d'analyse > plans de prévention des risques
Analyse > travaux des particuliers. financement. réglementation. perspectives.
Mme Valérie Boyer attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'économie et des finances, chargé du budget, sur les modalités de financement des mesures prescrites par les plans de prévention des risques technologiques (PPRT). Le gouvernement précédent a apporté une attention toute particulière à ce grave problème. Dans les zones d'aléas moins importants que ceux entraînant des mesures d'expropriation mais toujours graves pour la vie humaine, la loi prévoit que des prescriptions de renforcement du bâti soient décidées. Ces travaux, obligatoires dans la limite de 10 % de la valeur vénale du bien, sont à réaliser par le propriétaire. À l'origine, une aide financière a été prévue sous la forme d'un crédit d'impôt à hauteur de 15 % du montant des travaux calculé sur une assiette éligible de 10 000 euros pour un couple. Suite aux recommandations de la table ronde sur les risques industriels, le gouvernement précédent, en collaboration avec les collectivités, les industriels et les associations a travaillé à l'amélioration du financement de ces travaux. Ainsi, afin d'aider de manière significative les particuliers à réaliser les travaux prescrits par les PPRT, la loi portant engagement national pour l'environnement du 12 juillet 2010 a prévu d'élever le crédit d'impôt à 40 % du montant des travaux calculé sur une assiette de 30 000 euros. Néanmoins, compte tenu du contexte budgétaire, ce dispositif avait été revu par le Parlement lors du vote de la loi de finances 2011 en le ramenant à 30 % du montant des travaux, avec la même assiette éligible que ce que prévoyait la loi initialement. En revanche, le dispositif avait été étendu aux propriétaires bailleurs, permettant ainsi une meilleure prise en compte des logements locatifs. Afin de continuer l'effort d'accompagnement des riverains dans le financement de ces travaux, un amendement a été adopté dans le cadre de la loi de finances 2012 visant à doubler le plafond associé à ce crédit d'impôts, désormais fixé à 10 000 euros pour une personne seule et à 20 000 euros pour un couple. En complément de ces mesures et pour améliorer cette aide, il serait souhaitable que les acteurs locaux, notamment l'industriel à l'origine des risques et les collectivités locales, participent au financement de ces travaux, voire les prennent en charge dans leur totalité. Il appartient aux services de l'État, en lien avec les représentants du monde industriel et des collectivités, de travailler à généraliser ce principe de prise en charge par les acteurs locaux, par la création notamment d'un dispositif complémentaire financé par ces acteurs et qui viendrait soutenir les particuliers. Les habitants de ces zones d'aléas sont aujourd'hui, et à juste titre, très inquiets par l'absence d'avancée du Gouvernement en la matière, à l'exemple des marseillais vivants à proximité du site Arkema de Saint-Menet. Ils subissent une double peine, d'une part à cause de la dangerosité de la position géographique de leurs habitations, d'autre part par le poids financier que les travaux de renforcement du bâti représentent. Dans ce contexte, elle le prie de bien vouloir lui faire connaître les intentions du Gouvernement en la matière.