Rubrique > professions de santé
Tête d'analyse > sages-femmes
Analyse > revalorisation. perspectives.
Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la situation des sages-femmes. De plus en plus de jeunes sages-femmes ont des difficultés à trouver un emploi en structures hospitalières privées ou publiques. Ces structures voient cependant le nombre d'accouchements exploser sans augmentation de moyens humains pourtant indispensables à la sécurité des femmes et des enfants. L'exercice libéral n'offre pas plus d'espoir faute de reclassement de la sage-femme en tant que réel professionnel de premier recours. Le numerus clausus des étudiants sages-femmes a en effet été augmenté dès 2001, afin de pouvoir répondre aux besoins de santé en périnatalité, à la santé génésique des femmes. Et pourtant, les offres ou l'accès aux soins pour les femmes régressent. De plus, l'enquête nationale périnatale de 2010 déplore qu'à peine 25 % des mères bénéficient de l'entretien prénatal précoce. Parallèlement, les usagers réclament, pour une grande majorité d'entre eux, moins de technicisation, plus d'information, d'écoute et de conseils de prévention pour préserver le bon état de santé des femmes, des mères et des enfants. La loi HPST 2009 a, depuis, élargi les compétences des sages-femmes au suivi gynécologique de prévention et à la contraception dans son ensemble afin d'optimiser l'offre de soins. La profession ne peut que déplorer l'absence d'information des femmes quant à ces nouvelles prérogatives qui leurs permettraient un accès aux soins facilité et une orientation rapide et ciblée en cas de nécessité. Le constat est inquiétant : les sages-femmes ne sont toujours pas inscrites dans les dispositifs de santé comme il le faudrait et comme elles le souhaiteraient. Au lieu d'apporter leurs compétences acquises au service des femmes et des nouveau-nés, elles viennent gonfler les rangs de Pôle emploi ou envisagent une reconversion dès la fin de leurs cinq années d'études hospitalo-universitaire exigeantes, dont la très sélective première année commune d'études en santé (PACES, commune aux professions médicales, odontologiques et de pharmaciens). Elle souhaite donc connaître quel avenir le Gouvernement réserve à cette profession.