insecticides
Question de :
M. Jean-Pierre Decool
Nord (14e circonscription) - Les Républicains
M. Jean-Pierre Decool alerte M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur la disponibilité des ressources alimentaires pour les abeilles. Les experts scientifiques montrent que les abeilles qui ont accès à un mélange de pollens de différentes plantes sont en meilleure santé que celles qui se nourrissent d'un seul type de pollen. Parmi les ressources alimentaires, les productions agricoles sont essentielles : plus des deux tiers du miel est produit sur des parcelles de grandes cultures agricoles (colza et tournesol). Ces productions jouent donc un rôle majeur dans l'économie apicole. Les agriculteurs rencontrent des difficultés agronomiques (pour le colza : « problèmes d'installation », de protection face aux ravageurs) et technique majeur (pour le tournesol et colza : problème de désherbage). Il lui demande donc de quelle manière il compte soutenir le développement de ces cultures en surfaces et en répartition sur l'ensemble du territoire et quelles réponses il entend apporter aux difficultés techniques rencontrées par les agriculteurs, notamment en matière de désherbage.
Réponse publiée le 20 novembre 2012
Les questions liées au développement de cultures attractives pour les abeilles, comme le colza et le tournesol, à l'importance de ces cultures pour l'économie apicole et aux enjeux en matière de désherbage, sont suivies avec attention par les services du ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt. A cet égard, le ministère est attentif, d'une part, aux surfaces ensemencées en cultures mellifères et veille, d'autre part, à ce que les techniques de désherbage soient appropriées aux enjeux environnementaux. Sur le premier point, la France se situe au premier rang parmi les pays producteurs européens de graines oléagineuses, avec une production totale de l'ordre de 7,42 millions de tonnes (MT) en 2011, dont 5,369 MT pour le colza et 1,882 MT pour le tournesol, ce qui représente près du quart de la production européenne. Après une période de forte progression au cours du milieu des années 1990 et jusqu'au milieu des années 2000, la sole oléagineuse est stable : elle atteint 2,36 millions d'hectares pour la récolte 2011. Pour les légumineuses dont certaines espèces ont un rôle mellifère reconnu, les surfaces sont de moindre importance mais peuvent s'avérer essentielles, à certaines périodes de l'année, dans des régions où les cultures de céréales sont prédominantes. C'est le cas de la féverole (près de 90 000 ha en 2011) et de la luzerne (de l'ordre de 280 000 ha en 2010). S'agissant du désherbage du colza, il intervient, actuellement, de façon prépondérante en pré-levée, les interventions en post-levée minoritaires sont plutôt des solutions de rattrapage. Les produits phytopharmaceutiques mis sur le marché ne font pas défaut pour cet usage. Le colza est généralement en rotation avec des cultures de céréales d'hiver. Il en résulte que les plantes dicotylédones, notamment des crucifères et des géraniums, sont largement représentées dans la flore adventice du colza. Leur gestion est d'autant plus complexe que le système de cultures est simplifié, en raison de la faible profondeur du sol. Ces difficultés, qui sont bien identifiées, ont conduit à développer de nouvelles stratégies de désherbage du colza, plus efficaces et plus adaptées à la flore et aux pratiques locales qui devraient être disponibles rapidement. Il est également attendu à l'horizon 2013, la mise sur le marché de nouvelles substances actives, à mode d'action différent, et utilisables à faible dose. Pour le tournesol, le désherbage intervient en pré et post semis, ou en pré-levée. Cette panoplie permet un contrôle efficace de la plupart des infestations d'adventices. Dans ce cas également, les produits phytopharmaceutiques mis sur le marché ne font pas défaut. Les difficultés sont liées principalement à l'ambroisie, au tournesol sauvage et aux ombellifères, voire à l'orobanche qui est en extension dans le sud ouest et l'ouest de la France. Les stratégies de lutte à l'étude visent à faire baisser la pression des adventices en combinant à la fois des méthodes agronomiques, des moyens prophylactiques et un emploi optimisé des herbicides. Cette approche intégrée doit être privilégiée.
Auteur : M. Jean-Pierre Decool
Type de question : Question écrite
Rubrique : Produits dangereux
Ministère interrogé : Agriculture, agroalimentaire et forêt
Ministère répondant : Agriculture, agroalimentaire et forêt
Dates :
Question publiée le 24 juillet 2012
Réponse publiée le 20 novembre 2012